12 Nov

L’Office Public pour la Langue Occitane est en place

Ce matin, l’Assemblée Générale et le Conseil d’Administration constitutifs de l’OPLO se sont tenus à l’ancien Rectorat de Toulouse. Après plusieurs années de gestation douloureuse allant jusqu’à la grève de la faim de son désormais président David Grosclaude, cet organisme interrégional de promotion de l’occitan va pouvoir remplir sa mission : établir une politique linguistique commune. Une mutualisation des moyens rendue nécessaire par un contexte budgétaire difficile pour les collectivités territoriales.

Le cadre

C’est donc la rectrice (Hélène Bernard) et le directeur régional des affaires culturelles de Midi-Pyrénées (Laurent Roturier) qui ont accueilli et installé l’OPLO à Toulouse. Un premier conseil d’administration en présence de plusieurs élus qui participeront à cet office : David Grosclaude, Benoît Secrestat et Sylvie Salabert pour l’Aquitaine, Guilhèm Latrubesse, Dominique Salomon et Michel Pérez pour Midi-Pyrénées. Car pour l’instant, seules ces 2 régions font partie de l’OPLO. Mais avec la réforme territoriale, la région Languedoc-Roussillon va y entrer avec Midi-Pyrénées et le Limousin avec l’Aquitaine. Rhône-Alpes qui en avait fait la demande, pourrait en faire de même avec l’Auvergne qui a voté à l’unanimité une résolution pour en faire partie. La région Provence aurait fait connaître son intérêt.

L'assemblée constitutive de l'OPLO. Photo : Sirine Tijani

L’assemblée constitutive de l’OPLO.
Photo : Sirine Tijani

Ce type d’organisme existe en Alsace (structure privée), mais aussi pour le breton et pour le basque. C’est d’ailleurs le modèle juridique basque (Groupement d’Intérêt Public) qui a été choisi. Outre le président (David Grosclaude), un poste de directeur sera mis en consultation ainsi qu’un poste de chargé de mission et un poste administratif. L’Etat participe à l’OPLO et aura donc un représentant du ministère de l’Éducation nationale, un autre de celui de la Culture ainsi que le directeur régional de la DRAC de Toulouse. Il participera à hauteur de 15 000 € pour 2016 + la prise en charge d’un poste. Le siège provisoire est à l’hôtel de région de Midi-Pyrénées.

L’objet

Ce GIP a pour priorité des priorités l’augmentation des locuteurs. Donc de travailler sur une politique linguistique commune qui permette une transmission plus grande, en milieu scolaire, mais aussi au sein des familles et pour un public adulte. « Le premier travail en 2016 sera d’organiser l’équipe derrière son directeur, et de prendre contact avec les collectivités, communautés de communes, d’agglomération ou métropole pour tout ce qui concernera la politique linguistique », selon David Grosclaude. L’OPLO sera donc un interlocuteur unique pour les collectivités territoriales et l’Etat, un lieu où se prennent les décisions, en consultation avec le milieu associatif qui sera représenté dans un conseil consultatif. « Les institutions pour la première fois vont reconnaître l’existence de la langue occitane comme un objet à promouvoir. Avant, c’était l’énergie militante, les bonnes volontés qui devaient négocier avec l’administration et les institutions. Parfois avec méfiance. Là, les représentants de l’Etat sont à la même table, avec nous. Nous devrons travailler et obtenir des résultats. L’OPLO ne sera pas un moulin à déclarations ». Le nouveau président entend donc agir, dès 2016.

les membres qui composent l'OPLO (de gauche à droite) Guilhèm Latrubesse (élu MP) Laurent Roturier (Ministère de la Culture) Dominique Salomon (élue VP MP) Hélène Bernard (Rectrice de l'Académie de Toulouse) Benoit Secrestat (élu Aquitaine) David Grosclaude (élu Aquitaine) Sylvie Salabert (élue Aquitaine) Michel Perez (élu MP) Photo Sirine Tijani

les membres qui composent l’OPLO (de gauche à droite) Guilhèm Latrubesse (élu MP) Laurent Roturier (Ministère de la Culture) Dominique Salomon (élue VP MP) Hélène Bernard (Rectrice de l’Académie de Toulouse) Benoit Secrestat (élu Aquitaine) David Grosclaude (élu Aquitaine) Sylvie Salabert (élue Aquitaine) Michel Perez (élu MP)
Photo Sirine Tijani

L’OPLO en dates

2011 : l’idée d’un Office Public est lancée. Une charte inter-régionale et transfrontalière de développement de l’occitan est mise en place et désormais signée par 6 régions occitanes (Midi-Pyrénées, Aquitaine, Auvergne, Limousin, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon).

juin 2014 : les conseils régionaux de Midi-Pyrénées et Aquitaine votent la création de l’OPLO.

