25 Fév

Municipales à Besançon : Joseph Pinard, PS, soutient Eric Alauzet, LREM, au risque de l’exclusion

Joseph Pinard, ancien député PS et Eric Alauzet, député LREM

« Ce n’est pas à l’étiquette qu’on juge une bouteille, foi de Pinard ! » affirme l’ancien député socialiste. Plusieurs ex-PS ou encore PS sont venus montrer officiellement leur soutien au candidat de La République En Marche de Besançon, Eric Alauzet. Avec Joseph Pinard comme figure de proue…

Joseph Pinard, Bruno Medjaldi ou Pierre Magnin-Feysot entourent Eric Alauzet. Ce sont tous anciens élus socialistes, qui ont assumé des responsabilités au sein du PS.

Des trois, seul Joseph Pinard, historien, ancien député, est toujours encarté « et à jour de cotisations ! » précise-t-il…

Tous disent tout le bien qu’ils pensent du candidat Alauzet : « qualités humaines, écoute, humaniste, façon noble de faire de la politique, homme de convictions, travailleur, sérieux… » Bref, des compliments qu’en général on n’entend qu’aux obsèques. Mais Eric Alauzet est toujours vivant !

Après les soutiens de Paulette Guinchard et Simone Schwint, ces appuis viennent de personnalités, soit, mais « que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître… » comme dit (presque) la chanson. J’hasarde une question : « Pas vraiment un effet rajeunissement des troupes, non ?» Un proche d’Eric Alauzet me répond : « Peut-être pas, mais les plus de 50 ans les connaissent et, eux, ils votent.»

 

Allez, entrons dans le vif du sujet.

Joseph Pinard l’affirme : « Ce n’est pas à l’étiquette qu’on juge une bouteille, foi de Pinard ! » L’étiquette LREM d’Eric Alauzet lui ne pose aucun problème.

L’ancien député se présente comme un « social-démocrate » et un pourfendeur inlassable des extrémistes. Il soutient le candidat LREM mais surtout tacle avec férocité les membres de la liste EELV-PS-PCF-GénérationS ou leurs soutiens :

*Barbara Romagnan, (soutien d’Anne Vignot) ancienne député PS du Doubs est souvent citée. Elle qui, après la tuerie du Bataclan, avait refusé de voter l’état d’urgence jugeant qu’il s’agissait de « mesures sécuritaires liberticides » Il poursuit : « C’était de l’inconscience, de l’irresponsabilité. Et elle n’a pas été exclue du PS. »

*Christophe Lime du PCF (candidat sur la liste d’Anne Vignot) a « insulté » Joseph Pinard car il n’a pas apprécié une étude de l’historien portant sur les effectifs du PCF dans les 8 départements de Bourgogne – Franche-Comté. Et il affirme que c’est lui l’éminence grise :« Dans cette liste pour les municipales à Besançon, c’est lui qui tire les ficelles, il sait y faire… »

*Anne Vignot : il revient sur les propos de l’élue EELV sur les armes « symboles phalliques » dans l’hebdomadaire « Politis » dans le cadre du débat sur l’armement de la police municipale. Une prise de position incompréhensible, selon l’ancien député.

Il insiste sur un autre point : la structure intercommunale.

Il avance que de nombreux maires du Grand Besançon « n’ont pas envie de travailler avec Anne Vignot, jugée trop « radicale ». Ils préfèrent Eric Alauzet. Même s’ils ne le disent pas. Ils devront peut-être travailler avec elle d’ici peu. »

Il parle également de l’avenir de son parti, le PS, auquel il a adhéré avant le congrès d’Epinay de 1971… Il est très critique, tant au niveau local que national. Il parle d’ailleurs pour lui d’ « une objection de conscience ».

En s’alliant avec les écologistes et les communistes, « Les socialistes de Besançon ont capitulé. Ils souffrent d’un complexe d’infériorité devant la gauche de la gauche, ou ceux qui s’en prétendent »

Il prévient que lors de la venue d’Olivier Faure, n°1 du PS, un groupe d’élus lui posera un certain nombre de questions.

« Le PS ne s’en remettra pas. Le PS court après le PCF qui court après Mélenchon qui court après le NPA… Ce n’est pas comme ça qu’on construit une alternative

 

En soutenant Eric Alauzet, il risque l’exclusion du PS. Cette menace a déjà été formulée.

« Ils n’ont pas exclu Romagnan et je le serais ? Ce serait fort de café ! »