Alors que les ténors nationaux de la droite fustigent le plan du gouvernement pour sauver l’usine Alstom de Belfort, les élus locaux eux s’en félicitent… Voici quelques exemples de ce double discours au sein du parti Les Républicains. Selon que vous serez puissant ou misérable…
L’usine Alstom de Belfort est sauvée. Par le gouvernement, qui a mis sur la table un beau paquet d’argent. Le site historique de production des motrices TGV, que la direction voulait fermer il y a quelques jours encore, va bénéficier de près de 730 millions d’euros de commandes publiques et de près de 70 millions d’investissements.
Dans le Territoire de Belfort, les élus locaux se sont mobilisés pour éviter la fermeture, en mettant la pression sur le gouvernement et la direction du groupe ferroviaire. Aujourd’hui, ils sont satisfaits:
- Le plan est globalement positif et je me sens soulagé par les annonces faites aujourd’hui », affirme le maire de Belfort, le député LR Damien Meslot.
- « Je ne peux que me réjouir de ces annonces qui prouvent que nous avions raison de nous battre pour ce site », renchérit Cédric Perrin, sénateur LR du Territoire de Belfort, dans un communiqué.
- Quant à Florian Bouquet, le président LR du Département, il s’est dit sur notre antenne « pleinement satisfait », grâce à des annonces « au-delà de nos attentes ».
Un enthousiasme qui tranche avec le discours des ténors du parti, engagés dans la primaire de la droite.
Pour Nicolas Sarkozy, qui compte Damien Meslot parmi ses soutiens, il ne s’agit que d’un « plan bricolé à la hâte ».
Ce plan bricolé à la hâte n’est pas à la hauteur du défi que représente le sauvetage véritable de notre industrie ferroviaire #Alstom pic.twitter.com/MJFhJaZTOq
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 4 octobre 2016
L’ancien Premier ministre François Fillon, soutenu par Cédric Perrin, « c’est la pratique du sapeur Camember, c’est-à-dire qu’on creuse un trou pour en boucher un autre (…) C’est le sentiment donné que ce gouvernement est aux abois, qu’il est prêt à faire n’importe quoi pour, à l’approche des élections présidentielles, fuir ses responsabilités »
Enfin Bruno Le Maire, que soutient Florian Bouquet, parle de « solution irresponsable » dans Mardi Politique sur RFI.
Alors, quelle est la cohérence, si ce n’est celle de petits calculs politiciens ?
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