Manuel Valls a lancé ce mardi soir à Audincourt (Doubs) un appel pressant au rassemblement de l’électorat de gauche en prévision de la législative partielle de dimanche, livrant aussi un plaidoyer vibrant en faveur de la défense des valeurs de la République, telle que la laïcité. « Mobilisez-vous! Soyez fiers de cette France du 11 janvier, qui s’est retrouvée et que nous chérissons. Soyez fiers de cette gauche que nous incarnons, de cette gauche qui affronte le réel avec la force de son idéal », a lancé le Premier ministre devant une assistance d’un millier de personnes environ. Manuel Valls était venu soutenir Frédéric Barbier, candidat du PS dans la quatrième circonscription du Doubs pour le siège de député laissé vacant par le départ de Pierre Moscovici comme commissaire européen.
Le reportage de Maxime Meuneveaux et Frank Ménestret. Avec le Premier ministre Manuel Valls, le sénateur-maire PS d’Audincourt Martial Bourquin et Laurent Colnot
collaborateur de notaire à Besançon
Si les Français ont manifesté en très grand nombre le 11 janvier, a dit le Premier ministre, « ce n’est pas pour que dans quelques jours ici on s’abstienne massivement ».
« La gauche est forte, pas quand elle s’adresse à elle-même, pas quand elle se divise », a exhorté Manuel Valls lors de son discours, brièvement perturbé par un chahut de quelques notaires protestant contre les initiatives les concernant dans la loi Macron de libéralisation de l’économie.
La CGT fait le coup de la panne
Le début de son intervention avait auparavant été retardé par une coupure de courant, pendant près d’une heure, qui a plongé dans la pénombre la salle où il devait se
produire, avec le son coupé, contraignant Manuel Valls à attendre dans un local voisin. Cette action a été revendiquée par la Fédération Nationale des Mines Energie
(FNME) CGT pour protester contre la loi de transition énergétique, « une bonne idée, mais avec de très mauvaises solutions ».
Quelques perturbateurs, parmi lesquels le candidat indépendant à cette législative partielle Ismaël Boudjekada, ont enfin été fermement invités à quitter la salle lors du discours de Manuel Valls.
Ces perturbations ont été condamnées par l’UMP: « C’est scandaleux, nous le condamnons à l’UMP. En démocratie, il y a d’autres moyens que de chahuter, de couper la lumière des meetings », a ainsi déclaré sur Europe 1 Gérald Darmanin, secrétaire général adjoint aux élections à l’UMP et ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy.
Frédéric Barbier « est le seul qui puisse permettre à la gauche de l’emporter au second tour. Il est le seul », avait insisté un peu plus tôt dans la journée Manuel Valls devant des journalistes, appelant aussi « au rassemblement de tous les électeurs de gauche » autour du candidat PS, pour faire barrage au candidat de l’UMP et à celui du FN.
Frédéric Barbier a reconnu lui-même s’attendre à des résultats « extrêmement serrés ».
« Voter pour défendre les valeurs de la République »
Cette élection législative partielle, avec un éventuel deuxième tour le 8 février, est la quatorzième élection législative de ce type depuis 2012, qui ont jusqu’ici toutes été perdues par les socialistes.
Fort de son fort rebond de popularité dans les sondages, ainsi que de celui de François Hollande, après les attentats de début janvier et les événements qui ont suivi, Manuel Valls entend mettre un terme à cette série de revers électoraux.
Il s’est livré pour cela à un vibrant plaidoyer de l’action de son gouvernement et de sa volonté de préserver « l’esprit du 11 janvier », axant en particulier son discours sur une défense ferme des valeurs de la République, telle que la laïcité. « Il faut aller voter pour défendre les valeurs de la République, la République telle que nous la défendons, la République avec sa fermeté, la République avec la laïcité, la République luttant contre les injustices », a lancé le Premier ministre.
« Quand dans une classe on ne peut pas enseigner la Shoah (…) c’est un échec pour toute la communauté nationale. Et quand un enfant désigne le juif comme l’ennemi,
c’est aussi un échec pour nous tous », a-t-il poursuivi.
« La différence fondamentale entre ce qui relève de la liberté d’expression (…) et le délit que constitue l’apologie du terrorisme ou la provocation à la haine raciale, c’est un débat fondamental et nous devons le reprendre, nous ne devons rien laisser passer. Dans une société fracturée, on la répare avec des valeurs », a insisté le Premier ministre. (AFP)
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