19 Fév

Besançon : Frank Monneur ou la difficulté de rompre avec son ex

Frank Monneur entouré de ses colistiers (©f3fc)

Frank Monneur entouré de ses colistiers (©f3fc)

Les conseillers municipaux sortants Frank Monneur et Didier Gendraud, non retenus sur la liste de Jean-Louis Fousseret puis écartés par le Parti socialiste pour dissidence, ont présenté ce mercredi le programme de leur liste « Besançon Générations citoyennes ». Une liste composée « à 96% » de candidats issus de la société civile, précise Frank Monneur. Oui mais voilà, les 4% qui restent, toujours adjoint au maire pour l’un et vice-président de l’agglomération pour l’autre, ont monopolisé la parole et beaucoup parlé… de Jean-Louis Fousseret. A coups de « Il est coincé par son alliance avec les Verts » et de « Jean-Louis Fousseret se trompe », les oreilles du maire sortant ont dû sacrément siffler. Mais le candidat « indépendant » l’assure: il veut profiter de sa « liberté nouvelle » et incarner « une autre voie », celle de la « fraîcheur ».

Ils ont commencé par se moquer de « certains » candidats, qui auraient appris le programme de leur liste, samedi, lors d’une conférence de presse. Dans le viseur de Frank Monneur et Didier Gendraud, les membres de la liste de Jean-Louis Fousseret, le maire PS sortant. Leur drame aussi: ils auraient tellement voulu en faire partie, de ces candidats. Les deux conseillers municipaux sortants, non retenus, ont donc monté leur propre liste, organisé des groupes de travail pour élaborer un programme… et se sont fait virer du PS.

« Le maire n’est plus en phase avec la ville », tranche Frank Monneur. Celui qui présida pendant près de trois ans le groupe PS au conseil municipal assure qu’il n’a jamais eu gain de cause, en interne, « depuis des années ». Il a donc présenté quelques-unes de ces idées dont la municipalité sortante s’est privée. A retenir notamment: la construction d’un pont entre le bas de la côte de Morre et les Prés-de-Vaux, la piétonisation accrue du centre-ville ou encore la déconstruction des 408.

Le programme de la liste de Frank Monneur:

EMPLOI

  • Création d’un « global package » défendu par des « globes-trotters de l’économie » pour favoriser l’installation des entreprises (terrains à bas prix, fiscalité réduite pendant 3 ans…)
  • Résidence de l’artisanat qui mutualisera les moyens (comptabilité, secrétariat…)
  • Fonds municipal d’investissement pour racheter les locaux vides, les rénover si besoin, et les louer à de nouveaux commerçants. « Quand on parle de commerce, ce n’est pas du pipeau », soutient Frank Monneur, qui souligne qu’un boulanger, un coiffeur et un agent immobilier notamment figurent sur la liste Besançon Générations Citoyennes
  • « On ne connaît pas encore le coût », reconnaît Frank Monneur à propos de ces mesures économiques, mais « entre la Ville et l’agglomération, on a quand même les moyens ». « Ce qui compte ce n’est pas ce que ça coûte, mais ce que cela rapporte », renchérit Didier Gendraud.

FAMILLE

  • Fiscalité: pas d’augmentation des taux communaux, même au niveau de l’inflation.
  • Logement: déconstruction des 408 « au profit de petits immeubles ». « Il faut mettre fin à l’étalement urbain », estime Frank Monneur.
  • Création d’une crèche municipale à Saint-Jacques. « Il est plus facile de faire garder ses enfants à Serre-les-Sapins ou Miserey qu’à Besançon, ce n’est pas normal », note Frank Monneur.
  • Rythmes scolaires: « Nous ne sommes absolument pas convaincus par les propositions de la mairie sortante », affirme Frank Monneur, pour qui « les enseignants ont été souvent méprisés, les parents pas écoutés ». « On se remettra autour de la table », promet-il.
  • Mutuelle pour tous, gérée par la mairie sur le principe des achats groupés. « Les expériences menées montrent que les cotisations diminuent de moitié », selon Didier Gendraud.

