28 Nov

Régionales et Occitan : Philippe Saurel

« Parler d’occitan en Occitanie c’est un grand privilège », c’est ainsi que Philippe Saurel a débuté son intervention pour présenter son programme en faveur de la langue d’oc lors de la manifestation du 24 octobre. Les mots ne sont pas vains. Et celui qui se plaisait à discuter avec Max Rouquette dans son bureau rue de l’ancien courrier à Montpellier ne se fait pas prier. L’occitan fait partie de ce patrimoine qu’il dit avoir en héritage et qu’il veut défendre.

Photo : Khanthaly Phoutthasang

Photo : Khanthaly Phoutthasang

L’homme

« L’occitan, c’est une question d’ancrage familial. Mon arrière grand-mère était des Cévennes. C’est elle qui m’a initiée à la langue. Je suis né à Montpellier mais j’ai aussi des origines gardoises. » L’homme est féru et pétri d’histoire ; mais de celle que l’on rencontre dans les documents. C’est là-aussi qu’il est entré en contact avec ces langues romanes, tantôt latin, tantôt français ou occitan. Un homme d’histoire donc et d’action; un travailleur infatigable qui continue d’ailleurs d’exercer sa profession de dentiste. « Je me suis toujours demandé d’où venait cette légende de la petite souris qui passe lorsqu’un enfant perd sa dent. Et comment on dit la petite souris en occitan ? …Oui une mirgueta…Mais aussi una ratona. Et c’est exactement le nom que l’on emploie pour dire une dent en occitan ! » Pas peu fier de lui le fils d’instituteur !

Philippe Saurel à la manifestation de Montpellier

Philippe Saurel à la manifestation de Montpellier

Il a donc côtoyé un autre personnage du milieu médical : Max Rouquette dont il se dit proche. « Tu sais à Paris ils ne nous aiment pas trop me disait Max Rouquette. Ce sera très difficile de faire reconnaître l’occitan comme langue patrimoniale et de signer la charte. » Un mépris qui l’aura marqué et qui le rousigue. Lui qui a vécu comme une humiliation suprême de voir écrit dans la marge d’une de ses copies de lycée « PROVINCIALISME » en rouge pour avoir écrit ce verbe occitan rousiguer. « J’ai toujours essayé de conserver cette phrase et de l’utiliser comme moteur pour afficher une différence légitime. » Indépendant, délivré de tout parti, il mène campagne avec des dons privés et un crédit personnel.

Ses propositions

Cet ancien chargé de la culture occitane lorsque Georges Frêche trônait à sa place veut s’appuyer sur son action à la ville et l’étendre à l’échelle régionale. « C’est un programme réaliste et qui s’appuie sur des choses réalisés à la ville et métropole. Maintenance de la langue, l’occitan dans le tramway et sur des plaques de rues, une aide pour les télés, radios, festivals…Il faut aussi instaurer un rapport de force au niveau de l’état pour l’enseignement ». D’abord pour l’enseignement où 2 classes bilingues viennent d’éclore à Montpellier. « L’occitan a aussi été introduit dans le temps périscolaire. Mais je veux aussi parler de l’enseignement privé des calandretas. Il leur faut un vrai statut et aligner le financement de Midi-Pyrénées moins favorable sur celui de Languedoc-Roussillon qui les aide davantage. » Ce maire atypique, fier de ne dépendre d’aucun parti et habité par l’esprit coopératif veut donc mettre en place un pacte communal pour l’occitan. Il s’entend d’ailleurs très bien avec son homologue toulousain Jean-Luc Moudenc. Toulouse et Montpellier ont reçu le label « French Tech » pour leurs activités dans le numérique. Philippe Saurel compte d’ailleurs y créer une branche occitane. « L’oc Tech », encore une originalité.


Au niveau culturel, « Nous sommes la 2ème métropole qui investit le plus en France après Paris, comme pour le sport. Il faut garder les festivals qui fonctionnent comme le Total Festum mais en créant aussi une grande scène comme au début sur la place de la Comédie à Montpellier ». Et une aussi à Toulouse ?

Côté sport, autre atout de Montpellier, le maire a crée une délégation pour la Métropole aux sports traditionnels avec bovina, tambornet et ajustas. Autant d’exemples qu’il a mis en place avec Guy Barral sur le principe de la coopérative à la Métropole où chaque élu vaut une voix, qu’il soit de Montpellier ou de Saussan.

Patricia Rosenthal

Patricia Rosenthal

Une équipe

Plusieurs personnes proches de l’occitan ou du catalan figurent sur ses listes. Patricia Rosenthal (du mouvement calandreta), Jean-Marie Orrit (élu à Narbonne) ou encore Michel Adroher qui a sorti un livre sur les troubadours rousillonnais. Païs Nòstre est aussi venu voir le candidat et le soutient. Sarah Ulme figure sur les listes mais il n’y a pas d’accord particulier. Il y aura bien 1 élu en charge de l’occitan et 1 élu pour le catalan en cas d’élection. Mais pas forcément ceux que l’on croit : « Il ne faut pas croire que seuls les autochtones sont capables de porter le message. Ca c’est une erreur que j’ai appris à mes dépens. On se méprend sur des comportements humains. Souvent les politiques veulent mettre un instit à l’enseignement, un médecin à la santé. J’ai un peu un avis inverse. Il n’y a pas meilleur défenseur que quelqu’un qui est passionné et nouvellement converti ». 

