48 heures après, on a revu le débat. Samedi, les six principaux candidats à la mairie de Besançon étaient sur le plateau de La Voix est libre. Pendant une heure vingt, ils ont mis en avant leur projet pour la capitale régionale. Soyons honnêtes: chacun a plutôt réussi l’exercice. Mais tout le monde n’y avait pas le même objectif. Alors si vous avez raté le débat, voici une session de rattrapage avec quelques-uns de ces échanges qui, en peu de mots, disent parfois beaucoup…
Pour le maire PS sortant, Jean-Louis Fousseret, le choix était visiblement de tenter de décrédibiliser son adversaire principal, Jacques Grosperrin, à coups de « magicien » et de « méconnaissance des dossiers », quand lui incarnerait « le réalisme ». Le candidat UMP, lui, a mis en avant son projet: baisse des impôts, recrutement de policiers, création de 5000 emplois, animations du centre-ville…
Le sénateur Jean-François Humbert a pour sa part pris la posture du vieux sage, capable de garder le temple municipal sans faire exploser ni les impôts, ni la dette.
Le candidat du Front National, Philippe Mougin, le moins expérimenté des invités, a joué les deux cartes habituelles du FN: la sécurité et une gestion plus rigoureuse des deniers publics.
Quant à Emmanuel Girod (Parti de Gauche) et Frank Monneur (divers gauche), ils ont marqué, chacun dans leur style, ce débat par des formules bien senties, de la « municipalité de combat » du premier au « panache » du second.
Alors, si vous voulez savoir qui a accusé son adversaire de « mensonge », qui dit que « Besançon, ce n’est pas le Bronx », qui n’est pas candidat « pour rire », qui veut représenter « le choix du bon sens », qui met en avant « la qualité de vie » ou qui veut cesser « d’être naïfs et passifs notamment face à l’appétit dijonnais », lisez la suite.
Promis, on ne parle ni de « no auto », ni de « zéro voiture ». (Ceux qui regardent le débat en intégralité comprendront)
CE QUE LES CANDIDATS ONT DIT:
Jean-Louis Fousseret (PS)
- « Cette ville me passionne. Depuis tout petit, j’allais déjà au conseil municipal. On ne se découvre pas la vocation de maire quelques mois avant des élections »‘.
- « Il faut employer les vrais mots: externaliser, c’est privatiser. Qu’est-ce qu’on va privatiser? (…) A Besançon, nous sommes fiers d’avoir des services publics de qualité »
- « M. Grosperrin, son programm,e c’est un livre de magie. Moi, je ne sais pas faire de la magie mais je veux proposer un programme réaliste ».
- « La mutualisation avec l’agglo, elle est déjà en cours »
- « Ce que je veux pour ma ville, c’est que chacun puisse se déplacer en toute sécurité et tranquillement à quelque heure du jour et de la nuit »
- « Nous sommes conscients des réalités, mais il faut dire que Besançon, ce n’est pas le Bronx, ce n’est pas Toulon »
- « On veut faire payer aux Bisontins le retrait des policiers nationaux. Entre 2002 et 2012, rappelez-vous qui était au gouvernement. On a perdu quarante policiers. »
- « Ce qui est impressionnant, c’est la méconnaissance des dossiers de Jacques Grosperrin »
- « Tout le monde a compris que c’était de la magie. Moi je ne suis pas magicien. Je suis un homme pragmatique et réaliste ».
- « C’est pas le maire qui crée les emplois, ce sont les chefs d’entreprises. Ce n’est pas en claquant dans les doigts comme cela, qu’effectivement les entreprises viennent ».
- « Il faut être fier de Besançon, cette ville a beaucoup d’atouts »
- « Je vais me battre, continuer à me battre, pour l’emploi, pour qu’il n’y ait pas d’augmentation des impôts locaux. Rigueur, pragmatisme, efficacité ».
Jacques Grosperrin (UMP)
- « Besançon a besoin d’une alternance (…) Cela fait près de 30 ans que M. le maire sortant est élu à la ville de Besançon, cela fait 13 ans qu’il est élu aux commandes de la ville de Besançon et l’évolution de la ville de Besançon ne plaît pas aux Bisontins ».
- « Je souhaite que ce débat ne fasse pas dans le cadre d’un débat d’homme à homme mais un débat qui traduise les convictions différentes, les sensibilités différentes et le respect de chacun ».
- « Il faut baisser les impôts fonciers, et je les baisserai ».
- « Je créerai 50 policiers municipaux (…) Il y aura des brigades de nuit, dans tous les quartiers »
- « Une ville commerçante est une ville vivante »
- « Nous proposerons 365 jours de culture par an »
- « Je suis en relation très intime en ce moment avec l’Unesco »
- « Vous jouez au professeur M. Fousseret? Vous auriez aimé être professeur? Ce sont les journalistes qui posent les questions ».
- « Je propose 5000 emplois »
- « Si on veut que Besançon soit la capitale française de l’intelligence créative et culturelle, il faut absolument connecter les Bisontins à cela » (à propos de la smart city, la ville intelligente).
