Ce devait être une session « technique », elle a été plus politique que prévue. L’opposition a voulu se positionner, Marie-Guite Dufay s’imposer. A la 1ère session du conseil régional Bourgogne – Franche-Comté, il n’y a pas eu de round d’observation mais les premiers coups ont été donnés. Escarmouches, titillements, petites piques, remarques politiques : comme un chien qui veut marquer son territoire (vous voyez de quelle manière), les trois blocs – majorité de gauche, droite et Front National – se sont cherchés ce matin.
Dans l’hémicycle, la majorité a 51 conseillers régionaux, la droite et le centre, 25, et le Front National, 24… Et, pour la première fois, il y a depuis aujourd’hui des élus FN qui représentent le Conseil régional dans des établissements extérieurs, comme, par exemple, dans les lycées…
D’entrée de jeu, François Sauvadet, LR-UDI, a demandé des aides pour les agriculteurs, un règlement intérieur ou encore la définition des rôles dévolus à Dijon et à Besançon. Il devra attendre un peu. Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste du conseil régional, lui a signifié qu’elle avait le temps : « Pour bien agir, il faut agir avec méthode… » a-t-elle fait remarquer.
Les indemnités qui fâchent
C’est le sujet des indemnités qui a suscité de vifs débats. (Voir l’article de Jérémy Chevreuil)
Techniquement, la nouvelle région ayant davantage d’habitants, les élus se retrouvent de fait bénéficier d’une augmentation de leurs indemnités.
François Sauvadet, LR-UDI, souhaitait que ces indemnités ne changent pas. Sophie Montel, FN, voulait même qu’elles diminuent de 10 %. Elle souhaitait ainsi envoyer un signal à la population qui souffre, et elle a ajouté « sans tomber dans la démagogie ». Rires dans la salle…
Des élus FN dans les lycées
La question n’a pas été facile à trancher. Certains élus socialistes étaient hostiles à ce que des élus frontistes représentent le conseil régional dans les lycées. Marie-Guite Dufay pensait qu’il était impossible d’exclure le quart des élus de l’assemblée. D’autant plus que Sophie Montel avait d’ores et déjà annoncé la couleur : elle était prête à aller en justice pour obtenir ces représentations.
Le FN fait donc son entrée dans les conseils d’administration des établissements, dans des établissements où des élus socialistes seront également présents.
Dès hier soir, majorité, droite et Front National avaient la liste des représentations.
Le PS a fait appel à « des personnalités qualifiées » pour certains établissements. « Tous des membres du PS » a fait remarquer Gilles Platret, LR.
« Des actes guerriers » selon François Sauvadet… Eh oui, on n’a pas eu peur des mots dans l’hémicycle dijonnais…
Quelques ajustements ont été apportés en séance aujourd’hui. Alain Joyandet, sénateur LR de Haute-Saône et ancien maire de Vesoul, a obtenu l’un des 4 lycées de Vesoul alors qu’il en n’avait aucun lors de la première mouture…
A noter que Christophe Grudler, candidat MoDem malheureux à ces élections régionales, représentera le conseil régional au lycée Raoul Follereau de Belfort… C’est le député-maire LR Damien Meslot qui va apprécier cette nomination. Les deux hommes sont en guerre ouverte depuis des années…
Sophie Montel a souligné qu’avec cette présence du FN dans les lycées, « une petite digue avait sauté ».
De nombreux membres de l’opposition ont pris la parole aujourd’hui. Pour la droite, outre ceux déjà cités, Emmanuelle Coint, Arnaud Danjean, et pour le Front National, Julien Acard ou encore Antoine Chudzik.
Oui, chacun a voulu prendre ses marques…
Comme l’a glissé une observatrice avisée : « Cela ne va pas être des années tranquilles… ».
Et bien, nous aurons plein de choses à raconter !
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