Michel Adroher

Michel Adroher

Nom de la Région

Pour lui, cette grande région sera la fédération de 13 départements et de 2 métropoles qui peuvent prendre des compétences départementales. Voilà l’esprit. Et pour le nom : « Si j’ai proposé Midi, ce n’est pas parce que je n’aime pas l’occitan. Mais parce que je fais attention aux langues minoritaires et le catalan est minoritaire dans la région. Midi me parait pour moi le meilleur nom possible pour la région. » Côté bandière, « Il doit faire figure la croix des comtes de Toulouse et ceux de Barcelone. Il faudra travailler dessus. » 

En 2014, il avait créé la surprise en prenant la mairie de Montpellier. Pour les régionales, l’exploit ne sera pas réitéré. Mais élu ou pas, l’homme réserve certainement encore d’autres surprises.

Lo Benaset

26 Nov

Langues régionales et Région Bretagne

Voici la réponse très intéressante et très riche de la Région Bretagne. Le Budget est de 7,3 M€ pour une population de 3 237 097 habitants. Soit 2,25 €/hab. On voit tout le chemin qu’il reste à faire dans les régions occitanes. 

Conseil régional de Bretagne 283 Av. Général George S. Patton, 35000 Rennes

Conseil régional de Bretagne 283 Av. Général George S. Patton, 35000 Rennes

1/ Quels sont les montants précis ou estimatifs du budget consacré au breton ?

En 2015, au titre du programme « Développer les langues de Bretagne », la Région a engagé 7,3 M€ qui se décomposent ainsi :

  • enseignement 2,21 M€
  • formation 1,2 M€
  • petite enfance 126 300 €
  • sensibilisation
  • connaissance et diffusion : 1,2 M€
  • présence territoriale (dont loisirs jeunesse) : 465 500 €
  • médias (diffusion TV & radio et production audiovisuelle) : 1,6 M€
  • édition : 320 000 €
  • pratiques culturelles 222 500 €.

2/ Cette langue est-elle langue officielle dans la Région ? A défaut, est elle quand même utilisée en terme de communication, signalétique…

La langue bretonne a été reconnue officiellement par la Région en 2004, reconnaissance renouvelée en 2012. Cependant, ceci n’engage ni les autres collectivités territoriales, ni l’Etat. L’officialisation par la Région a valeur d’exemple (développement du bilinguisme dans la communication et la signalétique) mais également des impacts favorables sur les politiques de la Région, qui prennent progressivement en compte la langue dans leurs actions. VOIR

 

3/ Il y-a-t-il dans votre département un(e) élu(e) ou chargé(e) de mission pour le breton ?

Lena LOUARN, 3ème Vice-présidente, en charge des langues de Bretagne qui s’appuie sur le service des Langues de Bretagne (3 personnes) rattaché à la Direction de la Formation initiale, de l’enseignement supérieur, de la recherche et des sports.

4/ Des actions spécifiques ?

– en matière d’éducation :

Financement de Diwan Breizh (convention spécifique 2015-2020 avec l’Etat votée le 15/10/15), aides Skoazell pour les étudiants en master MEEF, aides Desk pour la préformation à la langue, formation des demandeurs d’emploi au breton, DCL… VOIR 

– en matière de transport :

 Pelliculage bilingue des TER.

signalétique bilingue :

Progressivement, dans tous les bâtiments des services (ainsi le siège de la Région est intégralement bilingue, plusieurs milliers de m² de bureaux) bilinguisme à parité. Toute la signalétique extérieure des lycées publics est bilingue, celle des voies navigables est également prévue.

en matière de culture :

 Edition, pratiques culturelles : VOIR  

 © Pascal Pérennec

© Pascal Pérennec

– médias bretons :

– soutien aux 4 radios associatives en breton ou bilingues ainsi qu’à leur fédération ; soutien à deux radios associatives diffusant des émissions en breton ou gallo ; soutien aux télévisions : France 3 Bretagne, Brezhoweb (Internet) : 882 000 €.

– soutien à la production audiovisuelle : 696 719 €

– par ailleurs, soutien aux TV locales et à la coproduction d’émissions supplémentaires en breton via un COM (contrat d’objectifs et de moyens)  qui vient d’être renouvelé et étoffé.

5/ Des initiatives ponctuelles et originales ?

Volonté d’amélioration en continu des dispositifs. Exemple : l’aide à la traduction littéraire en breton

6/ Autres points que vous souhaiteriez aborder ?

Les aides au disque, à la musique et aux festivals en langue bretonne relèvent des dispositifs de la politique culturelle. La politique linguistique de la Région a été actualisée en 2012.

Benoît Roux et Vicenta Sanchez

Photo Patton

 

25 Nov

Langues régionales et Région Alsace

Nous poursuivons notre série sur ce que font les collectivités territoriales régionales pour les langues régionales. Avec un exemple extérieur à l’Occitanie : l’Alsace.  

1/ Quel est le budget global et quelques postes significatifs attribués à la langue alsacienne ?

POLITIQUE REGIONALE EN FAVEUR DU BILINGUISME : 2,5 M

-volet éducatif : 1 680 000 € dont 1 000 000 € pour l’enseignement paritaire et extensif

-volet culturel : 909 630 € dont 614 630 € pour l’Office pour la Langue et la Culture d’Alsace (OLCA)

2/ Cette langue est-elle langue officielle dans la Région ? A défaut, est elle quand même utilisée en terme de communication, signalétique…

Notre langue régionale est l’Allemand et les différents dialectes alsaciens. Elle est utilisée dans la signalétique, ainsi que dans le domaine de la communication.

3/ Y-a-t-il dans votre département un(e) élu(e) ou chargé(e) de mission pour la (les) langue(s) régionale(s) ou une personne qui s’en occupe particulièrement ?

La REGION ALSACE a un vice- président en charge du bilinguisme. Il  est aussi membre de la commission Culture, identité et bilinguisme.

Il y a également deux chargés de mission « langue et culture régionale »  au sein de la direction de la culture, du tourisme et des sports.

De plus, le département du Haut-Rhin a deux chargés de mission et le département du Bas-Rhin a un chargé de mission dédiés à cette thématique.

 

4/ Des actions spécifiques ?

