Marie-Guite Dufay est la présidente PS du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté (©f3fc)
Après une « indiscrétion » qu’elle juge « tout à fait malvenue », Marie-Guite Dufay s’exprime pour la première fois sur l’harmonisation de la fiscalité entre la Bourgogne et la Franche-Comté. La taxe sur les cartes grises, qui s’établit à 36 euros le cheval fiscal en Franche-Comté, pourrait être fixée rapidement à 51 euros, le niveau actuel en Bourgogne. La présidente « ne dément pas que nous réfléchissons sur le sujet ». Elle martèle qu’ « il faut relativiser »: « cela représente 0,3% du coût d’achat d’un véhicule. 0,3% du coût d’un véhicule, est-ce que c’est révolutionnaire? », interroge-t-elle.
Décidément, Marie-Guite Dufay accumule les déboires depuis sa victoire aux régionales en décembre dernier. Il y eut d’abord sa rocambolesque élection à la présidence, avec un « allié » PRG qui refuse de voter pour elle dès le premier tour; il y eut ensuite la polémique sur l’augmentation des indemnités d’élus, autorisée par la loi mais inacceptable pour de nombreux citoyens; et voilà maintenant les projets de hausse d’impôts qui fuitent dans la presse… C’est beaucoup !
Mardi, l’Est Républicain révélait que la majorité s’apprêtait à harmoniser brutalement la taxe régionale sur les certificats d’immatriculation. Aujourd’hui, la différence entre la Bourgogne et la Franche-Comté est de l’ordre de 15 euros par cheval fiscal. Un alignement de la fiscalité entraînerait donc une hausse de plus de 40% pour les Francs-Comtois qui achètent un véhicule.
« L’opposition n’a pas à l’apprendre dans la presse »
« Nous réfléchissons au sein de ma majorité, reconnaît aujourd’hui Marie-Guite Dufay, qui s’exprime pour la première fois et tente de désamorcer la polémique en rappelant que cette taxe n’est pas annuelle et concerne seulement l’achat. Il s’agirait de payer 70 euros de plus quand on achète un véhicule de 12.000 euros. Il faut quand même relativiser ».
Alain Joyandet (LR) est le président de la commission des finances au conseil régional
« Il est normal que dans une majorité, on dresse des hypothèses, on réfléchisse, et ensuite on va au devant de l’assemblée et on débat avec l’opposition », poursuit la présidente PS de Bourgogne Franche-Comté. Moi je regrette que l’opposition et notamment le président de la commission des finances (NDLR Alain Joyandet, qui dénonce dans un communiqué une décision « inacceptable et injuste »), avec qui je me suis entretenue, soient très énervés. Il n’a pas à apprendre cette information dans la presse. Il a à l’apprendre dans le cadre de nos commissions. Moi je suis énervée aussi de voir qu’il y a eu cette indiscrétion très malvenue ».
Une marge de manœuvre budgétaire très réduite
Néanmoins, Marie-Guite Dufay assume et ne cache pas qu’elle cherche des recettes, dans une collectivité qui a une marge de manœuvre fiscale extrêmement réduite: « Maintenant il y a un débat intéressant: de quels moyens se dote-t-on si on veut faire de notre région une région ambitieuse, notamment sur les ruptures technologiques ». Et la présidente de vanter une « région pionnière pour la fabrication d’énergies propres », notamment l’éolien et l’hydrogène.
Si l’harmonisation par le haut ne fait guère de doute, reste à déterminer à quel rythme elle sera réalisée. Dès cette année, comme l’annonce l’Est Républicain, ou sur plusieurs exercices budgétaires, comme le souhaite l’opposition LR-UDI-DVD ? « Nous déciderons au moment de la session budgétaire », assure la présidente.
Ladite session se tiendra fin avril. Et elle promet déjà des débats animés.
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