Duvernet – Pélissard, deux candidats, deux générations, et deux manières de faire campagne (©f3fc)
L’un a 67 ans, l’autre pas encore 27 ans. Quarante années séparent Jacques Pélissard et Marc-Henri Duvernet. Avec l’officialisation de la candidature du maire sortant, la campagne est lancée à Lons-le-Saunier. Les deux principaux candidats connaissent les forces et faiblesses de l’adversaire. Devant notre caméra, ils ont annoncé la couleur, et prouvé qu’ils savaient parfaitement se mettre en scène pour faire passer leur message.
Ce n’était plus qu’un secret de Polichinelle. Oui, Jacques Pélissard briguera un 5e mandat de maire de Lons-le-Saunier en mars prochain. Le premier édile (depuis 1989) a choisi de l’annoncer officiellement devant ses sympathisants ce mercredi soir. Une belle image pour les caméras, et une belle reconnaissance pour ceux qui depuis le début de l’après-midi mettaient sous pli les quelque 40.000 cartes de voeux du député Pélissard. Une opération de communication parfaitement maîtrisée.
Parfaitement, ou presque, puisque « le chef », comme ses supporteurs l’appellent, s’est un peu emmêlé les pinceaux au moment crucial. Il annonce d’abord qu’il est candidat aux municipales de « mars 2011 », puis de 2014. « Les législatives c’était un peu plus tôt », sourit-il. En fait c’était en 2012 les législatives, en 2011, c’était les cantonales. Mais qu’importe… l’émotion est là, et ses fans applaudissent à tout rompre celui qui rentrait tout juste de Paris, où il présidait jusqu’en début d’après-midi le bureau de l’Association des maires de France.
Ses multiples casquettes, Jacques Pélissard a décidé d’en faire un atout. A ceux qui parlent cumul des mandats, disponibilité et usure du pouvoir, lui répond expérience, compétences et réseaux.
L’heure n’est donc pas encore venue de passer le relais. Cela viendra, « le moment venu », assure-t-il.
La déclaration de candidature de Jacques Pélissard et son interviewDans le camp de Jacques Pélissard, on le reconnaît volontiers: Marc-Henri Duvernet occupe le terrain, « et il le fait bien ». Le candidat socialiste (soutenu par Europe Ecologie-Les Verts, il est toujours en discussion avec le Parti communiste) fait campagne depuis près d’un an.
Lorsque nous l’avions contacté pour ce reportage, il nous a prévenu: il n’aurait qu’une heure à nous consacrer. Mais une fois à Lons-le-Saunier, nous avons compris que cette heure serait bien occupée. La jeunesse n’empêche pas la maîtrise de la communication. Et Marc-Henri Duvernet, qui aura 27 ans fin décembre, sait y faire. Mise en situation avec un « test d’accessibilité », en fauteuil roulant, dans les rues du centre-ville. Visite d’un commerçant, poignées de main… Le conseiller général veut montrer qu’il mouille la chemise, et qu’il est populaire.
Lui aussi a ses éléments de langage: « énergie », « changement », « renouvellement ». Mais il assure qu’il est le « challenger », autrement dit il n’a rien à perdre.
L’interview de Marc-Henri DuvernetA côté des deux favoris, un autre candidat s’est déclaré. Il s’agit de Bernard Roux. Conseiller municipal sortant (il avait réuni un peu plus de 9% des voix en 2008), il annoncera dans quelques jours qui sera la tête de sa liste indépendante. Cet ancien patron de presse et directeur général des services du conseil général n’a pas voulu nous recevoir, refusant de « se faire imposer son calendrier par les médias ». Un autre mode de communication donc.
Le reportage de Jérémy Chevreuil, Florence Petit, Abdoulaye SowEntre Jacques Pélissard et Marc-Henri Duvernet, 40 ans d’écart donc.
Mais le plus jeune montre déjà qu’il n’a pas grand-chose à apprendre de son aîné en terme de communication…
A lire aussi: Jacques Pélissard va présider la banque des collectivités Le grand débat des maires: ce qu’il faut en retenir « C’est fait ! » Jacques Pélissard se pose en sauveur de la clinique du Jura Marc-Henri Duvernet demande plus de transparence pour les partis politiques Cumul des mandats: le PS de Lons interpelle Jacques Pélissard Jean-Luc Mélenchon veut des listes autonomes à Besançon, Dole et Lons Marc-Henri Duvernet: « Une autre manière de faire de la politique »