– en matière d’éducation : financements, conventions avec Rectorat, bourses pour des étudiants en langue régionale…

Une convention cadre qui porte sur la période allant de 2015 à 2030 et qui fixe les objectifs issus des Assises du bilinguisme dans le domaine de l’éducation, mais aussi de la culture et de la vie sociétale

Une convention opérationnelle 2015-2018 dans le domaine de l’éducation fait état des moyens mis à la disposition pour atteindre ces objectifs mesurables et contrôlables. Cette convention pourra être reconduite par périodes successives et être adaptée si nécessaire.

Une convention opérationnelle 2015/2018 dans le domaine de la culture et de la vie sociétale signée avec l’Office pour la langue et la culture d’Alsace (OLCA).

– en matière de transport : langue régionale dans les annonces de tram, métro, gare…

 Les annonces dans les gares importantes sont en allemand.

– signalétique bilingue : où et comment ?

Soutien régional à la mise en place de plaques de rue dans les communes (600 communes sur les 900 en Alsace), les entrées de ville, les noms des places, des sentiers …

– en matière de culture : soutien a des festivals, des artistes, des actions…

Soutien à la création artistique en langue régionale : bourse à l’écriture dédiée aux compagnies professionnelles, résidences d’écriture.

Soutien à la diffusion des spectacles en langue régionale, création d’un label « culture régionale » destiné au lieu de diffusion.

Appel  à projet en faveur de la création artistique en langue régionale destiné aux amateurs.

– médias en langue régionale ?

Soutien à la télévision régionale Alsace 20

 

5/ Autres points que vous souhaiteriez aborder ?

Création d’un Conseil Culturel alsacien en 2015. Il a vocation à associer au développement de la langue et de la culture régionales des membres représentant de la société civile, en complémentarité avec les outils institutionnels existants. Le conseil culturel est une instance bénévole et consultative qui a vocation à être consulté sur toutes les questions traitant des réalités culturelles et linguistique de l’Alsace ;   il est chargé de rendre de rendre des avis, remettre des contributions et réaliser des études.

Benoît Roux et Vicenta Sanchez

 

21 Nov

Régionales et Occitan : Gérard Onesta

Il porte un nom prédestiné pour l’occitan : Onesta (honnête en français). Rarement pris en défaut sur ce registre. L’occitan et le catalan font partie de ses gammes écologistes. « Quand quelque chose meurt, que ce soit un être humain, un animal, un végétal, une culture, une langue, c’est un drame ».

L’homme

Les langues d’oc et catalane, il maîtrise sans pratiquer.  « Je ne suis pas né dans une famille occitane. Mon père est italien et ma mère, bien que de Montpellier, ne parlait pas occitan. Parli pas mas compreni ! » En oc dans le texte.

 

Cet architecte de profession a toujours eu le sens de la formule, l’art de bâtir et mettre en perspective. « Je demande que l’on place l’occitan sur la carte du monde ». Il n’a pas besoin de se forcer pour convaincre. Et encore moins sur l’occitan. On connaît son attachement et ses actions au parlement européen. En 2009, il est élu député de l’année pour son assiduité. Mais aussi pour son action en faveur des langues régionales. Au sein du conseil régional de Midi-Pyrénées, il persiste sur la même voie avant même d’être élu en 2010 : « J’avais négocié avec Martin Malvy comme point incontournable de notre accord qu’il y ait un élu en charge des questions oc au sens large. »  Il a aussi œuvré pour que l’occitan soit langue officielle de l’Euro-région Eurorégion Pyrénées-Méditerranée. Il n’oublie pas la Catalogne où il est l’observateur régulier et avisé du processus d’indépendance lors des référendums. Mais pour cet albigeois qui précise souvent qu’il a fait toutes les manifs pour l’occitan, c’est cette langue qu’il fait vivre : « Si je suis élu, j’ouvrirai les séances par : la sesilha es dubèrta. Avec moi, la vergonha c’est finit. » Dans sa charte éthique et démocratique élaborée de manière participative, l’occitan et le catalan ont naturellement trouvés leur place. « Les autres candidats font une politique d’accompagnement des soins palliatifs d’une langue qu’ils considèrent comme mourante. Moi, je ne suis pas un perdreau de l’année : ça fait 30 ans que je suis sur la brèche ! ». Précisément le 16 mars 1986, lorsque le FN envoie pour la première fois des députés à l’Assemblée Nationale. Sa famille a été chassée d’Italie par le fascisme.

 

Ses propositions

Elles ont été élaborées durant plusieurs mois via une plateforme contributive où chaque citoyen a pu s’exprimer, notamment les Occitans. « J’ai identifié que le problème en la matière ce n’est pas la demande mais l’offre. On ne peut pas continuer à avoir si peu de profs ». Les nombreuses études et autres sondages menées encore récemment démontrent en effet que la population est largement favorable à la présence et au développement des langues régionales. Alors il faut, pour y répondre, un budget conséquent. Ici comme souvent, c’est le candidat qui va le plus loin. « J’avais mené une campagne en Midi-Pyrénées. Le seul chiffre que m’avait concédé Martin Malvy dans l’entre 2 tours c’était sur le budget de l’occitan. Il avait promis de le porter à 1 € par habitant. J’avais demandé 3. Résultat on est passé de 47 cts à 54-55 centimes. Ma proposition : on passe à 1,5 € tout de suite et 3 € en fin de mandature. Rien d’exceptionnel : c’est 3,2 € pour le Pays Basque ».  Et pour quoi faire ?