27/05 au 3/06 2015 : grève de la faim de David Grosclaude pour l’OPLO et obtenir l’engagement de l’Etat.

18/09/2015par arrêté ministériel publié au Journal officiel, l’État a entériné la création de l’Office Public de la Langue Occitane.

12/11/2015 : Conseil d’administration et Assemblée générale constitutifs de l’OPLO à Toulouse.

4/12/2015 : prochain conseil d’administration prévu. Il permettra de nommer un directeur, mieux connaître le cadre et le budget.

Benoît Roux et Sirine Tijani.

 

10 Nov

Arnaud Cance : un artista saique !

Dès la première écoute, on sait qu’il a du talent. Arnaud Cance a la voix parfaitement timbrée, belle, ample, chaleureuse. Autant à l’aise sur des créations que sur des adaptations comme celles de « La vielhòta » ou « Jorn de fièira » de Jean Boudou aux arrangements soignés et efficaces. C’est un chanteur à texte à qui on pourrait trouver des références prestigieuses. Mais pour ce natif du Rouergue, on pense naturellement à d’autres compatriotes : Wally et le Macarel Show qu’il a beaucoup écouté.

Fòto : Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

Il vient de sortir son premier album solo « Saique benlèu ! » lui que nous avons entendu dans plusieurs groupes comme « Le Comité », « Tres a cantar », ou encore au tout début de « Brick a Drac ». C’est aussi un homme orchestre adepte des boucles -très nombreuses sur son disque », un jongleur de sons qui joue avec sa voix et des percussions de toute sorte. On se rappelle notamment son numéro de verres avec Yves Durand dans « Tè tu. Tè ieu ! »

L’occitan a d’abord été pour lui une musique. Une langue non transmise mais qui a attisé sa curiosité, l’envie de d’aller vers d’autres univers. Après des études d’occitan à l’université du Mirail  (aujourd’hui Jean Jaurès), il intervient désormais dans les classes pour écrire des chansons avec les enfants et leur transmettre cette culture.

Fòto : Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

Sur ce disque, il s’est essayé à l’écriture en français (« Papillon sort du cocon » qui lorgne vers Brassens) mais aussi en occitan. Une envie travaillée l’an dernier lors des « Rencontres d’Astaffort » chez Francis Cabrel. Cela donne des morceaux assez variés où les mots sont distillés avec gourmandise, le son soigné par Fabien Salabert. L’album se termine par une ultime couleur à sa riche palette sonore : « Solé ». Un chant d’au revoir créole découvert par un ami sur un bonus DVD de la Compagnie Créole. De l’éclectisme servi avec goût et générosité.

Nous l’avons retrouvé à Saint-Just-sur-Viaur, dans un ancien moulin, una bòria comme Boudou en a tant décrites. Avec 2 morceaux extraits de « Saique benlèu » : « Jorn de fièira » et « Solé ». Un artista vertadièr que cal anar descobrir.

Lo Benaset

 


« L’uèlh blu » (Trad/Arnaud Cance) extrait du spectacle « Saique benlèu ». Enregistré à la MJC de Rodez.
Réalisation: Thibault Mazars et Patrice Geniez – Mixage: Fabien Salabert/Les Hauts plateaux – Lumière: Cheese – Oeil extérieur: Bernard Cauhapé

07 Nov

La Setmana a besonh d’Occitans per s’abonar.

Al moment ont los Occitans son per carrièra, ont pica lo moment de demandar mai de mejans per l’occitan als candidats per las regionalas, benlèu qu’un pauc de coeréncia fariá pas de mal.

La Setmana, lo sol setmanièr occitan, festeja sonses 20 ans dins la dolor. En presa a de dificultats, li caldriá entre 300 e 400 abonats en mai; simplament per contunhar de viure. Abans donc de créisser e multiplicar los utisses occitans, es plan de s’interessar e de far viure los que existisson.

La Setmana en chifras :

Mai de 1995 : naissença de La Setmana

5 cambiaments de formulas. Duèi tot en color

La paginacion que passa de 8 a 16 pajas

2012 : La Setmana es tanben en linha

Budgèt : 113 000

Tiratge : 1500 exemplaris

Abonats : mai de 700

4 salariats

D’informacions generalas

Dins La Setmana se tracta de tot. De l’actualitat internacionala, nacionala, locala, amb un agach occitan. « Fasem en prioritat d’informacions d’òrdre inter-regionalas. Mas tanben tot çò que pertòca a las lengas, de problematicas environomentalas. E fasem aquò dins una diversitat dialectala. Los articles son redigits dins 4 dels 7 dialèctes », nos dís son cap-redactor Clamenç Pech. Es un jornal occitanista a la basa, que respècta la pluralitat de las expressions, « Mas donam pas la paraula a l’extrèma-drecha. N’en parlam mas fasèm pas d’entrevistas », segon Clamenç Pech. Lo legeire mejan a entre 20 e 55 ans. E pas question –amai las dificultats- de sortir una edicion bilingüa.

