18 Sep

Régionales: à la gauche du PS, le rêve d’un « Grenoble amélioré »

Alors que les régionales approchent à grand pas, les partis à la gauche du PS s’organisent. Ce jeudi, des représentants régionaux de plusieurs partis se sont réunis à Besançon. Autour de la table, des membres du Parti communiste, du Parti de Gauche, d’Ensemble, trois composantes du Front de Gauche, mais aussi du MRC (le Mouvement républicain et citoyen fondé par Chevènement) et de Nouvelle Donne, le parti de Larrouturou. Le but: proposer un projet et une liste commune ouverte aux citoyens en Bourgogne Franche-Comté. Au moins une élue socialiste sortante est même prête à rejoindre le mouvement. Et certains espèrent aussi convaincre Europe Ecologie-les Verts, où on reconnaît en haut-lieu que « des discussions sont en cours ».

« Ce pourrait être un Grenoble amélioré ». Un participant, optimiste, à la réunion de différents partis de gauche jeudi à Besançon, s’imagine déjà recréer la surprise des municipales 2014. A Grenoble, l’écologiste Eric Piolle s’était imposé à la tête d’une liste regroupant des candidats d’Europe Ecologie-Les Verts, du Parti de Gauche et du milieu associatif notamment.

Pour l’instant, les partis de gauche réunis à Besançon se sont mis d’accord sur un texte, ce qui est déjà pas mal. Il sera rendu public dans le week-end. Une déclaration d’intentions en quelque sorte, basée sur le refus des politiques d’austérité, une plus grande solidarité entre territoires, une gouvernance plus démocratique et une conversion écologique de l’économie.

Les écologistes, justement, sont-ils solubles dans cette alliance? Les avis divergent. « Avec eux, on peut tout casser et être devant les socialistes au 1er tour », espèrent les uns. « Ils ne pensent qu’à eux et n’imaginent qu’une alliance derrière eux », dénoncent les autres.

Déjà, réunir autour de la même table Nathalie Vermorel (PCF de Saône-et-Loire, conseillère régionale sortante), Gabriel Amard (Parti de Gauche du Jura), Bastien Faudot (MRC – Territoire de Belfort) et Patrick Viverge (Nouvelle Donne – Jura), n’a pas été une mince affaire. Alors les Verts en plus…

EELV et PCF sont-ils capables de s’entendre ?

Absents de la réunion, les écologistes sont néanmoins « courtisés » par plusieurs de ces partis, dans le cadre d’échanges bilatéraux. Mais EELV a pris de l’avance et bat la campagne depuis un moment. Surtout, les militants ont déjà voté sur les têtes de liste départementales. Et à EELV on respecte le vote des militants. Un gros frein, du coup, en vue d’une éventuelle alliance.

Il faut aussi rappeler les forces en présence: EELV a 13 élus sortants (6 en Bourgogne, 7 en Franche-Comté), le PCF 5 élus (tous en Bourgogne) et le MRC un seul, en Franche-Comté. Au total, 19 sortants donc, tous élus en 2010 dans le cadre d’alliance avec le PS.

En politique, l’arithmétique est souvent éclairante: pour arriver à ce fameux « Grenoble élargi », communistes et écologistes sont condamnés à faire un bout de chemin ensemble. Illusoire? « Ce n’est pas complètement fermé », assurent les uns. « On saura faire ce qu’il faut », rassurent les autres.

Chez les Verts, on prévient néanmoins: « On ne fera pas une campagne anti-PS pour faire une campagne anti-PS ». Et on souligne aussi les divergences de fond avec certains partenaires potentiels comme le MRC, sur l’Europe ou le nucléaire notamment.

Finalement, Grenoble est encore loin.

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