11 Mar

Le gouvernement va proposer par décret un nom pour chaque région.

L’histoire est presque passée incognito…Alors que chaque collectivité territoriale régionale s’organise pour se donner un nom, le gouvernement entend proposer par décret la nomination des nouvelles régions. Les préfets ont déjà transmis les instructions.

Décret gouvernemental et consultation du CESER

Un courrier du 3 février signé du nouveau préfet (Pascal Mailhos) en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées (LRMP) demande au Conseil Economique, Social et Environnemental Régional (CESER) de réfléchir aux critères qui doivent permettre de déterminer le nom. Lundi matin 14 mars, Jean-Louis Chauzy présidera ce nouveau CESER grande région et communiquera dans l’après-midi sur ce qu’il a retenu. Peu de chances que l’Occitanie y figure en bonne place. Du jacobinisme pur jus mais qui n’ébranlera pas les convictions de Carole Delga et Gérard Onesta qui souhaitent une consultation très large et démocratique.

Un comité du nom

Le principe a été voté ce vendredi et sa composition sera révélée en début de semaine : un « comité du nom » sera bien mis en place, avec 30 personnes, parité hommes-femmes, des 13 départements, des historiens, géographes, artistes, sportifs, linguistes, catalanistes et occitanistes évidemment. Celui qui veut mettre l’Occitanie sur la carte du monde ne va pas s’en tenir au décret gouvernemental. Le « comité du nom » va faire et recevoir des propositions de noms venant des institutionnels et des citoyens tout en servant de référence. Avant le 5 avril, les membres choisiront 10-12 noms. Le 15 avril l’assemblée plénière fera un point sur la question : les noms retenus, le mécanisme de votation, le corps électoral… Et là, 2 cas de figure : soit le nom décrété par le gouvernement est dans la liste et soumis à la consultation citoyenne, soit il n’y est pas.

ONESTA

Quand la démocratie défie le centralisme

Les 2 processus de nominations vont devoir se confronter et le conseil d’état valider en octobre. On voit mal celui de la région s’arrêter alors qu’il est engagé et que Carole Delga et Gérard Onesta ont fait savoir au préfet qu’ils entendaient bien le mener jusqu’au bout. On imagine encore moins l’Etat se laisser imposer un choix incompatible avec sa volonté de ne pas avoir de régions identitaires.

Il semblerait que le choix gouvernemental se tourne vers « Pyrénées-Languedoc ». Si les citoyens souhaitent un autre nom, il va falloir l’exprimer fortement au travers du vote. Démocratie participative contre jacobinisme, Gérard Onesta est assez optimiste :

« Je n’imagine pas un seul moment je ne sais quel gribouillard au conseil d’état, pendant l’été, tirer d’un coup de plume en disant : ce qu’ont dit des centaines de milliers voire un million de personnes, je n’en ai cure et je décide que ça s’appelle Midoc-Pyrouillon. »

Lo Benaset