En matière d’enseignement, peser sur l’Etat pour avoir plus de professeurs, pour que l’enseignement des langues régionales soit valorisé. « Au bac, l’option latin c’est coefficient 5, l’occitan 2 ! ». Il veut revoir les conventions Rectorat-Région, surtout celle du Languedoc-Roussillon très en retrait par rapport à celle de Midi-Pyrénées. Favoriser le financement et la construction de nouveaux établissement. Pourquoi avec des formes nouvelles d’investissement direct coopératif. Et pour les écoles associatives, permettre à calandreta d’obtenir un statut : « Etre de statut privé parce que nous sommes privés de statut ce n’est pas normal. Ces écoles doivent rentrer dans un fonctionnement normal de la république tout en gardant leur pédagogie ». La région peut aussi agir sur la formation. « On ne réamorcera pas la pompe de la richesse de cette langue si on n’a pas des profs. Il faut un maximum de pédagogues pour permettre à des gens d’être formés. Ceux à qui on apprend l’occitan trouvent un boulot dans 80% des cas ».

Premier meeting au Bikini de Toulouse. Avec Gérard Onesta et Patric Roux

Bikini (Toulouse). Les différentes mouvances politiques avec Gérard Onesta et Patric Roux

Il faut aussi diffuser la langue. « Nous avons contribué à la création d’Oc-Télé. Il faut aussi une vraie télévision régionale. A l’heure actuelle, nous sommes ridicules avec les 57 minutes par jours de programmes régionaux sur le service public ». Ce chiffre de 57 minutes vaut évidemment pour le français. Il faut donc une  vraie visibilité pour la langue d’oc.  « C’est un élu écolo Stéphane Coppé qui -passant outre de tous les freins administratifs et de sa hiérarchie- a mis de l’occitan dans le métro de Toulouse ». Et Gérard Onesta de proposer qu’il en soit de même pour les autres transports (notamment TER) gérés par la région. C’est aussi une approche de la mobilité : donner le droit à chacun de vivre sur son territoire, et que la culture y soit présente. « Nos campagnes, nos montagnes, notre littoral, nos villes, villages et quartiers, ont droit à l’égalité face aux politiques publiques »Une politique globale pour l’occitan qui se retrouverait dans son équipe s’il était élu : « Je me refuse d’avoir au sein de ma future administration une sorte de réserve d’indien avec 3 bureaux en bout de couloir avec des affiches en langue dite exotique. Ce doit être transversal. L’occitan doit irriguer l’ensemble des services ». Toujours le sens de la formule. Le candidat proposera des assises de la culture occitane et catalane. « Nous organiserons les États Généraux de la culture occitane et catalane pour établir une politique linguistique et culturelle faisant rayonner l’histoire de notre grande région. »

Une équipe

Sur la liste Nouveau Monde en commun, on trouve des Citoyens Signataires, des candidats du Front de Gauche, du PC, d’Europe Ecologie les Verts, de la Nouvelle Gauche Socialiste et du Partit Occitan. Des formations politiques (Front de Gauche, Nouvelle Gauche Socialiste) et parfois des gens pas vraiment favorables aux langues régionales. Mais il y a des actes forts. Comme l’ancien directeur de l’Estivada Patric Roux placé tête de liste dans l’Aude. Les meetings, dont l’entrée se fait au son de « La coopérative » de Mauresca. Cécile Duflot qui entonne le Se Canta à Montpellier.

Parmi les candidats, on retrouve des figures de l’enseignement comma Marie-France Barthet présidente de l’université de Toulouse, ou Serge Regourd professeur à la fac de droit et à l’IEP de Toulouse. C’est Patric Roux qui sera certainement chargé de l’occitan en cas d’élection. Le conseiller sortant Guilhèm Latrubesse, placé en 11ème position en Haute-Garonne, ne sera réélu qu’en cas de bon score de la liste.

Un nom pour la région

« Il y aura forcément le mot occitan dans les noms proposés au référendum. Je m’y engage. pour le citoyen Gérard Onesta, mon choix c’est Occitanie-Catalogne ». Deux territoires, deux langues et deux cultures qui ne seront pas oubliés.Sinon Onesta ne veut plus dire honnête.

Lo Benaset

20 Nov

La Setmana cherche toujours des abonnés occitans.

Après 20 ans d’existence, « La Setmana », seul hebdomadaire d’information généraliste entièrement rédigé en langue occitane est menacé. Il manque toujours au moins 300 abonnés pour que le journal continue de paraître chaque semaine. Voici l’article de Clément Alet, le sujet fait par la locale de Pau et le magazine de Denis Salles qui devait passer dans Viure al país le 15 novembre, reprogrammé le 29. Malgré la manifestation occitane du 24 octobre, malgré l’écho de plusieurs médias qui en parlent, « La Setmana » recherche toujours des abonnés.

C’est depuis Lescar, en Béarn, que la société d’édtion « Vistedit » publie chaque semaine depuis près de 20 ans « La Setmana », le seul journal d’information généraliste tout en occitan.
L’hebdomadaire a connu plusieurs évolutions depuis sa création mais il est aujourd’hui en proie à des difficultés économiques qui menacent directement son avenir. A l’image du reste de la presse écrite en France, « La Setmana » voit son nombre de lecteurs diminuer régulièrement. Ce sont uniquement les abonnements qui permettent à cette publication d’exister et il en manque aujourd’hui plus de 300 pour arriver à l’équilibre. 

L’avenir des 4 salariés de cette SCOP est incertain. La société « Vistedit » édite également deux autres publications en occitan « Papagai » et « Plumalhon » destinées au plus jeune âge. Les fidèles lecteurs de « La Setmana » se répartissent sur l’ensemble de l’Occitanie, de la Provence à l’Aquitaine. On en retrouve même en Australie et en Corée du Sud. 

Occitan : « La Setmana » est en difficulté

Clément Alet

19 Nov

Langues régionales et Région Aquitaine

A l’occasion des élections régionales des 6 et 13 décembre, nous vous proposons de voir le bilan des équipes sortantes, ce qu’ils ont fait pour les langues régionales de leur territoire. Premier exemple : l’Aquitaine. Voici donc la réponse fournie et détaillé du service de presse.

