21 Nov

La droite dénonce le redécoupage électoral et décerne le prix des « ciseaux fous » à la Haute-Saône

Les conseillers généraux de droite dénonce un redécoupage favorable au PS (DR)

Les conseillers généraux de droite Charles Gauthier, Frédéric Burghard et Alain Blinette (entourés de Bruno Sido et François Sauvadet) dénoncent un redécoupage favorable au PS (DR)

Le député UDI François Sauvadet et le sénateur UMP Bruno Sido ont dénoncé mercredi le redécoupage des cantons en cours et décerné des « ciseaux d’or du tripatouillage électoral » aux départements les plus malmenés. La Haute-Saône a reçu le prix « ciseaux fous et puzzle territorial ». Dans un courrier adressé aux maires, la droite départementale dénonce des « arrière-pensées davantage basées sur le calcul électoraliste que sur la logique territoriale ». Il y a quelques jours, le président PS du conseil général du Jura Christophe Perny assumait un redécoupage plus favorable à la gauche dans son département: « Vous croyez que Pasqua laissait le PS faire le redécoupage? », a-t-il ainsi lancé à nos confrères d’Arrêt sur images.

Entouré de plus d’une vingtaine de conseillers généraux de droite et du centre, M. Sauvadet, président du conseil général de Côte d’Or qui est parti en guerre depuis plusieurs semaines contre ce redécoupage, a de nouveau dénoncé « un charcutage » au cours d’une conférence de presse à l’Assemblée.

« On est en train d’organiser une mise à mort des territoires ruraux », a-t-il lancé, disant même craindre « des réactions violentes ». Il a dénoncé « les exemples nombreux
de redécoupage sans règles » avec des « intercommunalités » et « des bassins de vie ignorés ».

A ce jour selon lui, 45 départements ont déjà fait l’objet du redécoupage. La loi du 17 mai 2013 a réformé le mode de scrutin en prévoyant l’élection dans chaque canton d’un binôme, homme et femme et prévoit la division par deux du nombre de cantons.

Un « désossage complet du milieu rural »

De son côté, Bruno Sido, président du conseil général de Haute-Marne, a critiqué l’absence de concertation: « Tout se passe dans le bureau de M. Colmou », conseiller
politique de Manuel Valls. « Ce charcutage ne respecte rien sauf les intérêts du parti socialiste », a-t-il dénoncé.

Il a également mis en garde contre « une réduction des gendarmeries » et « des services publics » à l’avenir, qui seront calqués sur cette nouvelle carte. « Ce n’est qu’un
début du désossage complet du milieu rural », a-t-il dit.

Ils ont ensuite décerné le prix des « ciseaux d’or du tripatouillage électoral » aux départements les plus malmenés selon eux: Loire-Atlantique (catégorie « ciseaux métropolitains »), Deux-Sèvres (« ciseaux ruralicide »), Ariège (« ciseaux droiticide »), Haute-Saône (« ciseaux fous et puzzle territorial »).

M. Sauvadet a promis « un livre noir » du redécoupage pour le mois de janvier.

Un recours devant le conseil d’Etat

Lundi, le président (UMP) du conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel, avait annoncé que les 41 départements dirigés par la droite allaient contester devant le Conseil d’Etat le redécoupage en cours. Il n’avait alors pas caché que l’idée était d’empêcher le gouvernement de « sortir le décret définitif dans les temps, en mars prochain », c’est-à-dire un an avant la date prévue du prochain scrutin cantonal.

Vendredi dernier entre 100 et 150 maires du Calvados ont manifesté leur soutien au conseil général, présidé par un sénateur UDI, qui votait un avis défavorable
au projet de redécoupage. (Avec AFP)

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