p6_couv_setmanaLos qu’escrivon

Son pas que dos jornalistas : Clamenç Pech e Fanny Lartigot que ven de la ràdio e qu’es una –web-jornalista. Pel demai, Cécile Hautefeuille fa de pijas, Maurice Romieu de punts de lenga, Andriu de Gavaudan los editorials, Sèrgi Viaule o Joan-Claudi Forêt las criticas de libres… E n’i a d’autres. Lo jornal es dubèrt a totes los que vòlan escriure. Òm i tròba tanben de causas escambiadas dins l’encastre de la FIMOC (Federacion Interregionau de Mèdias Occitans) e que son passadas per exemple sus las ràdios occitanas. Lo creator del Jornalet Ferriol Macip i fa tanben d’articles a gratis.

Las dificultats

La Setmana es un jornal que tòca pas d’ajudas dirèctas de las collectivitats. I a pas gaire de publicitat tanpauc. E cal pagar los salaris dels 4 emplegats. Coneis de dificultats coma los autres mèdias, subretot de la prèmsa escricha, patís tanben dels contenguts que se multiplican sus internèt. La sola ressorga son donc los abonaments. Lo tiratge de 1200-1500 exemplaris se ven aital, amb un pauc de distribucion en quiòsques. Es per aquò que caldriá 3 a 400 abonats de mai per capitar dins la subrevida del jornal.

La còla. Fòto : La Setmana

La còla. Fòto : La Setmana

L’avenir ?

En esperant, lo jornal contunha de caminar. Son a aprestar una edicion novèla per l’internèt per la debuta de 2016. I aurà mai de diversitat dins los contenguts, de vidèos, mai de multimèdia. Lo contengut serà mitat pagant, mitat a gratis.

A mai se i aguèt un pauc mens de monde a Montpelhièr per la crida, s’en deuriá ben trobar quauques uns per s’abonar. O alèra es pas la pena de demandar mai de causas per la lenga se l’òm daissa crebar las que son aquí.

Lo Benaset

 

01 Nov

« Un jour en France » sur les langues régionales

« Pourquoi s’accrocher aux langues régionales ? » C’était le menu vendredi matin de l’émission « Un jour en France » sur France Inter. Ceci après une semaine très riche : manifestations du 24 octobre, rejet par le sénat le mardi 27 du processus de ratification de la charte européenne. Une émission dirigée par l’excellent Bruno Duvic qui s’est fait remarquer pour ses présentations de journaux, ses revues de presse et l’émission « Et pourtant elle tourne ».

14334112Certains y trouveront certainement à redire, mais au moins l’émission aura été de bonne tenue, bien loin des clichés habituels, et pour une fois l’occitan n’était pas réduit à la portion congrue. La reportrice Clémence Fulleda était à Montpellier pour la manif occitanes avec de magnifiques et clairvoyantes interventions de Marius Blenet. Elle s’est aussi rendue à Toulouse pour écouter de l’occitan dans le métro et le lire sur les plaques de rues. Sous le regard enjoué d’Esther Mimart. Sans oublier un coup de fil de Jean, professeur d’occitan très en verve et qui annonce la fin de l’oc au collège dès la rentrée prochaine.

Mais n’allez pas croire qu’il n’y avait que de l’oc dans l’émission. L’invité principal était un écrivain breton (magnifique et pertinent Yann Queffélec) avec des interventions d’Alain Bentolila, professeur de linguistique à l’université Paris Descartes, plutôt favorable aux langues régionales mais qui ne souhaite pas qu’elles soient langues enseignantes. Seule petite accroche, l’intervention téléphonique de François Gros Disdier, Sénateur Les Républicains de la Moselle, seul véritable adversaire dans cette émission que vous pouvez ré-écouter.

Lo Benaset

Une anthologie occitane plébiscitée au Royaume Uni

« Grains of Gold », le fruit de 5 ans de recherches et traductions. Quasi 800 pages de littérature occitane traduite dans langue de Shakespeare par James Thomas, des prémices jusqu’au XXIème siècle. Cet ouvrage avec est aujourd’hui un best seller pour son éditeur.

This anthology offers something new. Alongside troubadour and other medieval texts, Grains of Gold  introduces the English-speaking reader to the rich body of Occitan literature from the middle ages to the present day, covering the Renaissance,  the Enlightenment and French Revolution, Romanticism, Frédéric Mistral and the Félibrige – the first organised revival of Occitan – Modernism and twentieth-century Occitanism, as well as the work of twentieth- and twenty-first century writers. 