 

1/ Quel est le budget global et quelques postes significatifs pour l’occitan ou autre(s) langue(s) régionale(s) ?

En 2015, le Conseil régional d’Aquitaine a consacré 2,3 M€ aux deux langues régionales parlées sur son territoire : le basque et l’occitan. Les trois postes principaux sont la transmission, la socialisation et la promotion de ces langues. L’aide du Conseil régional se traduit par un soutien direct à des actions et à des opérateurs régionaux mais aussi par l’intermédiaire d’outils structurants comme l’Office Public de la langue Basque (OPLB) et très prochainement l’Office Public de la Langue Occitane (OPLO).

Nouvelle région

Nouvelle région

2/ Cette langue (occitan ou autre(s) langues) est-elle langue officielle dans la Région ? A défaut, est-elle quand même utilisée en termes de communication, signalétique?
Dans le cadre du plan pluriannuel 2011-2014 de la politique linguistique publique concertée en faveur des langues régionales d’Aquitaine, le Conseil régional d’Aquitaine s’est doté d’une feuille de route dédiée à la promotion des langues occitane et basque au sein de l’institution régionale. L’objectif consistait à accroître leur présence de manière significative tout particulièrement dans le domaine de la communication institutionnelle, via notamment les nouveaux médias et l’audiovisuel, mais aussi par la diffusion d’objets promotionnels déclinés en langues régionales. Elle est systématiquement utilisée dans la signalétique sur les plaques d’inauguration et lieux publics (gares, Ter, lycées…).

3/ Y a-t-il dans votre département un(e) élu(e) ou chargé(e) de mission pour la (les) langue(s) régionale(s) ou une personne qui s’en occupe particulièrement ?
Un poste de Conseiller régional spécifique délégué auprès du Président existe (occupé par David Grosclaude), de même qu’une mission dédiée rattachée à la direction de la culture et du patrimoine.

4/ Des actions spécifiques ?
– en matière d’éducation : financements, conventions avec Rectorat, bourses pour des étudiants en langue régionale…
La Région Aquitaine a mis en place en 2011 un partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Bordeaux et les Départements de la Dordogne, de la Gironde, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques afin de développer et de structurer l’offre d’enseignement de l’occitan et en occitan sur le territoire régional.

En parallèle, la Région Aquitaine a créé en 2011 un dispositif de bourses « Ensenhar » afin de favoriser l’émergence de vocations dans le domaine de l’enseignement bilingue français-occitan dans le 1er degré. Ouvert aux étudiants inscrits en Master (1 et 2) préparatoire au concours d’enseignant bilingue, le dispositif a été élargi en 2014 aux enseignants monolingues désireux de basculer dans l’enseignement bilingue (1er et 2nd degré).
Concernant l’enseignement du basque et en basque, il existe une convention entre l’Education nationale et le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques dont l’OPLB est le pilote opérationnel.

– en matière de transport : langue régionale dans les annonces de tram, métro, gare…
Des outils de signalétique bilingue ont été développés dans les gares et Ter régionaux.
– Signalétique bilingue :
Au travers des différentes compétences de la Région, il a été décidé de développer la visibilité des langues régionales d’Aquitaine, en particulier aux moyens d’outils de signalétique. Une signalétique bilingue est donc progressivement mise en place dans les lycées et les gares d’Aquitaine suivant le Plan Pluriannuel d’Investissement.

– en matière de culture : soutien à des festivals, des artistes, des actions…
Au titre des actions directes, la Région Aquitaine soutient une quinzaine de festivals et de manifestations par an (budget consacré en 2015 : 104 000 €), une dizaine d’équipes artistiques (budget 2015 : 75 000 €) et quelques maisons d’édition et/ou revues (37 000 € en 2015).

– Quels sont les médias occitans que vous aidez ?
« ÒC Tele », une web-tv occitane a été créée fin 2013. La Région la soutient à hauteur de 60 000 € par an. Elle soutient également la radio associative « Radio Pais » à hauteur de 60 000 € par an.

5/ Des initiatives ponctuelles et originales ?
En 2010, une action de formation visant à développer les compétences en langue occitane des personnels en charge de l’accompagnement des personnes âgées, en établissement ou au domicile a été mise en place. Cette formation linguistique et culturelle, qui s’est tenue de janvier à juin 2010, sur un rythme d’un après-midi par semaine, s’adressait aux personnels des établissements et services à vocation gérontologique. Ils ont ainsi suivi 70 heures de formation dispensées par le Centre de Formation et de Promotion de Champcevinel (24). L’originalité de ce projet « ponctuel » résidait dans la volonté d’inscrire l’occitan comme une compétence professionnelle. Utiliser au quotidien l’occitan dans la relation entre les personnes âgées et les aidants professionnels capables de s’exprimer dans cette langue avait pour objectif de conforter la relation d’aide, stimuler la personne aidée, rechercher les effets bénéfiques du recours à la langue maternelle dans la prise en charge de personnes atteintes de troubles psychiques ou de maladies neurodégénératives comme Alzheimer mais aussi de mettre en oeuvre une dimension linguistique et culturelle en occitan dans la fonction d’animation des établissements.

