C’est une galère dont le maire UMP de Lons-le-Saunier se serait bien passé. Il y a quelques jours, un blog cannois a révélé que Jacques Pélissard, Président des Maires de France, a pu bénéficier en un temps record d’un anneau d’ancrage dans un des ports les plus prisés de la Méditerranée. « En moins de deux mois » précise le blog Cannes Infos, qui précise que « l’attente normale et habituelle à Cannes pour obtenir un anneau d’amarrage permanent peut s’exprimer en années… » Pour appuyer sa demande, Jacques Pélissard a écrit directement au premier adjoint au maire de Cannes, qui n’est autre que David Lisnard, son ancien attaché parlementaire. Le député-maire réfute l’idée d’un traitement de faveur. « C’est n’importe quoi. Je suis la victime collatérale d’une guerre à Cannes, réagit-il.
« Je suis, en conscience, d’une honnêteté et d’une intégrité totales », se défend Jacques Pélissard, joint par téléphone.
Le blog Cannes Infos publie le courrier du député à son ancien attaché parlementaire, une lettre datée d’août 2011 avec l’en-tête de l’Assemblée nationale, dans laquelle il écrit qu’il serait « très heureux de pouvoir bénéficier d’un emplacement de port dans votre ville à laquelle ma femme et moi sommes très attachés ».
Quelques jours plus tard, David Lisnard, aujourd’hui candidat à la mairie de Cannes (ce qui explique sans doute la révélation de ces documents), lui répond: « Le port Pierre Canto sera en mesure d’accueillir votre navire de 17 m à partir du 1er octobre 2011 ».
Le 17 octobre, un cadre du port alerte son directeur sur « les risques de ce type d’intervention dangereuse et impopulaire »: « J’attire votre attention sur le dysfonctionnement qui découle de l’accueil de ce navire, ne respectant pas la liste d’attente et s’imposant à nous (…) La taille de ce navire et la personnalité de son propriétaire, « Président de l’Association des Maires de France » et ami ou ex-patron de M. Lisnard, risque certainement de se savoir auprès des autres usagers ». (voir l’intégralité du courriel sur le blog Cannes Infos).
Jacques Pélissard a contre-attaqué sur les réseaux sociaux, publiant le bordereau d’adjudication du bateau, acquis 41.000 euros aux enchères. « Dans le port de Cannes, je paye mes tarifs de location et mes taxes avec mes revenus personnels, ajoute M. Pélissard. A 65 ans (c’était mon âge à l’époque), acheter un bateau, à un prix inférieur à celui d’un camping-car, grâce aux économies que j’ai pu faire, me semble totalement légitime ».
« Ce type de polémique, relative à mes biens privés, est indigne du débat politique tel que je le conçois », écrit le député-maire.
Depuis le début de cette campagne, Jacques Pélissard a souvent mis en avant son entregent et ses réseaux qui lui permettent, assure-t-il, de faire avancer les dossiers de la Ville.
Avec cette histoire de bateau baptisé, sans rire, « Les Copains d’abord », l’argument de campagne se retourne contre lui.
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