Dix parlementaires de droite se sont déclarés inquiets pour le maintien de l’emploi sur les sites d’Alstom en France après une réunion organisée mercredi à l’Elysée avec des conseillers du président François Hollande. « Depuis l’annonce d’Alain Vidalies (secrétaire d’Etat aux Transports, ndlr) de recourir au renouvellement des Corails (TET) via un appel d’offre et non les contrats-cadres, Alstom transport va devoir faire face à un *creux de charge *très préjudiciable pour l’emploi », s’inquiètent ces parlementaires, parmi lesquels figurent les sénateurs Cédric Perrin (LR – Territoire de Belfort), Michel Raison (LR – Haute-Saône), Jacques Grosperrin (LR – Doubs) et Jean-François Longeot (LR – UDI), ancien maire d’Ornans, où se trouve un site de production d’Alstom Transports.
L’annonce faite le 19 février avait été assortie d’une commande de 30 nouvelles rames pour Alstom. Le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge avait cependant souligné
que le choix du gouvernement de recourir à un appel d’offres se traduirait par « un trou de production sur le site de Reichshoffen à partir de fin 2018 et ce pour au moins 3 à 4 ans ».
Les conseillers de l’Elysée ont confirmé mercredi aux parlementaires le choix de renouveler le parc des Intercités via un appel d’offres.
Les sites de production d’Ornans et Belfort concernés ?
« Cette décision suscite les plus vives inquiétudes parmi les élus, la direction et les salariés d’Alstom, notamment des sites de Belfort et d’Ornans. Elle signe l’arrêt de la production sur les sites en 2017 et met en péril des milliers d’emplois », ont commenté les sénateurs Michel Raison et Cédric Perrin.
Ils font également remarquer que la commande « des 30 rames pour un investissement de 400 millions d’euros n’a pas été notifiée auprès du groupe ».
« Un doute subsiste quant aux signataires de la commande, l’Elysée laissant entendre qu’il reviendrait aux régions de commander le matériel, ce qui n’est pas envisageable »,
a dénoncé de surcroît Michel Raison.
Alstom Transport, c’est 10.000 emplois, dix fois plus que les fameux bus Macron »
Dans un autre communiqué commun, les parlementaires soulignent que « François Hollande a toutes les cartes en main » pour « faire d’Alstom un symbole du renouveau industriel ou de son déclin ».
« Veut-on une France sans usines et sans ouvriers ? Les sites de production Alstom sont (…) un fleuron national avec un incroyable savoir-faire. (…) Pour mémoire, Alstom Transport, c’est 10.000 emplois, dix fois plus que les fameux bus Macron », plaident les parlementaires.
Concernant le risque juridique mis en avant par le gouvernement, ils rappellent qu’il s’agit « d’un risque courant dans ce type de contrat », qui « n’a jamais empêché par le passé l’Etat ou une collectivité de décider ».
La délégation était composée de dix parlementaires: en plus des 4 sénateurs de Franche-Comtois se trouvaient Fabienne Keller (sénatrice LR du Bas-Rhin), Frédéric Reiss (député LR du Bas-Rhin), Guy-Dominique Kennel (sénateur LR du Bas-Rhin), André Reichardt (sénateur LR du Bas-Rhin), Claude Kern (sénateur LR du Bas-Rhin), et Louis Nègre (sénateur LR des Alpes-Maritimes et président de la Fédération des Industries Ferroviaires). (Avec AFP)
A lire aussi:
Jean-Pierre Chevènement et Damien Meslot satisfaits de l’entrée de l’Etat au capital d’Alstom