24 Jan

Municipales à Belfort: le maire LR sortant Damien Meslot favori face à une opposition morcelée

Damien Meslot le 24 janvier à Belfort (©f3fc)

C’est tout sauf une surprise. A Belfort, le maire sortant Damien Meslot sera de nouveau candidat. L’élu Les Républicains l’a officialisé devant la presse ce vendredi. Élu en 2014, il sera le favori du scrutin des 15 et 22 mars prochains. Ses concurrents se présenteront plus divisés que jamais.

Les résultats des dernières élections ont aiguisé l’appétit de ses concurrents. A Belfort comme ailleurs, les candidats Les Républicains ont peiné lors de la présidentielle 2017 et des européennes de 2019. « Il ne faut pas confondre les élections nationales et les élections locales », prévient Damien Meslot, ancien député (2002-2017) et maire de la cité du Lion depuis 6 ans.

A 55 ans, Damien Meslot se présente en effet comme le favori de ce scrutin 2020, après une année 2019 marquée par le plan social d’ampleur chez General Electric. « Nous allons faire de Belfort une belle ville », assure le sortant, qui veut axer son programme sur l’écologie, la sécurité et l’économie.

LREM et MoDem vers une réconciliation ?

La majorité présidentielle rêve d’empêcher le maire sortant d’enchaîner un deuxième mandat, mais elle présente pour l’instant deux candidates, toutes deux issues de la gauche: d’un côté, Maude Clavequin, vice-présidente socialiste du conseil régional, choisie par LREM; de l’autre Marie-José Fleury, commerçante, ancienne élue municipale et départementale, passée par le PS et le MRC, et soutenue par le MoDem du député européen Christophe Grudler. « Les discussions sont arrêtées, d’ailleurs notre liste est presque complète », remarque la présidente d’une association de commerçants.

« Depuis le début on propose une liste de rassemblement en position de gagner, précise l’élu européen MoDem. LREM soutient une socialiste alors qu’une partie des électeurs du PS est dans la rue contre le gouvernement. Je pense qu’il ne manque pas grand-chose pour qu’on s’entende ».

« Une solution est encore possible, estime de son côté Bruno Kern, le patron d’En Marche dans le département. On se donne encore quelques jours ».

La gauche plus divisée que jamais

A gauche, les divisions sont encore plus profondes. Un collectif soutenu par Europe Ecologie-Les Verts et La France insoumise se range derrière l’enseignante Mathilde Nassar, non-encartée. Néophyte en politique, elle espère profiter de la vague verte mesurée dans beaucoup de villes de France par les sondages. Et à Belfort, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête du premier tour de la présidentielle (23%).

Au départ, la Gauche Républicaine et socialiste, héritière du mouvement chevènementiste, était associée à ce collectif. Mais Bastien Faudot et ses amis se sont fâchés, considérant que la question sociale était sous-traitée par rapport aux questions écologiques. En partant, ils emmènent avec eux le nom du collectif, « Belfort en commun », et ont interdit, via une lettre d’avocat, son usage. « C’était source de confusion, explique Selim Guemazi, qui avait déposé le nom à l’Institut national de la propriété intellectuelle. Pour moi l’incident est clos ». « J’espère que ce sera possible de se rassembler avant le premier tour », poursuit l’élu municipal.

« Je ne fais pas de politique avec des gens qui me menacent de prison », tacle de son côté Mathilde Nassar, qui a dû changer le nom de son collectif et jeter une partie du matériel électoral. Désormais, sa liste s’appelle « 2020 en commun ».

Bastien Faudot et Selim Guemazi (GRS) ont rejoint la conseillère municipale d’opposition Samia Jaber, aujourd’hui non encartée mais passée par le PS et le MRC. Elle sera tête de liste pour les municipales, Bastien Faudot chef de file pour l’agglomération.

A gauche toujours, le PCF a décidé de faire cavalier seul, derrière Bertrand Chevalier et Muriel Ternant. Lutte ouvrière a également annoncé son intention de monter sa liste.

Le Rassemblement national aura sa liste

Deux listes au centre, quatre listes à gauche… et si finalement la principale opposition à Damien Meslot venait de sa droite ? Le Rassemblement national était en tête aux dernières européennes, et son prédécesseur, le FN, avait atteint 12% au premier tour des municipales 2014.

Cette fois, le mouvement de Marine Le Pen fera confiance à une femme, Marie-Laure Duchanoy, dont ce sera la première candidature.

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