La clarification était sans doute nécessaire. La République en Marche a décidé ce jeudi d’exclure Alexandra Cordier. L’ancienne référente départementale du mouvement présidentiel a annoncé sa candidature dissidente aux municipales à Besançon, alors même que LREM a officiellement investi le député Eric Alauzet.
Il est des villes où LREM est plus conciliante avec les dissidents que d’autres…
A Paris, Cédric Villani n’a pas été exclu d’En Marche, alors même qu’il se présente contre le candidat investi Benjamin Griveaux.
A Besançon, la sanction est tombée. Moins d’une semaine après sa déclaration de candidature, Alexandra Cordier est virée du parti dont elle était référente départementale depuis son lancement, pendant la campagne présidentielle de 2017. Une fonction qu’elle a quittée à la mi-novembre, pointant son « désaccord avec la stratégie politique du mouvement pour notre territoire, à Besançon ».
En cause: l’investiture accordée à Eric Alauzet, le député local. Au nom du renouvellement et de la féminisation de la vie politique notamment, Alexandra Cordier déclare sa candidature le 14 décembre, avec le soutien du maire sortant, Jean-Louis Fousseret, dont elle fut une proche collaboratrice. Une liste dissidente cocassement nommée « Ensemble »…
Et Jean-Louis Fousseret ?
« Cette décision est logique, elle s’est exclue elle-même du mouvement », commente un responsable départemental du parti présidentiel. Et Jean-Louis Fousseret? Si la sanction est actée pour Alexandra Cordier, le couperet est semble-t-il plus difficile à faire tomber pour l’un des premiers maires de France à avoir soutenu Emmanuel Macron. Pourtant, lui aussi est entré en dissidence, soutenant Alexandra Cordier et annonçant son intention d’être candidat sur sa liste, à la dernière place. « Seule la tête de liste, qui porte la responsabilité de la dissidence, est exclue », nous précise un cadre national d’En Marche.
La dissidence de Jean-Louis Fousseret est-elle pour autant compatible avec la présidence de « Tous Politiques », l’institut de formation des élus et cadres LREM ? « C’est la vraie question », reconnaît ce dirigeant de LREM, qui laisse entendre que le dossier pourrait être arbitré au plus haut niveau, comprenez à l’Elysée…
De son côté, l’équipe d’Eric Alauzet estime nécessaire de préciser qu’elle n’est pas à l’origine de la demande d’exclusion.
Alexandra Cordier n’a pas pu être jointe ce vendredi matin.
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