- « C’est un mensonge M. Fousseret, un mensonge, les yeux dans les yeux ».
Jean-François Humbert (DVD):
- « Je suis candidat parce que l’élection municipale est une élection à deux tours »
- « J’ai eu une expérience intéressante en tant que président du conseil régional. Pendant six ans, j’ai baissé l’endettement, parce que la dette, l’emprunt ce sont les impôts de demain. Je continuerai bien évidemment sur cette même ligne. On peut faire des choses en n’augmentant pas les impôts »
- « La sécurité est d’abord et avant tout l’affaire de l’Etat »
- « Il y a un problème de parking sur lequel il faut se pencher sérieusement. Tout le reste ce n’est que littérature »
- « Je pars d’un principe simple: ce sont les entreprises qui créent les emplois »
- « Le centre est indéfinissable en politique, c’est ce qu’on m’a dit. Je souhaite simplement que les Bisontines et les Bisontins sachent que le centre est véritablement représenté par quelqu’un, et ce quelqu’un, c’est moi ».
- « L’open data, ça existe déjà, moi je le savais, je n’en ai pas parlé. M. Grosperrin nous a dit « il faut agir en la matière » «
- « A compétences constantes, pas d’augmentation de la fiscalité, et pas d’augmentation de l’endettement »
- « C’est pas une candidature pour rire. C’est pas une candidature pour m’amuser. Je ne suis pas en train de chercher à déposer sur ma carte de visite une ligne supplémentaire. »
- « Que les Bisontines et les Bisontins fassent un choix dans leur intérêt »
Philippe Mougin (Front national):
- « il était inconcevable que le Front national ne soit pas là pour ces grandes élections »
- « Je taille un petit peu dans les gabegies: déjà le non remplacement systématique des personnels qui partent en retraite, une réorganisation des services (…) arrêter le clientélisme et nettoyage des subventions aux associations. Et revoir tout ça à la baisse ».
- « Il y a de graves problèmes de sécurité à Besançon. On l’a vu dans les journaux et je pense m’y connaître (…) Demain si je suis maire, la police municipale sera beaucoup plus importante. »
- « On peut en manger des petits fours, mais on ne peut pas s’en gaver »
- « L’UMP n’est pas crédible. L’UMP a retiré 15.000 postes de gendarmes et de policiers et veut maintenant les remettre en ville. C’est de la magie, comme disait M. le maire tout à l’heure, parfois j’ai l’impression d’entendre de la magie ou de la tromperie ».
- « Une chose qui me paraît importante, c’est armer nos policiers municipaux ».
- « Il faut une défiscalisation. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre »
- « Si on veut créer de l’emploi, il faut changer le modèle économique au niveau national »
- « Les élus FN: le bon choix, le choix du bon sens »
Emmanuel Girod (Parti de Gauche)
- « Je veux représenter toutes celles et tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans la politique d’austérité qui est menée par le gouvernement de François Hollande qui est une impasse sociale, écologique et démocratique »
- « Les impôts sont nécessaires (…) Il faut mener une révolution fiscale au niveau national »
- « M. Grosperrin ou M. Fousseret sont dans le carcan de l’austérité (…) J’invite les Bisontins à résister à cette politique d’austérité »
- « Il faut redonner du souffle à la police nationale (…) La présence humaine est importante. Si on supprime la vidéosurveillance, ça permettra de dégager quelques emplois »
- « L’attractivité c’est la qualité de vie, donc des exigences sociales essentiellement et aussi des exigences démocratiques et écologiques ».
- « On instaurera des clauses sociales, mais contraignantes, sur les marchés publics, en matière d’emplois locaux »
- « Nous remunicipaliserons Ginko, qui est une multinationale comme tout le monde sait »
- « Face à l’austérité il faut une municipalité de combat (…) C’est un projet réaliste, réalisable ».
Frank Monneur (DVG)
- « J’ai l’ambition, avec mon équipe, de redonner à Besançon le panache qu’elle a un peu perdu en cours de route ces dernières années, et je pense pouvoir incarner cette envie, ce panache »
- « Cessons d’être naïfs et passifs notamment face à l’appétit dijonnais. Soyons offensifs et fiers de nos atouts ».
- « Est-ce que l’on peut faire mieux avec ce que l’on a? Bien évidemment ».
- « Nous allons supprimer les correspondants de nuit pour créer une trentaine de postes de policiers municipaux ».
- « Je déclare que l’agonie du centre-ville et du commerce n’est pas une fatalité (…) Le centre-ville, c’est un joyau, mais c’est un joyau un petit peu abandonné (…) Nous proposons notamment une extension de la piétonisation »
- « Le global package, c’est attirer les entreprises avec des globes-trotters de l’économie ».
- « Le bilan est en grande partie un bon bilan. D’ailleurs j’en assume une partie sur le plan culturel. Toutefois j’ai fait souvent, en interne, entendre ma petite voix, ma différence. »
- « Le débat aujourd’hui nous l’a encore une fois montré, les grands partis traditionnels sont à bout de souffle ».
- « Je représente avec ma liste cette alternative, pour tous ceux qui notamment ne souhaitent pas voter »