Des tonnes de neige de terre et de pierre se sont décrochées d’un couloir d’avalanche situé en amont du lac de Soulcem (1500m d’altitude) dans l’Ariège. Les images sont impressionnantes, il faut y ajouter le son pour se rendre compte de l’ampleur de l’avalanche dont les images ont été publiées lundi.
Autour de lac de Soulcem, se trouvent plusieurs couloirs qui se purgent au fur et à mesure de la saison.
Les chutes de neige suivies de périodes de redoux se suivent depuis plusieurs semaines. S’ajoute à cela, les énormes quantités de neige qui s trouvent encore au-dessus de 2000m. De la neige qui devient plus lourde plus humide au fur et à mesure que la saison avance. C’est ce qui vient de se passer. Le déclenchement de l’avalanche se fait naturellement quand la neige se transforme. Les tonnes de matériau se sont déversés dans le lac. La retenue d’eau artificielle dont le volume de retenue 29.30 hm3 reçoit chaque année à la fonte des neige des quantités importantes de divers matériaux naturels qui déboulent depuis les hauteurs.
Il y a encore beaucoup de neige sur les hauteurs des Pyrénées. Et avec un risque de déclenchement d’avalanches estimé à 3 par les spécialistes montagne de Météo France, faire du ski de randonnée est toujours potentiellement dangereux.
Malgré tous les équipements et tous les renseignements mis à disposition des skieurs hors piste, le nombre d’accident et de morts a été particulièrement élevé depuis le début de la saison hivernale.13 personnes sont mortes ensevelies sous des avalanches. Les rescapés mettent leur survie sur le compte de la chance plus que de l’expérience.
Mi-avril, les cumuls de neige sont importants et les skieurs de randonnée seront encore nombreux à arpenter les pentes. Or, le risque est encore là. Car les couloirs ne sont pas encore stabilisés. La purge naturelle se fait progressivement. Mais ne prévient pas.
Ecoutez le témoignage d’une victime d’avalanche qui a eu de la chance dans le reportage de Thierry Sentous et Emmanuel Fillon :
Randonneurs et skieurs ne soyez pas imprudents. Le niveau de risque de déclenchement spontanées de coulées ou d’avalanches est fort des Pyrénées-Atlantiques à l’Ariège. Les chutes de neige sont en cours et apportent depuis le début de la journée un cumul de neige important, près à se déclencher tout moment.
4/5. C’est l’évaluation risque avalanche de Météo France pour une grande partie du massif des Pyrénées. L’accumulation de neige fraîche après une période de redoux est particulièrement instable. Des purges naturelles vont se produire. Par ailleurs, le vent qui accompagne l’épisode neigeux est propice à la formation de plaque à vent. Le principal danger pour les amateurs de promenade en raquettes et de ski. De nombreuses plaques fragiles sont en cours de formation et cela quelque soit le versant.
La pratique du ski hors piste reste quelque soit l’état de la neige une activité sportive potentiellement risquée. Les 5 accidents mortels qui ont eu lieu dans les Pyrénées depuis le début de la saison en sont la preuve. Afin de mettre toutes les chances de son côté au cas où une avalanche se produirait, il faut emporter un matériel technique spécifique. Explications avec Pascal Sancho, guide de haute montagne.
Cette saison, 10 personnes ont été victimes d’une avalanche dans les Pyrénées. A l’échelle nationale ce sont 28 personnes qui ont été emportées. Toutes n’étaient pas équipées d’un matériel de détection (DVA ou ARVA). Mais ce matériel reste aujourd’hui, la meilleure garantie pour être retrouvé ou encore retrouver d’autres victimes.
Le matériel évolue en permanence et devient de plus en plus performant. Notamment, le sac Airbag, qui permet selon les spécialistes de limiter la profondeur de l’enfouissement ainsi que la compression de la neige sur la victime.
