Pierre Moscovici (©AFP/Tobias Schwarz)
Le commissaire européen Pierre Moscovici renonce à se présenter comme tête de liste du Parti socialiste aux élections européennes. L’ancien ministre et ancien élu du Doubs annonce dans au Monde ce jeudi que « les conditions d’une candidature ne sont pas réunies ».
Il l’avait clairement envisagé: mener la liste du Parti socialiste français aux européennes et s’imposer comme le « Spitzenkandidat » à même de briguer la présidence de la commission européenne.
« J’aurais pu être utile »
Finalement, Pierre Moscovici prend acte dans Le Monde de l’impossibilité pour lui de se présenter: « Je l’ai envisagée. Non pas par ambition personnelle mais par esprit de responsabilité, parce que j’aurais pu être utile, au regard de mes vingt-cinq ans d’expérience européenne », répond-il à nos confrères du quotidien du soir.
L’ancien député du Doubs et président de l’agglomération de Montbéliard met en cause son parti, le PS, qui « n’a pas pris la mesure du défi existentiel auquel fait face l’Europe [qui] peut imploser ou être pervertie par des responsables d’extrême droite, Matteo Salvini, Marine Le Pen ou Viktor Orban. »
« Je reprends ma liberté »
« On ne peut pas à la fois regarder du côté d’un Jean-Luc Mélenchon, qui a des accents nationalistes et conteste les traités européens, et vers mes amis socialistes ou progressistes que sont Antonio Costa [premier ministre portugais], Pedro Sanchez [chef du gouvernement espagnol] ou Alexis Tsipras [premier ministre grec]. Ce n’est ni la même gauche ni la même Europe », regrette Pierre Moscovici. qui dit ne pas savoir si le PS est « un parti ardemment pro-européen » ou « un parti euro-hésitant ».
Interrogé sur une éventuelle candidature sur une liste soutenue par Emmanuel Macron, Pierre Moscovici répond que « la question n’est pas posée ». « Je ne suis pas en train de renoncer à mes convictions de gauche ou de me rallier. Je reprends simplement ma liberté de pensée et de parole », assure-t-il.
Il promet de participer « au sein du PSE, à tisser une alliance de forces progressistes en 2019, dans laquelle la gauche aura toute sa place ». (Avec AFP)
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