SECURITE

  • Police municipale de nuit. « C’est le retour de la police de proximité » prévient Frank Monneur, appuyé par l’une de ses colistières, Marie-Pierre Marchand, qui note que « c’est de plus en plus difficile pour une femme seule de sortir le soir ». Une trentaine de policiers municipaux supplémentaires pourrait assurer ce service financé par la suppression des correspondants de nuit, qui n’ont « pas super convaincu ».
  • Une brigade à cheval, en lien avec le haras national. « Ca pourrait être sympa, estime Didier Gendraud, en termes de sécurité mais aussi en termes touristiques ».

CULTURE-SPORT

  • Besançon-plage avec projection de films en plein air, sur un écran géant flottant sur le Doubs. « Besançon-plage existe déjà clandestinement l’été à la Gare d’Eau », sourit Didier Gendraud, qui souhaite organiser tout cela.
  • Trois weeks-ends fédérateurs pour valoriser les talents locaux: théâtre, musiques et arts plastiques & graphiques
  • Construction d’une base aqualudique aux Prés de Vaux, avec une fosse à plongée, et d’un skate park couvert. « Nos jeunes manquent d’équipement de quartiers pour taper dans le ballon », ajoute Frank Monneur.
  • Université: « On est très inquiets pour la fac de lettres, prévient la tête de liste. La Région ne défend pas suffisamment son université. Il est hors de question que Besançon devienne une succursale de Dijon. Moins d’étudiants, c’est moins d’activité pour les bars, les épiceries, les restaurants… C’est au maire de Besançon de prendre son bâton de pèlerin ».

TOURISME

  • Extension de la piétonisation du centre-ville, en concertation avec les habitants et les commerçants. « Il faut débarrasser le centre-ville de ces bus, des camions qui polluent tout le monde ». Des navettes « de petite capacité », « à terme électriques » circuleront dans la boucle et jusqu’à la citadelle.
  • Centre des congrès à Saint-Jacques.
  • Spectacles son et lumière sur les remparts de la citadelle.
  • Partenariat avec la Suisse. « L’argent, il est où? ».
  • Proposer à un jeune chef médiatique (Top Chef…) de s’installer à Besançon.

GRANDS PROJETS

  • Prés-de-Vaux: construction d’un pont reliant la zone au bas de la côte de Morre. « Rien ne nous interdit d’imaginer une voie de contournement jusqu’à Chalezeule », précise Frank Monneur. Création d’un parking relais (500 places minimum), centre aqualudique. Navettes vers le centre ville et bus à haut niveau de service (en site propre) jusqu’à Ecole-Valentin via Viotte, La Bouloie, Temis…
  • Saint-Jacques: centre des congrès, crèche municipale, bibliothèque universitaire, résidence intergénérationnelle.

FINANCEMENT

  • « On n’a pas budgétisé poste par poste ». Frank Monneur a l’honnêteté de le reconnaître. Mais cela ne le préoccupe pas plus que cela: il compte beaucoup sur la capacité d’investissement de la Ville et de l’agglomération, évaluée à « 50 millions d’euros par an, 300 millions sur le mandat ».
  • « En temps de disette, a-t-on besoin d’autant de jardiniers? », s’interroge-t-il également. Les départs en retraite ne seront pas forcément remplacés au sein des mêmes services. Pas de suppressions de postes, mais une réorganisation en interne. Il faut selon lui « arrêter de subventionner les habitudes, mais financer le concret ».
  • La Ville et l’agglomération ne financeront pas l’ensemble du projet. Le centre aqualudique (40 millions d’euros) pourrait déboucher sur un partenariat public privé par exemple. Quant au pont qualifié de « suisse » sur le Doubs, les autres collectivités locales seront sollicitées.
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