Voici les explications de Pascal Sancho, guide haute montagne et spécialiste des secours en montagne :
Outre le matériel, un certain nombre de précautions doivent être respectées :
consulter la météo et le bulletin risque d’avalanche. Par mauvais temps il est impératif de reporter sa sortie. A partir du degrés 3 du risque d’avalanche. La vigilance doit vous guider tout au long de la sortie.
si vous faites du hors-piste ou du ski de randonnée l’itinéraire choisi doit être préparé avant le départ. Vous devez informer vos proches de votre destination
ne pas hésiter à faire demi-tour en cas d’imprevu de mauvaises évaluations des conditions et aussi de votre condition physique
Vérifier régulièrement que tous les membres du groupe suivent et que vous respecter une certaine distance de sécurité tout en n’étant pas trop éloigner.
faire des arrêts là où il n’y a pas de risque
si la situation vous paraît dangereuse, mieux vaut ne pas continuer et rentrer à la station. Surtout si vous constatez des petits départs de neige sous vos skis.
En cas d’avalanche, s’échapper sur les côtés si possible.
Alors que le risque d’avalanche est encore marqué dans les Pyrénées, les pisteurs accompagnés de chien d’avalanche incitent les skieurs à ne pas sortir des pistes sécurisées. Depuis le début de la saison 10 personnes sont mortes des suites d’une avalanche.
En montagne, le risque zéro n’existe pas. Et ce risque augmente fortement quand on pratique une activité hors pistes (promenades à raquettes ou ski de randonnées). En station, comme dans le reportage tourné à Saint-Lary, la tentation est grande de dévaler les pistes fermées pour y faire sa trace. Mais, les pisteurs, accompagnés d’un chien d’avalanche veillent. L’information directe avec les skieurs permet de dissuader les plus téméraires.
Le degré de danger 5 est qualifié de danger très fort. Il faut alors s’attendre à de grosses et très grosses avalanches spontanées, qui peuvent atteindre des routes et des localités en fond de vallées.
Le degré de danger 4 est qualifié de danger fort. Des avalanches spontanées et souvent grosses sont alors probables.
Le degré de danger 3 est lui qualifié de danger marqué. C’est la situation la plus critique pour les adeptes des sports d’hiver. Et c’est l’état de danger sur l’ensemble des massifs actuellement.
Le degré de danger 2 est qualifié de danger limité. Des signes d’alarme peuvent survenir de manière isolée. Il ne faut pas s’attendre à de grosses avalanches spontanées.
Enfin le degré de danger 1 est dit danger faible. Aucun signe d’alarme n’est détectable. Les avalanches ne peuvent être déclenchées que de manière isolée, surtout sur les pentes extrêmement raides.
C’est le retour du soleil dans les stations de ski de la région. Les vacanciers profitent de la neige fraîche tombée ces derniers jours, y compris en hors-piste, une activité toujours autant prisée malgré un fort risque d’avalanches. Quelles sont les règles en la matière ? Comment les pisteurs gèrent-ils cette pratique ?
Le soleil est de retour. Un mètre de neige fraîche st tombé. La tentation de se lancer dans la poudreuse est grande. C’est très vite l’euphorie sur les pistes de La Mongie. Mais le risque d’avalanche est toujours là. Et les pisteurs tentent de clamer les ardeurs des plus téméraires. Avertir sans pouvoir interdire, c’est le casse-tête des pisteurs chaque hiver. Car si le ski hors-piste est fortement déconseillé, rien n’interdit formellement cette pratique.
Reportage de Maria Lafourcade et Régis Cothias sur les pistes de La Mongie :
5 sur 5. Le risque avalanche ne peut pas être plus élevé
Ce mardi, les chutes de neige se poursuivent sur les Pyrénées. Particulièrement sur l’ouest de la chaîne où ils seront au fil des heures très importants. Météo France parle d’un mètre de neige cumulée par endroits au-dessus de 1800m d’altitude en cours de journée de mardi.Le cumul sera localement encore plus important au dessus de 2000 m: par l’absence d’humidification ce lundi et par l’effet du vent de mardi qui va créer des accumulations. Il faudra alors craindre le départ de nombreuses avalanches naturelles. Une fois ce cumul critique de 80 à 100 cm de fraîche atteint, certaines avalanches pourront être grosses et atteindre les infrastructures des stations de ski. Certains couloirs à fort dénivelé pourront se purger et couper des routes jusqu’à moyenne altitude.