6/ Autres points que vous souhaiteriez aborder ?
La création au dernier trimestre 2015, après une longue phase de préfiguration, du GIP Office Public de la Langue Occitane en partenariat avec la Région Midi-Pyrénées et l’Etat (Ministère de la Culture et Ministère de l’Education Nationale). En effet, Hélène Bernard, rectrice de l’académie de Toulouse, Laurent Roturier, directeur régional des affaires culturelles Midi-Pyrénées représentant l’Etat, David Grosclaude, Benoît Secrestat et Sylvie Salabert, conseillers régionaux représentant la Région Aquitaine, Dominique Salomon, Michel Pérez et Guilhem Latrubesse, élus régionaux représentant la Région Midi-Pyrénées, ont officiellement installé l’Office public de langue occitane, le jeudi 12 novembre, à Toulouse.

les membres qui composent l'OPLO (de gauche à droite) Guilhèm Latrubesse (élu MP) Laurent Roturier (Ministère de la Culture) Dominique Salomon (élue VP MP) Hélène Bernard (Rectrice de l'Académie de Toulouse) Benoit Secrestat (élu Aquitaine) David Grosclaude (élu Aquitaine) Sylvie Salabert (élue Aquitaine) Michel Perez (élu MP) Photo Sirine Tijani

les membres qui composent l’OPLO (de gauche à droite) Guilhèm Latrubesse (élu MP) Laurent Roturier (Ministère de la Culture) Dominique Salomon (élue VP MP) Hélène Bernard (Rectrice de l’Académie de Toulouse) Benoit Secrestat (élu Aquitaine) David Grosclaude (élu Aquitaine) Sylvie Salabert (élue Aquitaine) Michel Perez (élu MP)
Photo Sirine Tijani

Au cours du Conseil d’administration et de l’Assemblée générale, plusieurs décisions ont été prises :
– la présidence de l’Office public de la langue occitane revient à David Grosclaude, conseiller régional d’Aquitaine délégué à l’Occitan
la 1ère vice-présidence à Guilhem Latrubesse, conseiller régional de Midi-Pyrénées délégué à l’Occitan
– et la 2nde vice-présidence à Hélène Bernard, rectrice de l’Académie de Toulouse, pour l’Etat.
Il a également été décidé de lancer la procédure de recrutement du directeur/trice de l’Office, et d’adopter le budget et le programme prévisionnel 2015. L’objectif de cette nouvelle structure est d’assurer, sur son aire géographique, la sauvegarde et le développement de la langue occitane.

Benoît Roux et Vicenta Sanchez

18 Nov

Era Pastorala de Nadau s’en tòrna

L’idée cheminait dans la tête de l’homme de Luret depuis belle lurette : revisiter la Nativité en gascon du Comminges. Alors l’an dernier, Jan de Nadau a pu concrétiser ce rêve de gosse avec une série de 6 pastorales dans 6 églises différentes du Commingeois. Un père Noël providentiel aidé par une centaine de lutins : des amis musiciens traditionnels et une chorale composée des Fils de Luchon, des Chanteurs du Comminges, des Chanteurs du Mont-Royal, Es Corbilhuèrs de Lès (Val d’Aran) et du chœur du Conservatoire de musique Guy Lafitte. Mais aussi de simples participants.

Photo Pastorala luchon

Le succès est au rendez-vous, dans une grande ferveur populaire. Cette année, Jan a retroussé les manches et repoussé les murs. Il y aura bien 4 concerts dans 4 églises mais aussi au Parc des expositions de Saint-Gaudens durant 2 jours (soit 2400 personnes). Le spectacle lui aussi évolue avec 3 chansons supplémentaires dont le Aqueras Montanhas et 2 créations : Ding, Dong e Som som. Mais attention ! N’allez pas croire qu’il s’agisse d’une simple adaptation fidèle, trop fidèle. C’est mal connaître notre Béarnais désormais établi a Cier-de-Luchon. Point question de Nazareth mais de Pointis-de-Rivière, et Bethléem est devenu le nom ancien de Valentine (près de Luchon)… On y retrouve aussi Gouaux-de-Luchon le village du fils « spirituel » (Prodige ?) de Jan : Mathieu Barès. Jan le connaît depuis l’âge de 10 ans. Il lui a appris l’accordéon et le chant. Il interprète dans la pastorale l’une de ses compositions : « Sent Andreu ». 

Dans la hotte de ces Òmes de Nadau, un livret bilingue gascon-français distribué avec le billet d’entrée à tous les participants pour chanter ensemble. Tout l’argent récolté permet à l’association « Pastorale » d’acheter du matériel, de financer des cours d’occitan et de faire vivre cette langue et cette culture en Comminges. C’est quasi complet partout, sauf à Gaint-Gaudens. Dans la tradition mais pas complètement, cette pastorale ne fait plus un Misteri pour vous !

Lo Benaset


Era pastorala de Nadau :

  • 5 décembre à 16 heures, à l’église de Saint-Girons
  • 6 décembre à 16 heures, à l’église de Carbonne
  • 12 décembre à 17 heures, à l’église de Lès (Val d’Aran)
  • 13 décembre à 16 heures, à l’église de Luchon
  • 19 et 20 décembre à 16 heures, Saint-Gaudens au Parc des Expositions du Comminges.
  • Prix : 10€.

L’Ostau Comengés e l’associacion Pastorala venon de sortir un DVD del concèrt de la Pastorala de 2014, dins la glèisa de Sent Gaudenç. Serà disponible a comptar del 1èr de decembre.

17 Nov

Régionales et Occitan : Dominique Reynié

Le politologue Dominique Reynié est un homme neuf en politique : pas de mandat en cours et une entrée récente sur la scène politique. Loin d’être totalement novice, on peut mettre à son crédit une certaine fraîcheur, de la spontanéité et de la réflexion dans ce qu’il dit. Le candidat Les Républicains n’est pas épargné depuis le début de campagne. Des coups qui viennent essentiellement de son propre camp. Pas sûr que l’engagement du Ruthénois pour l’occitan lui permette un retour en grâce auprès des Sarkozistes.

12186459_898656886877161_7703702761808163661_o

L’homme

Depuis qu’il a été désigné candidat pour les élections régionales en avril dernier, Dominique Reynié s’affiche ostensiblement avec ses couleurs occitanes et catalanes. Défenseur de la décentralisation, ses attaches régionales sont claires. Né à Rodez (Aveyron), il a entendu ses grands-parents parler occitan. Il dit être le symbole de ces générations sacrifiées de la transmission linguistique. Il comprend l’occitan mais ne le parle pas. En tous cas il le défend, non pas comme un repli mais comme une ouverture.

