« Il faut sonner la charge sinon on va tous y passer. Je veux bien mourir, mais avec mes idées ». Christophe Perny voit rouge. C’est peu de dire que le président PS du conseil général du Jura n’a pas apprécié, mais alors pas du tout, les propos de Manuel Valls dans L’Obs ce matin. Dans l’hebdomadaire, le Premier ministre affirme vouloir en finir « avec la gauche passéiste ». « Une agression » pour l’élu jurassien. « Je n’ai pas de leçon de modernité à recevoir de Manuel Valls. Etre de gauche de manière moderne, ce n’est pas être de droite. Il n’est pas moderne, il est dangereux », tempête Christophe Perny, qui publie sur internet une tribune dans laquelle il demande ni plus ni moins que le départ du Premier ministre.
« Le vrai sujet, ce n’est pas la position de Manuel Valls. C’est son discours depuis la primaire. Il est cohérent. L’anomalie, c’est qu’il soit Premier ministre », nous déclare Christophe Perny au téléphone. Pour lui, Manuel Valls « n’est pas légitime. Sa ligne politique est ultra-minoritaire au PS, ultra-minoritaire à gauche, et je ne vous parle pas du pays. »
Le président du conseil général du Jura considère donc que les élus locaux ont « un devoir de résistance et de désobéissance »: « Hamon, ce n’est pas ma tasse de thé, mais il a raison quand il dit que la politique du gouvernement met en cause la République. On est en train de faire le lit de Marine Le Pen. On a besoin d’un sursaut par rapport aux valeurs de la République ».
« On a donné 150 villes à la droite, le Sénat, les Européennes… Manuel Valls, c’est l’ennemi de la gauche », tranche celui qui sera candidat à sa succession aux élections départementales de mars.
« Je ne vais pas quitter le PS pour un mec qui ne fait pas une politique de gauche », poursuit-il, rappelant qu’il a signé la contribution de Martine Aubry pour les Etats Généraux du PS. Une démarche à laquelle la présidente du conseil régional de Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, adhère également.
« Martine Aubry est plus légitime que Manuel Valls, mais il n’y a pas qu’elle, juge Christophe Perny. Il faut quelqu’un de rassurant. Aujourd’hui, on est dans la peur ».
Pour donner du poids à son coup de gueule, Christophe Perny entend diffuser largement son texte, qu’il va envoyer à plusieurs collègues élus locaux.
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