A droite, il est des sujets de dissensions qui s’éternisent dans cette campagne des régionales. Des petits détails qui ne semblent rien et qui pourtant, pourraient peser lourd au final. On a parlé ici du MoDem, qui à force de proposer ses services sans retour se lasse et s’apprête à partir seul. Il y a aussi la question de la tête de liste dans le Doubs, où le chef de file départemental des Républicains n’a pas la faveur de la tête de liste régionale. Deux « points de crispation » reconnaît l’entourage de François Sauvadet, qui préfère pour l’instant discuter et négocier, plutôt qu’imposer. La méthode Hollande, en quelque sorte. Mais jusqu’à quand?
Une liste d’union, c’est toujours compliqué. Pour l’UDI François Sauvadet, il faut à la fois contenter ses partenaires des Républicains et imposer sa propre ligne, sous peine de donner l’impression d’être instrumentalisé.
Le problème pour l’actuel président du conseil départemental de Côte d’Or, c’est que certains Républicains sont durs en affaire.
Premier exemple: la tête de liste dans le Doubs, le plus peuplé des départements de Franche-Comté.
Depuis sa désignation comme tête de liste régionale, François Sauvadet ne cache pas sa préférence pour Patrick Genre, conseiller régional sortant, maire de Pontarlier et président de l’association des maires du Doubs. Un CV et bien des qualités, sauf une: Patrick Genre n’a pas sa carte aux Républicains. Du coup le parti de Nicolas Sarkozy a désigné son propre chef de file départemental, Valère Nedey, chef d’entreprise dans le Pays de Montbéliard. Et pour l’instant, on ne sait pas qui donnera la réplique à Marie-Guite Dufay et Sophie Montel, têtes de liste régionales pour le PS et le FN, qui selon toute vraisemblance se présenteront dans le département du Doubs.
Deuxième exemple: le MoDem.
Depuis des semaines, François Sauvadet milite pour une large union ouverte aux amis de François Bayrou. Le MoDem a pour chef de file Christophe Grudler, qui a en plus l’avantage d’avoir toujours siégé sur les bancs de droite au conseil municipal ou au Département de Belfort. Las, cet ancien du RPR et de l’UMP est déclaré persona non grata par les Républicains du Territoire, au premier rang desquels le député-maire Damien Meslot, qui parle même de « casus belli » (lire ici). Nicolas Sarkozy lui-même a déclaré les « centristes à mi-temps » indésirables la semaine dernière à Gilley. Résultat: le MoDem s’apprête à présenter sa propre liste. Et François Sauvadet a beau assuré que « cette union se fera parce que nous la voulons tous », plus grand-monde au MoDem ne croit au « sursaut ».
Les proches de François Sauvadet positivent: « On ne nie pas les difficultés, mais elles ne sont pas insurmontables ».
Mais à un moment, François Sauvadet sera condamné à choisir. Se laisser imposer les choix des Républicains ou s’imposer comme le patron. C’est peut-être des détails pour vous, mais au final, ça pourrait dire beaucoup.
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