Emmanuel Macron est donc candidat à l’élection présidentielle. En se déclarant sans passer par la primaire organisée par le Parti socialiste, l’ancien ministre de l’Economie place certains de ses partisans en porte-à-faux par rapport à leur parti. Comment rester au PS tout en soutenant un candidat autre que celui du PS? La question se pose notamment pour Jean-Louis Fousseret, le maire de Besançon.
Emmanuel Macron l’a encore affirmé ce soir sur France 2: sa candidature « n’est pas socialiste ». Pour Jean-Louis Fousseret, cela ne pose pas de problème: « Je suis un homme de gauche depuis toujours, je reste un homme de gauche. Si on veut virer les soutiens d’Emmanuel Macron, ça va faire du monde. Je suis serein ».
Pourtant, le premier fédéral du PS du Doubs, Nicolas Bodin, également adjoint au maire de Besançon, le rappelle: « Dans nos statuts, il est bien préciser qu’on ne peut pas soutenir des candidats en dehors du parti socialiste ».
Sur le plateau de l’émission C à vous sur France 5 hier, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, prévenait ses troupes: « Je vais pouvoir dire à l’ensemble des socialistes que le jour où il y aura un candidat socialiste après la primaire, il faudra choisir ».
« Ce ne sera pas tenable très longtemps »
La candidature d’Emmanuel Macron signe également le retour sur la scène politique régionale de Christophe Perny, chargé d’En Marche sur Lons-le-Saunier. L’ancien président du conseil général du Jura a claqué la porte du PS au lendemain de sa cuisante défaite aux départementales, au printemps 2015. Aujourd’hui, il estime que « les soutiens d’Emmanuel Macron doivent avoir l’honnêteté de rendre leur carte. Sinon, ce ne sera pas tenable bien longtemps ».
« Je ne peux blâmer personne »
Au sein de la majorité bisontine, les élus qui soutiennent déjà des candidats engagés dans la primaire refusent de d’incriminer le maire. Conseiller municipal (ex-PS), Emmanuel Dumont supporte Arnaud Montebourg: « Je ne suis pas choqué personnellement », assure-t-il, mais il espère un débat sur le fond entre son champion, et celui de son maire.
Le député écologiste Eric Alauzet (EELV), partisan de François de Rugy à la primaire du PS, aurait de son côté aimé « une grande primaire » avec Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon: « Je mesure les corsets que représentent les partis politiques et les classements à l’emporte-pièce des uns ou des autres. Je ne peux blâmer personne, chacun est et doit être en recherche ».
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