Le député LR et maire de Vesoul Alain Chrétien est un fidèle de Bruno Le Maire. Ce mardi, il reçoit dans sa ville l’ancien ministre de l’Agriculture, qui devrait profiter de sa venue en Haute-Saône pour se déclarer officiellement candidat à la primaire de la droite et du centre. Âgé de 46 ans, Bruno Le Maire avait obtenu un score de près de 30% lors de l’élection du président de l’UMP à l’automne 2014. Pour Alain Chrétien, son favori « va gagner ». Interview.
Il devrait être le 8e… En se déclarant à Vesoul, le député de l’Eure Bruno Le Maire devrait être le 8e candidat officiel à la primaire de la droite et du centre, qui désignera le candidat à la présidentielle 2017. Alain Juppé, grand favori, mais aussi François Fillon, Jean-François Copé, Hervé Mariton, Jean-Frédéric Poisson, Nadine Morano et Frédéric Lefebvre se sont déjà déclarés pour le scrutin des 20 et 27 novembre 2016. Et Nicolas Sarkozy n’a encore rien dit…
Le député de Haute-Saône nous explique comment, grâce à un fromage, il s’est lié avec son homologue de l’Eure, et pourquoi il pense qu’il peut gagner, en « redonnant aux Français leur liberté ».
Vous avez fait le choix de Bruno Le Maire il y a longtemps. Pourquoi lui ?
« Cela remonte à janvier 2013. J’étais un jeune député, déçu par la défaite de Nicolas Sarkozy puis la guerre Fillon-Copé. Je suis allé voir Bruno Le Maire pour qu’il m’aide à faire classer la cancoillotte en IGP (indication géographique protégée). Il m’a alors proposé de travailler avec lui. Avec une poignée de députés, on a commencé à se voir tous les mercredis, pour évoquer la situation économique et politique. Au premier abord, Bruno Le Maire peut paraître froid, mais il a beaucoup d’humour, une grosse épaisseur intellectuelle. Il est déterminé, et il parle de la France. »
Pourquoi a-t-il choisi Vesoul pour se déclarer candidat ?
« C’est la 4e fois qu’il vient en Haute-Saône, et ça lui plaît. Quand il me demande de lui parler de Vesoul, je lui dis que c’est une ville discrète et laborieuse, à l’image des gens à qui il veut parler. C’est lui qui m’a demandé de venir. Il s’y sent bien, parce que les gens sont sincères et authentiques. Il faut pas se leurrer: Vesoul est un peu le trou du cul du monde. On a l’image d’une ville loin de tout, mais tellement proche et moderne en fait… Personne ne sait qu’en Haute-Saône, on fabrique des pièces de Rafale ou la charpente du Stade de France. »
Cette primaire est souvent résumé à un match Juppé/Sarkozy. Bruno Le Maire n’est-il pas condamné à jouer les faire-valoir ?
« La situation est idéale pour nous. Outsider, troisième homme, ça nous convient. On est à huit mois du scrutin. Il va se passer plein de choses. Bruno est le seul à incarner le renouveau, et ce n’est pas qu’une question d’âge. On a vraiment une carte à jouer. »
Comment compte-t-il se démarquer des autres candidats ?
« Il y a une certaine homogénéité à droite. Nous n’avons pas de frondeurs. Donc ce qui importe, c’est la crédibilité du candidat à mettre en place ce qu’il dit. Il va proposer une vision au pays, dans un livre. Avant de proposer aux Français des chiffres, de leur promettre du sang et des larmes, il faut donner une vision. Pour lui, la liberté doit s’appliquer à tous les étages. Il veut redonner aux Français leur liberté, leur faire confiance. Bruno le Maire est un pur technocrate, donc il connaît par cœur les travers de la technocratie. Il n’a pas de barrière. Et puis son avantage, c’est qu’il a tout à démontrer, c’est le seul qui a à faire ses preuves. Il n’a pas dirigé le pays, comme président ou premier ministre, il n’est pas sur le retour… Et dans le seul domaine de compétence qu’on lui a confié, l’agriculture, ça a plutôt été une réussite.
Il peut gagner ?
« Il va gagner. Sarkozy venait souvent à Vesoul grâce à Joyandet. Hollande est venu faire son grand show il y a quelques mois. A Vesoul, il y a l’ancien, l’actuel, et le futur président de la République. »
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