A l’issue de la réunion de crise sur l’avenir du site belfortain d’Alstom à l’Elysée ce lundi matin, le ministre de l’Economie Michel Sapin a été clair: « Le président de la République nous a fixé un objectif, celui de faire en sorte qu’à Belfort les activités ferroviaires d’Alstom soient maintenues ». Et le patron de Bercy de préciser: « C’est à cet objectif-là que nous allons travailler avec les élus, les organisations syndicales, la direction d’Alstom et l’ensemble de ceux qui, en capacité de passer un certain nombre de commandes en France, peuvent permettre d’assurer le plan de charge qui permettra de sauver les activités ferroviaires d’Alstom à Belfort ». Le gouvernement espère donc faire revenir la direction du groupe sur sa décision en cassant sa tirelire et en promettant de nouvelles commandes. A se demander si Alstom n’a pas annoncé la fin de la production des trains sur son site historique pour tordre le bras du gouvernement et obtenir de nouveaux contrats…
Pour négocier, l’Etat a notamment une commande, promise mais pas encore concrétisée, d’une trentaine de rames Intercités pour les Trains d’Equilibre du Territoire (TET). Les élus des territoires où sont implantées les usines Alstom françaises militent depuis des mois pour que cette commande aboutisse (lire ici).
Par ailleurs, un contrat portant sur près d’un millier de trains Régiolis (TER) a été signé en 2009, mais il n’en a été concrétisé que 250 pour l’instant.
L’ETat peut aussi de mander à la SNCF d’anticiper la mise en production du « TGV du futur », ou relancer la commande de trains de fret, l’une des spécialités belfortaines (lire à ce propos Le sauvetage de l’usine Alstom de Belfort met la pression sur la SNCF sur le site des Echos)
Voilà les cartes du gouvernement dans la négociation qui s’annonce. Mais aligner les billets et les commandes suffira-t-il ? La direction d’une entreprise peut-elle revenir sur sa décision de fermer une unité de production sur la pression de l’Etat?
Michel Sapin a bien conscience que ce « début de semaine sera décisif en termes de rencontres, de concertations, de décisions pour l’avenir du site de Belfort d’Alstom ».
(Avec AFP)
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