Pour fêter ses 20 ans, le festival Rio Loco revient aux sources en invitant l’Occitanie. Du 17 au 21 juin, des artistes du monde entier seront à la Prairie des Filtres de Toulouse. Mais le 20 juin, les spectateurs pourront écouter Massilia, Dupain, Forabandit, Lo Còr de la Plana, Artús, Guilhèm Lopez…
Et dès ce soir Mauresca, Pytheas et DJ Brun seront au Metronum à Toulouse. Nous avons demandé au directeur Hervé Bordier de nous en parler.
1/ Rio loco 2015 fait la part belle à l’Occitanie, pourquoi avoir choisi de consacrer cette place à la culture et la langue occitane cette année dans votre programmation? S’agit-il d’un choix personnel ou d’une volonté « politique » d’intégrer l’occitan cette année?
Le choix de l’Occitanie autour du 4ème thème (avec l’Europe, l’Amérique et l’Afrique) est apparu comme une évidence pour moi. En plus pour l’anniversaire, c’était normal d’y faire revenir le seul groupe oc programmé en 95 : Massilia. Je pense qu’on a un peu raté un truc en 2012 avec le Brésil où il y avait pourtant des liens avec l’Occitanie. C’était donc une évolution naturelle, une évidence d’avoir l’Occitanie pour clôturer l’édition 2015.
2/ L’Occitanie aujourd’hui, cela représente quoi pour vous ?
L’Occitanie, à la différence de la Bretagne qui a su prendre un virage artistique dans les années 70, a encore beaucoup de portes à ouvrir. L’Occitanie pour moi, c’est être présent, c’est monter une marche, donner d’autres rencontres encore. En étant le plus humble possible, sans se prétendre être spécialiste, c’est montrer ce qu’elle est tout simplement aujourd’hui. Le 21 au soir, quand le festival sera terminé nous verrons si les toulousains se seront appropriés cette histoire !
Pour le moment, les préventes de billets qui marchent le plus sont pour la soirée du jeudi avec Goran Bregovic et pour le samedi… avec Massilia et tous les autres artistes occitans.
3/ Le plateau du samedi soir est … juste exceptionnel. Aucun autre festival n’a réussi à regrouper autant de qualité artistique sur scène en une soirée. Qu’est ce qui a guidé vos choix dans la programmation occitane du samedi 20 ?
Pour l’équilibre artistique on essaie de travailler sur plusieurs pistes :
-Il y a presque un coté patrimoine avec Massilia qui revient (eux fêtent quand même leurs 30 ans),
-Il s’agit de donner ensuite un nouveau regard à ce que l’on peut appeler la tradition avec le Còr de la Plana. Le travail de Manu Théron est vraiment exceptionnel. Alors c’est vrai qu’ensuite c’est une Occitanie très marseillaise avec Dupain qui est là aussi mais c’est l’histoire qui veut ça. On aura quand même un côté très contemporain avec les Artús et un vrai regard croisé sur l’Occitanie et la Méditerranée avec Guillaume Lopez.
Mauresca®T.Biarneix
4/ Au-delà de la programmation sur scène le samedi, de nombreux autre événements sont organisés autour de l’Occitanie, comment avez-vous conçu l’ensemble de l’offre artistique occitane? Dans quel but? Y aura-t-il une suite?
Il s’agit d’amener un échange pour ceux qui ne connaissent pas l’Occitanie. Rio Loco c’est connaître le monde et aussi connaître ce qui est là, devant la porte. C’est pas un festival de spécialiste mais il faut aussi que les Occitans s’y retrouvent dans la programmation. Au même titre que d’autres communautés toulousaines, qu’elles soient portugaises, guadeloupéennes… se sont déjà retrouvées dans d’autres éditions.
On cherche aussi à ce que ce soit les gamins qui transmettent à leurs parents ce qu’ils ont appris de l’Occitanie. Tout le boulot qu’on mène avec la valise Rio Loco « Occitània, une terre sans frontières » sert à cela.
Entrevista : Clément Alet