Pierre Moscovici devant les députés européens (DR)
Les députés européens ont validé ce mercredi la nomination de Pierre Moscovici à la Commission européenne. L’actuel député PS du Doubs aura, dans la future équipe présidée par Jean-Claude Juncker, la charge des Affaires Economiques et monétaires, à la Fiscalité et à l’Union douanière. Les députés des trois commissions parlementaires concernées ont approuvé la désignation de Pierre Moscovici comme commissaire par 44 voix contre 12, avec trois abstentions. Il a été jugé apte à assurer le portefeuille aux Affaires économiques par 32 députés. Quinze ont voté contre, et 12 se sont abstenus, attestant des doutes au sein de la droite européenne sur la capacité de l’ex-ministre français des Finances à juger avec impartialité de l’état des finances françaises. Revue de presse.
Heureux et fier d’avoir reçu la confiance de la Commission ECON du Parlement européen. Une lourde responsabilité m’est ainsi confiée
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) 8 Octobre 2014
Enfin les difficultés commencent! Pas sûr que cette phrase soit vraiment de mon cher Léon Blum, mais elle lui ressemble et m’inspire
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) 9 Octobre 2014
Des difficultés, Pierre Moscovici en a rencontré sur la route de Bruxelles.
D’abord, le Président de la République François Hollande a fait traîner les choses, prenant tout son temps pour désigner le candidat français à la future Commission.
Ensuite, il a fallu convaincre Angela Merkel et les Allemands, réticents à ce qu’un Français devienne le surveillant général des budgets de chaque Etat.
Et puis il a fallu donner de sa personne devant les députés européens, dans le cadre de ces auditions qui permettent aux représentants élus du peuple européen de valider – ou de refuser – les choix de chaque Etat européen. La Slovène Alenka Bratusek en a fait les frais.
Pour Mediapart d’ailleurs, Pierre Moscovici « doit son salut aux errements slovènes ».
L’AFP constate en effet que « le scénario catastrophe d’une rupture de l’accord de coalition liant la droite du PPE aux socialistes pour verrouiller une majorité a été évité. » « Les deux grands groupes du Parlement européen, conservateurs et socialistes, se sont appliqués le principe de la dissuasion nucléaire : vous nous faites sauter un de nos commissaires, on fait pareil », précise un attaché parlementaire européen dans le Nouvel Obs.
Sur Atlantico, Jean-Marc Sylvestre croit néanmoins que la légitimité de Pierre Moscovici est toujours en question. « Il est compétent et maintenant, il va pouvoir être en accord avec lui-même. Mais quelle puissance, quelle crédibilité va-t-il avoir quand il va falloir retoquer le Budget français pour excès de laxisme ? Va-t-il le faire au risque de blesser et d’humilier ses amis ? Son principal boulot de Commissaire va être de restaurer son autorité. Sinon il ne sera jamais écouté et respecté. »
Le Monde estime que la Commission doit se mettre au travail rapidement, et elle n’aura pas d’état de grâce: « le ralentissement de l’économie allemande et l’épreuve de force à venir à propos du budget français pourraient très vite compliquer la tâche de la nouvelle équipe, déjà peu fragilisée par les débats suscités par son investiture ».
Avec en première ligne, bien sûr, Pierre Moscovici.
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