« Nous avons plein de grandes villes sans tête de liste crédible. À Nantes, il n’y avait personne. Ni à Besançon, ni au Mans! » Voilà deux petites phrases, imprimées dans le Journal du Dimanche, qui alimentent les conversations depuis hier dans le landerneau politico-médiatique bisontin. Il faut dire que leur auteur n’est pas n’importe qui: Alain Marleix, député UMP du Cantal, est l’un des meilleurs connaisseurs de la carte électorale. C’est même lui le principal artisan du redécoupage des circonscriptions en vue des législatives de 2012. L’attaque en règle a évidemment fait les choux gras des partisans de Jean-Louis Fousseret. Du côté de l’UMP, c’était plutôt la soupe à la grimace.
J’imagine que c’est un hasard, mais mon marchand de journaux habituel n’avait plus le Journal du Dimanche hier en fin de matinée. Épuisé.
Pour une fois, le JDD parlait de Besançon. Oh trois fois rien, rassurez-vous. C’était au milieu d’un gros dossier sur les municipales, dans un article intitulé « L’UMP croit-elle encore à la vague bleue? ». A lire l’article en question, la réponse est non, mais ce n’est pas le sujet. Cinq petites lignes ont attiré l’œil averti d’une poignée d’internautes:
Evidemment, la citation d’Alain Marleix a fait le tour des popotes numériques de gauche…
Même l’UMP ne juge pas @JGrosperrin crédible… A lire dans le JDD du jour #besancon pic.twitter.com/hJRSpDSWeC
— Un Bisontin (@Un_Bisontin) 5 Janvier 2014
A droite, on a mis un peu de temps à réagir. C’est dimanche, et en plus on ne s’attendait sûrement pas à ce procès en « crédibilité » initié depuis son propre camp… Ce sont donc le conseiller municipal Michel Omouri et le porte-parole de Jacques Grosperrin, Ludovic Fagaut, qui tentent d’éteindre l’incendie. Pour eux, le pompier pyromane est parti pris.
@BisonTeint @ pourquoi donner du crédit à un ami proche d Humbert !! Nous avons un très bon accueil sur le terrain c est le plus important !
— Michel Omouri (@OmouriMichel) 5 Janvier 2014
@OmouriMichel @Un_Bisontin @eyejim @JGrosperrin @BisonTeint Nous faisons ici #campagne de terrain loin des petites phrases des egos #Paris— LFAGAUT (@FAGAUT1) 5 Janvier 2014
Pour en savoir plus, on a joint le principal intéressé. Alain Marleix a tout de suite vu de quoi on parlait. « Ah oui, la journaliste s’est trompée ». Tiens donc…
Figurez-vous qu’en fait, ces mots pour le moins inamicaux, le député UMP auvergnat les a bien prononcés, mais c’était « il y a plusieurs mois ». « On était encore au stade des négociations », assure Alain Marleix, qui estime qu’il n’y avait « pas de candidature de premier plan » avant celle de Jacques Grosperrin. Cela fera plaisir aux autres postulants…
D’ailleurs, Alain Marleix tient à le préciser, Jacques Grosperrin est « un très bon candidat ». « C’est un ami à moi », rajoute-t-il… Pourtant, à lire Ludovic Fagaut et Michel Omouri, les amis de ses amis…
Bon au final, on a quand même demandé à Alain Marleix si son ami avait des chances de gagner. Et bien devinez quoi, il a préféré ne pas trop s’avancer: « vous savez, Besançon est depuis longtemps à gauche »…
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