Député sortant socialiste de la 4e circonscription du Doubs, Frédéric Barbier a sollicité l’investiture de la République en Marche, qu’il a obtenue. Pourtant, la direction du Parti socialiste a décidé de lui maintenir son investiture. C’est ce que stipule un courrier dont nous avons pris connaissance (à consulter ci-dessous). Christophe Borgel, secrétaire national du PS en charge des élections, y explique que « la mobilisation contre le FN doit être sans faille dans la 4e circonscription du Doubs ».
Ce courrier, daté du 1er juin, rappelle que le Parti socialiste s’est fixé pour règle de désinvestir les candidats PS qui ont obtenu l’investiture de la République en Marche, le parti d’Emmanuel Macron. Dans plusieurs cas en Franche-Comté, ces candidats En Marche ont été « démissionnés » du PS, on pense notamment à Danielle Brulebois ou Denis Sommer.
« Dans certaines [circonscriptions], considérant qu’il existe un risque FN fort et conformément à son engagement continu dans la lutte contre l’extrême-droite, [le parti] a décidé de ne pas présenter de candidat afin de ne pas favoriser la dispersion, explique le Monsieur Elections du PS. Devant le caractère spécifique de la situation, la direction nationale du PS maintient son investiture à Frédéric Barbier ».
En février 2015, lors d’une législative partielle organisée suite au départ de Pierre Moscovici à Bruxelles, Frédéric Barbier (PS) s’était imposé de 863 voix seulement devant Sophie Montel (FN).
Au premier tour de la présidentielle, Marine le Pen est arrivée en tête dans cette circonscription, avec 31,5% des suffrages, 12 points devant Emmanuel Macron.
Le « cas » Eric Alauzet
Dans ce courrier est également évoqué le cas d’Eric Alauzet. Élu en 2012 avec le soutien du PS, cet écologiste est resté fidèle au gouvernement et à son parti, Europe Ecologie-Les Verts, tout au long du dernier quinquennat, quitte parfois à assumer de larges grands écarts.
Il devait repartir avec la double investiture PS-EELV… seulement voilà, il a lui aussi sollicité le soutien du parti présidentiel. En Marche ne lui a pas attribué son investiture, mais ne présente pas de candidat face à lui. Eric Alauzet revendique désormais l’appartenance à la majorité présidentielle et espère créer un pôle écologiste au sein d’une future majorité parlementaire En Marche. Résultat: EELV lui a retiré son investiture, et le PS aussi.
Sauf que rien n’est simple dans cette circonscription. Cette semaine, Eric Alauzet a affiché sur ses documents de campagne et sur les réseaux sociaux le soutien de… Nicolas Bodin, le patron départemental du PS ! Quelques jours auparavant, Barbara Romagnan, députée socialiste de l’autre circonscription de Besançon, choisissait elle de parrainer le communiste Christophe Lime.
Rien n’est simple, on vous le disait…
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