26 Fév

Jean-François Copé croit au « miracle » à Besançon

Jean-François Copé et Michèle Tabarot avec les candidats bisontins Jacques Grosperrin (UMP), Philippe Gonon (UDI) et Odile Faivre-Picon (MoDem) (©f3fc)

Jean-François Copé et Michèle Tabarot avec les candidats bisontins Jacques Grosperrin (UMP), Philippe Gonon (UDI) et Odile Faivre-Petitjean (MoDem) (©f3fc)

Le président de l’UMP Jean-François Copé a galvanisé les troupes hier lors de son passage dans le Doubs. D’abord dans le Pays de Montbéliard, puis à Besançon, le député-maire de Meaux a demandé à ses militants de « porter haut et fier l’étendard de l’UMP ». « Des villes réputées imprenables peuvent basculer, assure le patron de l’UMP. Le miracle est possible ». Dans la capitale comtoise, il a célébré l’union UMP-UDI-MoDem autour de Jacques Grosperrin, tandis que le camp socialiste se disait ravi de cette visite du chantre de la « droite décomplexée »: « Nous avons bien à Besançon un candidat de la droite dure surfant sur les divisions et prêt à tout pour servir ses propres intérêts », clame l’équipe de campagne de Jean-Louis Fousseret dans un communiqué.

Des adversaires qui se gaussent, des alliés un peu gênés aux entournures… A Besançon, le soutien de Jean-François Copé n’était pas forcément le bienvenu pour Jacques Grosperrin. Le candidat de l’UMP fait campagne avec ses alliés du centre-droit, l’UDI de Philippe Gonon et le MoDem d’Odile Faivre-Petitjean.

Et pourtant, c’est bien une standing ovation qui a accompagné le patron de l’UMP dans la capitale de région. Dans un local de campagne trop exigu pour accueillir tous les militants présents, Jean-François Copé s’est réjoui de cette union avec le centre. « Ce qui nous rassemble est infiniment plus important que ce qui nous sépare », a lancé le président de l’UMP, qui exhorte ses troupes à être « fières » de ce qu’elles sont. « Ayons le courage de nos convictions », assène-t-il, rappelant qu’il est le promoteur d’une « droite décomplexée ».

Une certaine idée de la droite qui paraît embarrasser les centristes, à l’image de cette conversation entre Philippe Gonon et un autre colistier de Jacques Grosperrin, Wilfrid Le Naour, sur les réseaux sociaux. Les deux hommes souhaitent mettre en avant des « personnalités plus populaires », comme Chantal Jouanno. L’ancienne ministre des Sports de François Fillon est attendue le 18 mars, quelques jours seulement avant le premier tour.

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Odile Faivre-Petitjean, quant à elle, a rappelé dans un sourire au micro que l’union était une force de frappe indispensable pour faire remporter les municipales, prenant l’exemple… de Pau, où « François Bayrou est soutenu par Alain Juppé ». Une pierre dans le jardin de Jean-François Copé, qui a affirmé sur France Inter lundi que « l’UMP ne soutient véritablement personne » à Pau.

Reste la question des alliances, et notamment du rapport au Front national. L’équipe du maire PS sortant, Jean-Louis Fousseret, rappelle à dessein l’appel de Jacques Grosperrin aux électeurs du FN au soir du premier tour des législatives de 2012. Et les « snipers » redoutés par l’UDI s’en donnent à coeur joie. Voici un extrait du communiqué publié hier par l’équipe de campagne du candidat PS-EELV-PCF:

« En réalité, nous sommes vraiment heureux de la visite de M. Copé car elle va permettre d’apporter des réponses certaines aux Bisontines et aux Bisontins et en particulier sur le sujet suivant : M. Copé dit combattre le FN depuis toujours. Il ne tolérerait  aucun rapprochement avec cette formation politique et serait même prêt à exclure les membres de l’UMP qui se fourvoieraient ! Son soutien effacerait-il alors la version « Grosperrin 2012 » qui, au soir du premier tour des élections législatives, tendait la main, explicitement et à plusieurs reprises, au FN pour sauver son siège ? Madame Montel, conseillère régionale et secrétaire nationale aux élus au sein du FN, a d’ailleurs déclaré : « … Jacques Grosperrin est venu pleurer dans notre giron au premier tour des législatives et (qui) adapte son discours selon les circonstances et les interlocuteurs ».

Jacques Grosperrin, pourtant, a été clair: « pas d’alliance avec le FN », tranchait-il en septembre dernier. Hier soir, Jean-François Copé en remet une couche: « voter aux extrêmes, c’est voter à gauche »: « Nous n’avons rien en commun avec le FN (…) il n’y aura aucune alliance ».

Le Front national, un « vote perdu » pour Jean-François Copé

Le patron de l’UMP préfère insister sur le bilan de l’exécutif socialiste, et notamment du ministre de l’Economie. « La bonne pioche, c’est Pierre Moscovici. Il incarne à l’envi l’échec socialiste ». Avec un Président de la République et un Premier ministre au ras des pâquerettes dans les sondages, la tentation de nationaliser le débat est grande pour l’UMP. Mais sera-t-elle suffisante pour assister à des « miracles » ?

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