Il sera officiellement désigné ce mercredi soir. A 37 ans, Bastien Faudot, conseiller municipal de Belfort et conseiller départemental du Territoire, va représenter le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) à l’élection présidentielle de 2017. Il n’y a pas beaucoup de suspense, il est le seul candidat à la candidature. Il nous a expliqué le sens de cette démarche. Interview.
Quand il est né en 1978 à Belfort, Jean-Pierre Chevènement était déjà député de ce bout de France qu’est le Territoire. Bastien Faudot devrait bientôt porter les idées chevènementistes au plus haut niveau national, pour la présidentielle 2017. Même sans Jean-Pierre Chevènement, qui a quitté son propre mouvement il y a quelques mois, le MRC entend encore agiter la politique française. Jean-Luc Laurent, le président du MRC, l’a dit il y a une dizaine de jours dans Nice-Matin: son parti « doit s’inscrire dans l’exigence de renouvellement de la vie publique ». C’est donc le jeune porte-parole du parti qui portera l’étendard de cette gauche républicaine et souverainiste.
Pourquoi le Mouvement Républicain et Citoyen présente-t-il un candidat à la présidentielle 2017 ?
« Le choix a été fait en juin dernier, lors de notre dernier congrès. Le MRC est un membre critique de la majorité présidentielle. Nous avions décidé de faire partie de la majorité de François Hollande au lendemain du discours du Bourget. Mais la peinture du bureau du président de la République n’était pas encore sèche qu’il revenait sur la question clé de voûte pour nous: la réorientation de la politique européenne. En cédant aux exigences d’Angela Merkel, il a d’emblée écrit la suite du mandat. Tout le reste procède de ce choix originel. On ne peut pas faire peser sur les classes populaires le redressement de la dette, on ne peut pas améliorer les comptes publics, la situation économique, créer de l’emploi, par une politique d’austérité. Et puis il y a une évolution notoire depuis les attentats, un virage néoconservateur. On ne peut pas refermer le débat sur la question économique et sociale. Il manque à gauche une voix qui porte la question nationale, pas de manière honteuse et pas sous l’angle ethnique du Front national. »
Certains demandent une primaire à gauche. Le MRC pourrait-il y participer ?
« Je suis favorable à tout ce qui pourrait servir à déverrouiller le débat. Mais j’ai des doutes sur le périmètre de cette primaire, et le nombre de participants. Sans Mélenchon, sans Hollande, dont je doute fort qu’il se prête au jeu, quelle pourrait être cette primaire?
La dernière fois que le MRC a présenté un candidat à la présidentielle, en 2002, il n’y avait pas de candidat de gauche au second tour. Craignez-vous ce scénario ?
« On n’a déjà même plus de président de gauche, donc ce n’est pas grave. Aux régionales, dans le Nord Pas-de-Calais Picardie et en Paca, on a eu un 21 avril volontaire. »
Aux régionales en Bourgogne Franche-Comté, le MRC a fait liste commune avec plusieurs composantes de la gauche, dont le Parti communiste. Une telle alliance est-elle possible pour une présidentielle ?
« Il faudrait trouver un support politique cohérent. Ce n’est pas impossible mais… Pour une présidentielle, on change d’échelle, avec d’autres questions. On n’est par exemple pas forcément d’accord avec la gauche radicale et son anti-racisme pavlovien, faire de la morale ne suffit pas. Les Français sont attachés à la Nation. Il y a une dérive criminelle, et je pèse mes mots, de la gauche, qui a abandonné les symboles révolutionnaires au profit du Front national. »
Pour être candidat à la présidentielle, il faut 500 signatures d’élus. Est-ce un obstacle pour vous ?
« Lutte ouvrière, le NPA ou Jacques Cheminade y sont arrivés, avec un réseau d’élus moins important que le nôtre et un positionnement politique plus exotique. Si nous n’y arrivons pas, c’est qu’on n’a pas été bon. Et je ne doute pas qu’on le sera. »
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