Le lâcher de bouquetins ibériques dans le parc régional des Pyrénées Ariègeoises prévu ce mercredi 9 octobre est annulé. Les 8 animaux capturés mardi ne présentent pas un niveau sanitaire suffisant. L’opération est donc annulée afin de préserver la santé de la population déjà en place.
Les bouquetins sont de retour dans les Pyrénées ariégeoises depuis 2014. Ce mercredi un 11ème lâcher d’animaux devait avoir lieu sur le territoire de la commune d’Ustou. 8 femelles capturées en Espagne devaient rejoindre le groupe du Parc Naturel des Pyrénées Ariègeoises. « Les animaux capturés mardi ne présentaient pas le niveau sanitaire suffisant pour permettre ce lâcher », indique le parc qui ne veut prendre aucun risque. Des analyses sont en cours. Pour l’heure aucune autre date n’est encore envisagée.
300 bouquetins dans les Pyrénées
Le bouquetin des Pyrénées françaises a disparu en 1910 et la dernière femelle des bouquetins pyrénéens est morte à Ordesa en Espagne en 2000. Mais depuis 2014, l’espèce reprend pied dans le massif, grâce à un plan de réintroduction mené conjointement par le Parc National des Pyrénées et le Parc naturel des Pyrénées ariégeoises.
5 ans après le début du plan environ 300 individus se développent sur les pentes des Pyrénées dont 140 en Ariège.
Le lâcher du 9 octobre a pour objectif de renforcer de façon quantitative la population déjà existante. A partir de 2020, le parc envisage d’introduire des animaux d’une autre provenance afin de diversifier le patrimoine génétique des populations.
Réintroduire un bouquetin coûte environ 1000 euros
La défense de la biodiversité a un coût. Le lâcher des 8 bouquetins ce 9 octobre coûte environ 8 000 €. Cela comprend les frais de capture (par piégeage), les’analyses, le suivi sanitaire et alimentaire pendant la période de quarantaine (intercalaire entre la capture et le lâcher). Le transport des animaux depuis le centre de l’Espagne coûte environ 3 000 €.
Une bonne dynamique de l’accroissement de la population
Cette année dans le seul noyau ariégeois, il y a eu 21 naissances, dont 3 paires de cabris. 31 cabris de l’année ont été recensés dans les Hautes-Pyrénées. C’est le signe incontestable d’une bonne acclimatation des animaux réintroduits. Il y a une bonne dynamique, car la population augmente de façon exponentielle. Les deux parcs se coordonnent régulièrement sur les lâchers et le développement de la population. Car à terme, l’idée est que les différents noyaux se connectent. Sur le territoire du PNP, 3 noyaux existent au-dessus de Cauterets, à Gavarnie-Gèdre et dans le Béarn.
Un animal protégé sous surveillance
Les agents de l’ONCFS (Office national de la chasse et des forêts) ont pour mission de suivre les animaux via des itinéraires de suivi mis en place de manière collaborative avec les autres acteurs investis dans le projet : le Syndicat mixte du Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises, la Fédération des Chasseurs de l’Ariège et les associations locales de chasses concernées, d’Ustou et de Aulus-les-Bains.
Du côté espagnol, ce sont les équipes du Parc Natural Alt Pirineu et des agents de la généralité de Catalogne. Un suivi qui consiste à surveiller la bonne santé des animaux et qui peut nécessité l’intervention des agents sur des animaux blessés. Mais cela ne s’est jamais produit.
Un site et une chaîne vidéos youtube ont été développés pour sensibiliser le public à la défense de l’animal.