01 Oct

Parole aux Francs-Comtois… heu pardon, aux élus francs-comtois

La salle du Kursaal était bien remplie, mais les citoyens "de base" ont eu bien du mal à s'exprimer

La salle du Kursaal était bien remplie, mais les citoyens « de base » ont eu bien du mal à s’exprimer

Ce soir se déroulait la troisième des quatre réunions publiques organisées par le conseil régional sur la réforme territoriale et la fusion Bourgogne-Franche-Comté. La concertation, intitulée « Parole aux Francs-Comtois », a quelque peu tourné à l’affrontement politique. Des élus, à la tribune, ont surtout répondu aux questions posées par d’autres élus, dans la salle. Pendant un peu plus de 2h30, on a compté 27 interventions du public. Une bonne quinzaine émanait d’élus, d’anciens élus, de militants ou de sympathisants de divers partis politiques, de la droite, du centre, du parti communiste et même du parti socialiste. 

La soirée se voulait « un exercice de citoyenneté ». Elle a surtout pris par moments des allures de session du conseil municipal ou du conseil régional.

« Les municipales, c’est passé », lancera même en fin de réunion le maire PS de Besançon, Jean-Louis Fousseret, à l’adresse des nombreux conseillers d’opposition présents dans la salle. Les UDI Catherine Comte-Deleuze et Philippe Gonon, le MoDem Laurent Croizier, ou encore l’UMP Ludovic Fagaut avaient auparavant pris la parole pour exprimer leur inquiétude sur le sort de la capitale régionale, l’amateurisme du gouvernement, ou l’écoute des citoyens… Et le maire de se vouloir rassurant: « On n’a pas le choix si on veut continuer à exister. Il ne faut pas avoir peur. Nous avons besoins les uns des autres ».

 

« Je crois à cette réforme, c’est pour cela qu’il ne faut pas de référendum. »

Les allers-retours furent néanmoins nombreux entre la salle et la tribune, par ailleurs fournie: pas moins de cinq élus régionaux francs-comtois (Marie-Guite Dufay et quatre de ses vice-présidents, Denis Sommer, Patrick Bontemps, Sophie Fonquernie, Sylvie Meyer), deux élus bourguignons (dont le premier vice-président du conseil régional Michel Neugnot), ainsi que Jean-Claude Duverget et Augustin Guillot, du comité des Sages, et Daniel Boucon du Ceser.

Marie-Guite Dufay, la présidente PS du conseil régional, a pu assurer que l’alliance avec la Bourgogne était « tellement naturelle », et militer pour une Région qui « administre moins et impulse plus ». Elle a aussi balayé d’un revers de main l’hypothèse d’un référendum, ce qui ne manqua pas de susciter de vives réactions dans la salle: « Je crois à cette réforme, c’est pour cela qu’il ne faut pas de référendum. Dans notre pays, latin s’il en est, on ne répond jamais à la question posée »

Il fut aussi question pêle-mêle des aéroports de Dole et de Dijon (un véritable point de friction entre les deux régions), de la dette bourguignonne, du « fétichisme de la grande taille », de « savoir faire » et de « faire savoir » et même de Jeanne d’Arc, capturée, comme chacun sait, par ces méchants Bourguignons…

Mais quitte à entendre des voix, on aurait bien écouté des citoyens ce soir. Ils n’étaient pas dans la salle, ou n’ont pas osé demandé le micro. Dommage…

A lire aussi: 
Fusion des régions: les vérités de Marie-Guite Dufay
Fusion des régions: le conseil général du Jura, à majorité PS, demande un référendum
Fusion des régions: « L’objectif, c’est pas uniquement des économies, c’est l’efficacité »
Fusion des régions: Christophe Perny veut que tous les élus soient consultés
Fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté : la carotte et les bâtons
La région Franche-Comté va-t-elle disparaître et fusionner avec la Bourgogne ?