L’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a estimé mercredi que ce ne serait « pas déshonorant » pour François Hollande de renoncer à se représenter à la présidentielle de 2017, « un choix qui lui appartient ».
Invité à dire si le président Hollande était en état de se représenter, au vu des mauvais sondages, l’ancien élu de Belfort a estimé, devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP), qu’il avait « le choix entre deux solutions ».
François Hollande peut « se représenter, c’est normalement ce que font les présidents sortants », et « puis, il y a un autre choix, qui n’est pas déshonorant », a estimé cet ex-ministre et ancien sénateur, dans une allusion à un renoncement.
A ses yeux, cette deuxième option consisterait à dire: « J’ai fait les choix qui me paraissaient bons pour le pays, en même temps je vois que beaucoup de gens ne sont pas convaincus et que, peut-être, les résultats ne sont pas tout à fait à la hauteur de ce que j’espérais moi-même, donc je considère qu’il n’est pas déshonorant de… » et cela « serait un discours de dignité. »
« Une certaine déception »
Celui qui fut candidat à l’élection présidentielle de 2002 (5,33%) a jugé que François Hollande avait été élu en 2012 « par un rejet de Nicolas Sarkozy », même si le discours du Bourget avait créé un « petit élan ».
« Tout cela a évidemment débouché sur une certaine déception », a-t-il observé, glissant que, pour sa part, il ne « nourrissait pas d’illusions excessives sur ce qu’il y avait à attendre ».
« Le début d’une ère de secousses »
Invité à dire qui portait le mieux ses idées pour 2017, il a cité, « dans l’hypothèse où François Hollande ne serait pas candidat », Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg et Manuel Valls.
« Voilà trois hommes qui me paraissent pouvoir prétendre à des titres divers, à incarner la gauche », a-t-il dit.
Craignant que cette année électorale ne soit le « début d’une ère de secousses », car même si Marine Le Pen n’est pas élue, « elle fera un score certainement, et un trouble profond va s’installer », M. Chevènement a aussi relevé que le président élu, quel qu’il soit, n’aura pas l’assurance d’avoir une majorité.
Interrogé sur Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la France à la présidentielle, qu’il avait tenté l’an dernier de faire dialoguer avec M. Montebourg et Jean-Luc Mélenchon, il l’a jugé « intéressant à écouter, à lire », mais il veut « faire turbuler la droite » alors que « c’est tout le système qu’il faut faire turbuler ». (AFP)
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