L’ancien animateur du « Monde selon Dominique Reynié » sur France Culture est un homme de réflexion, on pourrait presque dire un penseur. « Il faut réussir la fusion à partir de la question occitane. Je ne crois pas qu’on puisse la réussir si on ne nous donne pas un fond culturel ». Et le politologue d’enchaîner : « Dans le monde du livre il y a les conservateurs et les bibliothécaires. Les premiers, si vous les laissez faire, ils ne vous prêteront jamais un livre car ils veulent le conserver. Pour les seconds, leur seul souci est que le livre soit le plus lu possible. Il faut faire attention que dans le rapport que nous avons avec la langue, on ait un rapport plus de bibliothécaire que de conservateur. »

Dominique Reynié candidat de la droite et du centre

Dominique Reynié, tête de liste régionale de la droite et du centre

Ses propositions

Selon lui, il y a 3 temps : un pour reconnaître, un pour protéger et l’autre pour promouvoir. Reconnaître : « je veux que l’occitan deviennent langue officielle de la région. Comme le catalan ». Protéger : « assurer que ce qui existe déjà ne disparaitra pas et pour cela il faut promouvoir. On ne peut pas proposer une stratégie de conservation, de limitation. »

Dominique Reynié veut rapidement doubler le nombre d’enfants scolarisés dans l’apprentissage de l’occitan : de 5% à 10%. Pour cela, il faut perpétuer et renforcer les conventions Rectorat-Régions existantes.

Aider la diffusion : 60 000 livres édités en français tous les ans, 15 000 en catalan, 200 en oc. Pour la radio télévision : la région doit financer entièrement le cout des fréquences radios. De manière plus large, il veut débloquer 1M d’ € pour l’audiovisuel. Investir dans les contenus numériques, le théâtre, les courts-métrages, l’opéra, la musique, les grands événements culturels. Avec une idée originale : mettre de l’occitan dans une « Silicon Valley » du film d’animation qu’il veut faire à La Ménagerie près de Toulouse. Tous les films régionaux seraient systématiquement sous-titrés en occitan. le candidat veut aussi  une grande académie pour les arts et la culture occitane.

 

Les ressources :

« J’observe que les ressources ont été réduites ». Le budget prévu est de 4,1M d’euros mais il souhaiterait aller plus loin. « C’est réalisable, il y a au niveau de la grande région, les subventions non stratégiques : 250 M par an. On doit pouvoir trouver 4 millions pour doubler le budget de l’occitan. En Bretagne, le budget est de 14M pour 3,5 M d’habitants. » En faisant davantage appel au financement privé. « Il doit aussi rentrer en compte. « C’est le révélateur d’une langue et d’une culture qui va se propager. »

Dominique Reynié et Philippe Rodriguez-Jauze Photo : site Facebook du candidat

Dominique Reynié et Philippe Rodriguez-Jauze
Photo : site Facebook du candidat

C’est Philippe Rodriguez-Jauze, N°19 sur la liste en Haute-Garonne qui sera chargé de promouvoir l’occitan en cas de victoire. Pour le cas contraire, ce responsable sureté à Latécoère, syndicaliste et occitanophone ne serait pas élu au vu de son positionnement sur la liste.

En ce qui concerne le nom de la région : « J’aimerais qu’il y ait tout un processus pour une large consultation. Tout ce qui fait  référence au Languedoc, à l’occitan est aujourd’hui ce qui fait le plus sens. »  Et d’ajouter : « nous avons aujourd’hui un devoir de transmission, quel que soit le domaine. Cela vaut pour l’occitan. Car il y a urgence. Dans 10 ans ce ne sera peut-être plus possible. »

Lo Benaset

13 Nov

Des paroles et des actes : Gérard Onesta

La gauche non gouvernementale avait rendez-vous à Montpellier pour l’amassada du « Nouveau Monde »Cécile Duflot, Clémentine Autain, Pierre Laurent, Noël Mamère, Liêm Hoang-Ngoc (Nouvelle gauche socialiste), étaient réunis jeudi soir autour de Gérard Onesta, tête de liste « Nouveau monde », rassemblant EELV, Front de Gauche, Nouvelle gauche socialiste, régionalistes et collectifs citoyens. Manquait à l’appel Jean-Luc Mélenchon, grippé et remplacé par Eric Coquerel. Dommage, il aurait pu chanter le Se Canta avec Cécile Duflot!

Plus de 2500 personnes s’étaient donné rendez-vous au Parc des expositions de Montpellier pour un monde novèl. On connaît depuis longtemps l’engagement et les actions de Gérard Onesta pour les langues régionales. Nous reviendrons demain dans le Jornalet de France 3 sur ses propositions concrètes. Au delà d’un programme assez conséquent et développé, le candidat pour un « Nouveau Monde en commun » est allé plus loin, sur des terres Montpelliéraines où il n’est pas le plus connu.

David Grosclaude à la tribune. Photo : site de David Grosclaude

David Grosclaude à la tribune. Photo : site de David Grosclaude

L’entrée du meeting s’est faite au son de « La coopérative » du groupe Mauresca. Pour chauffer la salle dès l’ouverture, à peine remis de sa rencontre avec le président bolivien Evo Morales et l’installation officielle le matin même de l’OPLO, David Grosclaude : « Ce matin même nous avons créé l’Ofici Public de la Lenga Occitana Un service Public de la langue. Et toi Gérard, quand tu seras président de la région, tu auras la co-responsabilité de faire vivre cet office public. » 

Reportage France 3 Montpellier : A. Grellier et E. Garibaldi


Montpellier (34) : Gérard Onesta pour un « Nouveau monde » et une gauche d’avenir

Anecdotique, mais surprise du chef quand même : Cécile Duflot à la tribune pour entonner en solo le Se Canta repris par la salle. Inédit. On aurait quand même payé très cher pour voir la tête de Mélenchon à ce moment là ! Des surprises, il y en aura d’autres. Jamais l’occitan n’avait tenu à ce point le devant de la scène.

