L’opposition régionale n’a pas participé à l’inauguration de la Cité des Arts et de la Culture de Besançon aujourd’hui. Les élus de l’UMP, Nouveau centre et divers droite dénoncent pêle-mêle « une inauguration convenue », « un caprice d’élu », « un financement exorbitant » et « un budget de fonctionnement indécent ». Le bâtiment a été inauguré ce vendredi après-midi en présence d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, et de Pierre Moscovici, ministre de l’Economie. Marie-Guite Dufay, la présidente de Région, Claude Jeannerot, le président du conseil général du Doubs et Jean-Louis Fousseret, le président de l’agglomération et maire de Besançon.
Les députés Frédéric Barbier (PS) et Eric Alauzet (EELV), les sénateurs Martial Bourquin (PS) et Jean-Pierre Chevènement (MRC), ainsi que le président PS du conseil général du territoire de Belfort Yves Ackermann étaient également présents, sans compter les nombreux élus municipaux, départementaux ou régionaux.
Le communiqué du groupe d’opposition au conseil régional
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Pour autant, notre groupe ne participera pas à cette opération de communication en grande pompe.
Certes, il s’agit de l’inauguration d’un projet socialiste, par des ministres socialistes, entourés d’élus socialistes. Mais notre choix n’est pas lié à un quelconque sectarisme, encore moins au rejet de toute politique culturelle.
Défiant la rigueur que doit imposer la gestion de l’argent public, il faut bien se rendre compte que la Cité des Arts participe de ce qu’on appelle un caprice d’élu propre à marquer son passage. Raymond Forni, comme Jean-Louis Fousseret et son tram, sont de ceux-là.
Dès les premières réflexions sur le projet, nous avons soulevé de nombreuses et pertinentes interrogations : son positionnement, son financement, son fonctionnement. Les études d’impact avaient largement déconseillé son implantation en bordure d’une voie de grand passage, faisant courir un danger pour les étudiants et les visiteurs, son incohérence totale avec l’aménagement de la ville et de son schéma de transports en commun.
Son financement exorbitant, près de 50 millions €, qui pèsera lourd sur des finances publiques de plus en plus contraintes. Son budget de fonctionnement indécent, qui mène à sacrifier d’autres politiques culturelles, quand nous devrions préserver notre capacité à soutenir toutes les formes d’expression artistique.
Pas sûr que les anciens bénéficiaires de l’aide à la production cinématographique régionale apprécient la fête d’aujourd’hui
De plus, était-il besoin de priver Dole du FRAC, incitant le président du Conseil général du Jura Christophe Perny à se tourner résolument vers le sud, organisant une exposition à Lyon la veille de l’inauguration de la Cité des Arts, narguant vertement la présidente de Région Marie-Guite Dufay.
Certes, Besançon avait besoin d’un nouveau conservatoire dont l’écrin était tout trouvé sur le site désormais vide de l’hôpital Saint Jacques, comme nous l’avions proposé. Avec un musée, et pourquoi pas un auditorium qui fait cruellement défaut, alors que nous comptons l’un des plus vieux et emblématique festival de musique. Voilà, un projet raisonnable qui aurait eu de l’allure, de l’envergure, de l’ambition, au coeur de la ville, bien desservi, à la porte du tramway et des stationnements.
Encore un coup raté !
Dommage pour Besançon. Le rayonnement, que nous souhaitons pour notre capitale comtoise, notre région, sera-t-il assuré par ce choix culturel ?
La Cité des Arts, fusse-t-elle de Kengo Kuma, ne sera jamais hélas le Guggenheim de Bilbao, comme nous le vendait Jean-Louis Fousseret. »
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