Invité ce lundi sur France Inter, le commissaire européen et ancien élu du Doubs Pierre Moscovici est revenu sur les attaques de Jean-Luc Mélenchon contre la justice et la presse, suite aux perquisitions de la semaine dernière. « Comme beaucoup de jeunes se reconnaissent en lui, il devrait avoir un sens de la responsabilité. Ce sens de la responsabilité, c’est aussi de respecter les institutions, estime l’ancien député PS du Doubs. Là, il se comporte comme tous ces populistes qui pratiquent la démocratie illibérale, c’est-à-dire qui pensent qu’on arrive au pouvoir par les urnes et qui ensuite combattent les libertés. Ce qu’il a fait sur la presse, ce qu’il fait sur la justice, ce n’est pas très différent de ce qu’il se passe avec M. Orban ou M. Kaczyński . Donc, je lui dis ‘attention’. »
Interrogé par Ali Baddou et Léa Salamé, Pierre Moscovici a rappelé qu’il « a été dans le même gouvernement » (celui de Lionel Jospin, entre 2000 et 2002, NDLR) que Jean-Luc Mélenchon, « un homme dont certaines des causes me sont sympathiques ».
« Je ne confonds pas ceux qui combattent les traités européens avec ceux qui combattent les migrants et qui sont des xénophobes », assure Pierre Moscovici, qui situe le patron de la France Insoumise « dans l’espace de la gauche ».
Appeler à une forme d’insurrection démocratique, non, non et non »
Mais, selon l’ancien président de l’agglomération de Montbéliard, « comme beaucoup de jeunes se reconnaissent en lui, [Jean-Luc Mélenchon] devrait avoir un sens de la responsabilité. Ce sens de la responsabilité, c’est aussi de respecter les institutions. Là, il se comporte comme tous ces populistes qui pratiquent la démocratie illibérale, c’est-à-dire qui pensent qu’on arrive au pouvoir par les urnes et qui ensuite combattent les libertés. Ce qu’il a fait sur la presse, ce qu’il fait sur la justice, ce n’est pas très différent de ce qu’il se passe avec M. Orban ou M. Kaczyński. Donc, je lui dis ‘attention’, on a un devoir d’exemplarité. »
Viktor Orban est le premier ministre hongrois depuis 2010, Lech Kaczyński fut le président polonais de 2005 à 2010.
« Jean-Luc Mélenchon peut combattre politiquement, il peut être en colère, continue Pierre Moscovici. La colère est une chose, mais appeler à une forme d’insurrection démocratique, non, non et non ».
Mardi, lors des perquisitions menées à son domicile, chez certains de ses proches et au siège de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon s’en était pris à la justice et à la police, puis à la presse, qualifiant notamment les journalistes de France Info d’ « abrutis », de « menteurs et tricheurs ». Il a également appelé ses partisans à « pourrir » les journalistes.
.@pierremoscovici : « Ce qu’a fait Jean-Luc Mélenchon sur la presse, sur la Justice, ce n’est pas très différent de ce qu’il se passe avec Orban ou Kachinsky » #le79Inter pic.twitter.com/e1FlCeh1MR
— France Inter (@franceinter) 22 octobre 2018
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