Lo Benaset

 

12 Nov

L’Office Public pour la Langue Occitane est en place

Ce matin, l’Assemblée Générale et le Conseil d’Administration constitutifs de l’OPLO se sont tenus à l’ancien Rectorat de Toulouse. Après plusieurs années de gestation douloureuse allant jusqu’à la grève de la faim de son désormais président David Grosclaude, cet organisme interrégional de promotion de l’occitan va pouvoir remplir sa mission : établir une politique linguistique commune. Une mutualisation des moyens rendue nécessaire par un contexte budgétaire difficile pour les collectivités territoriales.

Le cadre

C’est donc la rectrice (Hélène Bernard) et le directeur régional des affaires culturelles de Midi-Pyrénées (Laurent Roturier) qui ont accueilli et installé l’OPLO à Toulouse. Un premier conseil d’administration en présence de plusieurs élus qui participeront à cet office : David Grosclaude, Benoît Secrestat et Sylvie Salabert pour l’Aquitaine, Guilhèm Latrubesse, Dominique Salomon et Michel Pérez pour Midi-Pyrénées. Car pour l’instant, seules ces 2 régions font partie de l’OPLO. Mais avec la réforme territoriale, la région Languedoc-Roussillon va y entrer avec Midi-Pyrénées et le Limousin avec l’Aquitaine. Rhône-Alpes qui en avait fait la demande, pourrait en faire de même avec l’Auvergne qui a voté à l’unanimité une résolution pour en faire partie. La région Provence aurait fait connaître son intérêt.

L'assemblée constitutive de l'OPLO. Photo : Sirine Tijani

L’assemblée constitutive de l’OPLO.
Photo : Sirine Tijani

Ce type d’organisme existe en Alsace (structure privée), mais aussi pour le breton et pour le basque. C’est d’ailleurs le modèle juridique basque (Groupement d’Intérêt Public) qui a été choisi. Outre le président (David Grosclaude), un poste de directeur sera mis en consultation ainsi qu’un poste de chargé de mission et un poste administratif. L’Etat participe à l’OPLO et aura donc un représentant du ministère de l’Éducation nationale, un autre de celui de la Culture ainsi que le directeur régional de la DRAC de Toulouse. Il participera à hauteur de 15 000 € pour 2016 + la prise en charge d’un poste. Le siège provisoire est à l’hôtel de région de Midi-Pyrénées.

L’objet

Ce GIP a pour priorité des priorités l’augmentation des locuteurs. Donc de travailler sur une politique linguistique commune qui permette une transmission plus grande, en milieu scolaire, mais aussi au sein des familles et pour un public adulte. « Le premier travail en 2016 sera d’organiser l’équipe derrière son directeur, et de prendre contact avec les collectivités, communautés de communes, d’agglomération ou métropole pour tout ce qui concernera la politique linguistique », selon David Grosclaude. L’OPLO sera donc un interlocuteur unique pour les collectivités territoriales et l’Etat, un lieu où se prennent les décisions, en consultation avec le milieu associatif qui sera représenté dans un conseil consultatif. « Les institutions pour la première fois vont reconnaître l’existence de la langue occitane comme un objet à promouvoir. Avant, c’était l’énergie militante, les bonnes volontés qui devaient négocier avec l’administration et les institutions. Parfois avec méfiance. Là, les représentants de l’Etat sont à la même table, avec nous. Nous devrons travailler et obtenir des résultats. L’OPLO ne sera pas un moulin à déclarations ». Le nouveau président entend donc agir, dès 2016.

les membres qui composent l'OPLO (de gauche à droite) Guilhèm Latrubesse (élu MP) Laurent Roturier (Ministère de la Culture) Dominique Salomon (élue VP MP) Hélène Bernard (Rectrice de l'Académie de Toulouse) Benoit Secrestat (élu Aquitaine) David Grosclaude (élu Aquitaine) Sylvie Salabert (élue Aquitaine) Michel Perez (élu MP) Photo Sirine Tijani

les membres qui composent l’OPLO (de gauche à droite) Guilhèm Latrubesse (élu MP) Laurent Roturier (Ministère de la Culture) Dominique Salomon (élue VP MP) Hélène Bernard (Rectrice de l’Académie de Toulouse) Benoit Secrestat (élu Aquitaine) David Grosclaude (élu Aquitaine) Sylvie Salabert (élue Aquitaine) Michel Perez (élu MP)
Photo Sirine Tijani

L’OPLO en dates

2011 : l’idée d’un Office Public est lancée. Une charte inter-régionale et transfrontalière de développement de l’occitan est mise en place et désormais signée par 6 régions occitanes (Midi-Pyrénées, Aquitaine, Auvergne, Limousin, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon).

juin 2014 : les conseils régionaux de Midi-Pyrénées et Aquitaine votent la création de l’OPLO.

27/05 au 3/06 2015 : grève de la faim de David Grosclaude pour l’OPLO et obtenir l’engagement de l’Etat.

18/09/2015par arrêté ministériel publié au Journal officiel, l’État a entériné la création de l’Office Public de la Langue Occitane.

12/11/2015 : Conseil d’administration et Assemblée générale constitutifs de l’OPLO à Toulouse.

4/12/2015 : prochain conseil d’administration prévu. Il permettra de nommer un directeur, mieux connaître le cadre et le budget.

Benoît Roux et Sirine Tijani.