Dans ces conditions le risque accidentel de faire partir une plaque va lui aussi devenir fort dans la plupart des pentes au dessus de 1600 m environ.
Il est actuellement très imprudent de sortir en montagne, en raquettes ou encore à ski. Des avalanches peuvent se déclencher à tout moment. De nombreuses plaques sont en cours de formation et peuvent céder de façon spontanée ou au passage d’un randonneur.
La neige est tombée en quantité ces derniers jours sur le massif des Pyrénées jusqu’en basse altitude. Conséquence, le risque de déclenchement d’avalanche augmente. Le risque est marqué sur la grande majorité de la chaîne et fort sur l’Ariège et la Haute-Garonne. Randonneurs et skieurs soyez prudents.
Le manteau neigeux est frais. Les dernières couches de neige ne sont pas encore stabilisées. Le risque de départ d’avalanche spontané est considéré comme fort par Météo France au dessus de 2200m sur l‘Ariège, secteurs du Couserans, de la Haute-Ariège, d’Orlu et du Saint-Barthélémy.
Même situation sur les hauteurs dans la Haute-Garonne. Des plaques instables peuvent partir à tout moment. Le risque est fort, évalué à 4 sur une échelle qui compte 5 niveau.
Il est conseillé de différer ses sorties en montagne. Des chutes de neige sont à nouveau annoncées jusqu’en fin de semaine, ce qui devrait augmenter le risque et l’étendre à l’ensemble de la chaîne.
Un snowboarder espagnol pro a échappé de justesse à un accident. Le 19 décembre dernier en plein tournage d’un documentaire, Alfons Garcia, a déclenché une grosse avalanche. C’était dans le Val d’Aran dans les Pyrénées versant espagnol. Le pire aurait pu arriver, mais la chance et sa maîtrise lui ont permis de ne pas se faire rattraper par l’avalanche.
Après plusieurs minutes de descente, l’espagnol a déstabilisé une plaque de neige qui s’est ensuite détachée au-dessus de lui. Le reste du film montre comment il a enchaîné la descente de façon à aller plus vite que les tonnes de neige qui descendaient dans son dos. Les images ont été enregistrées par ses compagnons de tournage qui l’encourageaient alors qu’il tentait d’échapper à l’avalanche qui le poursuivait. Alfons Garcia a eu beaucoup de chance. Il s’en sort indemne.
Pour la 7ème année consécutive l’ANENA (Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches) et la FFCAM (Fédération française des clubs alpins) organisent, en partenariat avec Météo-France, deux journées « Sécurité neige et avalanche » les 9 et 10 décembre.
le 9 décembre 2017 à Tarbes (Hautes Pyrénées) à la bourse du travail
le 10 décembre 2017 à Toulouse (Haute Garonne) à l’ISCOM
Comment se déclenche une avalanche ? Quelle attitude adopter en cas d’accident ?
Comment et pourquoi se déclenche une avalanche ? Comment lire un bulletin d’estimation du risque d’avalanche (BRA) ? Quels sont les gestes qui peuvent sauver ou secourir ? Quelles sont les dernières nouveautés en matière de détecteur de victime d’avalanche ? Des thèmes qui seront abordés lors de ces journées. Guides, instructeurs fédéraux, secouristes professionnels et spécialistes des avalanches à Météo-France interviendront sur ces différents sujets.
De grosses chutes de neige sont attendues dès ce week-end sur les Pyrénées. La neige fraîche instable est potentiellement très avalancheuse. Renseignez auprès de Météo France ou de professionnels de la montagne pour connaître les risques.