Lors de son discours de politique nationale, aujourd’hui à l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre, Manuel Valls, a annoncé cet après-midi « la suppression des départements à l’horizon de 2021 et d’ici 2017, le nombre des régions sera réduit de moitié. »
Pour rappel : les présidents des 4 conseils généraux de Franche-Comté sont tous socialistes ! La présidente du conseil régional de Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, est, elle aussi, socialiste. Si elle se réjouit de la fusion avec la Bourgogne, les présidents de conseils généraux ne sont pas du tout contents de la disparition annoncée de leur département !
Voici les réactions que nous avons recueillies par téléphone en fin d’après-midi. Elles sont « sans langue de bois » !
Yves Krattinger, président du conseil général de Haute-Saône, PS, et sénateur, n’a pas l’air ravi par cette annonce. Joint par téléphone, sa réaction est lapidaire : « Je n’ai rien à dire. Il faut demander à Mme Lebranchu. » Pour mémoire : Marylise Lebranchu est dans le gouvernement de Manuel Valls Ministre de la décentralisation, de la réforme de l’Etat et de la fonction publique.
Christophe Perny est plus loquace et encore plus… comment dire… brutal ? Joint par téléphone, voici sa réaction « brute de décoffrage » comme on dit dans le bâtiment : « C’est une idée totalement nulle. C’est affligeant. Valls n’a pas beaucoup d’imagination. Quand un élu national est en difficulté, il ressort le coup de la suppression des départements. Nicolas Sarkozy nous l’avait déjà fait… La suppression des départements ? C’est une idée de Parisien. Le département est utile. On fait des choses, nous, et sans déficit. Manuel Valls devrait s’inspirer des collectivités territoriales pour gérer l’Etat plutôt que de leur tirer dessus… » Mais la suite est encore plus cash : « Les Premiers Ministres passent, les départements restent. Manuel Valls ne sera plus qu’un souvenir comme Premier Ministre que les départements existeront encore. »
Claude Jeannerot président du conseil général du Doubs et sénateur avoue être complètement « abasourdi par la nouvelle ». La réforme territoriale et le redécoupage des cantons vient juste d’être décidé !
Et il s’inquiète pour la solidarité sociale et territoriale, comprenez l’équilibre entre les zones urbaines et le monde rural, pour les 2400 fonctionnaires territoriaux de son départements, « niés, dit-il dans leur travail… »
Il ajoute : « En supprimant le département du Doubs et son budget de 540 millions d’euros, on ne fait pas une économie de 540 millions… »
Voici également ce qu’en dit Yves Ackermann président socialiste du conseil général du Territoire de Belfort. Lui non plus n’apprécie pas cette décision annoncée par Manuel Valls, Premier Ministre.
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