Le Parti Communiste Français a donné une conférence de presse cet après-midi à Besançon. Histoire de commenter les résultats nationaux, la direction nationale a été désavouée lors d’un vote, et c’est exceptionnel, et de pas parler des élections municipales à Besançon…
« Ces résultats prouvent qu’on débat dans notre parti et qu’on n’a pas le doigt sur la couture du pantalon… » Thibaut Bize, secrétaire départemental du PC, est un homme heureux. Il ajoute aussitôt d’ailleurs que cette vie démocratique explique qu’en deux ans le PC dans le Doubs a recruté 30 % d’adhérents supplémentaires, soit 33 nouvelles cartes, dont de nombreux jeunes…
Il se félicite : « Ce vote défavorable à la direction nationale, c’est une première historique ! »
Oui, les résultats du vote dans le Doubs sont significatifs, puisqu’ils amplifient le vote national.
Au niveau national, le texte du numéro 1, Pierre Laurent, n’a recueilli que 38 % des voix, celui d’André Chassaigne, député PC du Puy-de-Dôme et président du Groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine à l’Assemblée nationale, plus de 42 % des voix…
Dans le Doubs, l’écart est de 30 % pour Pierre Laurent et 60 % pour André Chassaigne.
Deux autres textes ont récolté les suffrages manquants. (Dans le Jura, l’écart est de 39 % / 43 % et dans le Territoire de Belfort de 25 % / 47 %. A noter que la fédération de Haute-Saône n’a pas fait remonter de résultats à Paris.)
Selon Thibaut Bize, « la stratégie de rassemblement prônée par la direction nationale n’a pas toujours été très claire. S’agit-il d’un repli identitaire comme le disent certains ? Non, il faut prendre le meilleur de notre histoire sans être passéiste, et y ajouter des changements. »
Et la France Insoumise ?
Ce qui a coincé, ce sont surtout les relations entre le parti et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Déjà, dans le Doubs, au moment de la présidentielle, les militants étaient contre cette « alliance », que Thibaut Bize définit ainsi : « une alliance qui n’en était pas une puisque « c’était ou vous nous suivez à nos conditions ou vous restez seuls… ». On n’exclut pas de travailler avec eux mais la France Insoumise et nous, on ne se voit pas particulièrement… ». Doux euphémisme…
Un militant raconte qu’un meeting commun pour soutenir Jean-Luc Mélenchon leur avait été proposé à Besançon. « La France Insoumise de Paris l’a refusé. Pourquoi ? Parce qu’il y aurait des communistes, pardi ! »
Christophe Lime, adjoint à la mairie de Besançon, considère : « Le parti de Mélenchon est hégémonique… Nous, on tend la main à ceux qui veulent travailler ensemble et en se respectant… »
Et les municipales ?
Au départ, les animateurs de la conférence de presse n’étaient pas forcément enthousiastes pour parler des élections municipales… Puis, ils étaient intarissables !
«Pour les municipales, on veut construire quelque chose de nouveau, avec d’autres et surtout avec les gens, avec des méthodes innovantes dans la communications. » raconte Thibaut Bize. Avec qui ? Christophe Lime renchérit : « On veut être l’un des moteurs, sur l’ensemble de l’agglomération. Il faut qu’on soit les novateurs de cette campagne. On veut rassembler la gauche, bien évidemment la vraie gauche, c’est-à-dire sans le Modem et la République en Marche. ».
« Pour le moment, on assiste à des actes de candidature individuelle, c’est une très mauvaise façon de faire de la politique. »
Pas de nom pour une éventuelle tête de liste pour le moment. Le projet avant tout.
Un mot encore sur la majorité municipale. Les élus communistes, avec EELV et des socialistes, ont créé un intergroupe de 13 membres pour le moment.
Et l’ambiance dans cette majorité ? Christophe Lime répond, laconique : « C’est courtois… »
Le congrès national aura lieu du 23 au 25 novembre à Ivry, en région parisienne.