Ce livre fait aussi l’objet d’un concours organisé par le English PEN’s, le PEN club étant une association d’écrivains de 147 pays différents. Il existe d’ailleurs un PEN CLUB de lenga d’òc sur Facebook.

Vous pouvez encore voter pour cet ouvrage. Il est au coude à coude pour la première place.

Benoît Roux

31 Oct

Qui a voté la motion Philippe Bas en Auvergne ?

Suite de l’analyse sur le vote des sénateurs mardi concernant la motion de Philippe Bas qui a empêché le débat sur la charte européenne des langues régionales. Heureusement que les 3 sénateurs du Puy-de-Dôme ont sauvé l’honneur.

9 sénateurs en Auvergne

CONTRE (3) : Michèle André (Puy-de-Dôme), Jacques-Bernard Magner (Puy-de-Dôme), Alain Néri (Puy-de-Dôme)

POUR (6) : Gérard Dériot (Allier), Claude Malhuret (Allier), Bernard Delcros (Cantal) Jacques Mézard (Cantal), Olivier Cigolotti (Haute-Loire), Gérard Roche (Haute-Loire)

30 Oct

Charte européenne : qui a voté la motion de Philippe Bas ?

Mercredi, 334 sénateurs se sont prononcés sur la motion préalable déposée par le président de la commission des lois au Sénat Philippe Bas. Elle a été adoptée avec 179 votes, contre 155 qui voulaient que le texte de Christiane Taubira soit examiné. Le processus de ratification est une fois de plus interrompu. Mais qui sont ceux qui n’ont pas voulu qu’il se poursuive ?

Coup d’œil par régions et par groupes.

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EN REGION

18 sénateurs en Midi-Pyrénées

CONTRE la motion Philippe Bas (8) : Alain Duran (Ariège), Claude Raynal (Haute-Garonne), Raymond Vall (Gers), Franck Montaugé (Gers), Gérard Miquel (Lot), Jean-Claude Requier (Lot), Josette Durrieu (Hautes-Pyrénées), Thierry Carcenac (Tarn)

POUR la motion (7) : Jean-Claude Luche (Aveyron), Françoise Laborde (Haute-Garonne), Pierre Médevielle (Haute-Garonne), François Fortassin (Hautes-Pyrénées), Philippe Bonnecarrère (Tarn), François Bonhomme (Tarn-et-Garonne), Yvon Collin (Tarn-et-Garonne)

N’ont pas pris part : Alain Marc (Aveyron), Alain Chatillon (Haute-Garonne), Brigitte Micouleau (Haute-Garonne)

12 sénateurs en Languedoc-Roussillon

CONTRE (5) : Roland Courteau (Aude), Gisèle Jourda (Aude), Simon Sutour (Gard), Henri Cabanel (Hérault), Hermeline Malherbe (Pyrénées-Orientales)

POUR (4) : Vivette Lopez (Gard), Jean-Paul Fournier (Gard), Jean-Pierre Grand (Hérault), Alain Bertrand (Lozère),  

Abstention : François Commeinhes (Hérault). N’ont pas pris part au vote : Robert Navarro (Hérault), François Calvet (Pyrénées-Orientales)

15 sénateurs en Aquitaine

CONTRE (11)Claude Bérit-Débat (Dordogne), Bernard Cazeau (Dordogne), Alain Anziani (Gironde), Françoise Cartron (Gironde), Philippe Madrelle (Gironde), Jean-Louis Carrère (Landes), Danielle Michel (Landes), Pierre Camani (Lot-et-Garonne); Frédérique Espagnac (Pyrénées-Atlantiques), Georges Labazée (Pyrénées-Atlantiques), Jean-Jacques Lasserre

POUR (4)Gérard César (Gironde), Marie-Hélène Des Esgaulx (Gironde), Xavier Pintat (Gironde), Henri Tandonnet (Lot-et-Garonne)

6 sénateurs en Limousin

CONTRE (3)Éric Jeansannetas (Creuse), Jean-Jacques Lozach (Creuse), Marie-Françoise Perol-Dumont (Haute-Vienne)

POUR (3)Daniel Chasseing (Corrèze), Claude Nougein (Corrèze), Jean-Marc Gabouty (Haute-Vienne)

25 sénateurs en PACA

CONTRE (8)Jean-Yves Roux (Alpes de Haute-Provence), Didier Guillaume (Drôme), Marie-Pierre Monier (Drôme), Samia Ghali  (Bouches-du-Rhône), Jean-Noël Guérini (Bouches-du-Rhône), Mireille Jouve (Bouches-du-Rhône), Marc Daunis (Alpes-Maritimes), Claude Haut (Vaucluse)

POUR (15)Patricia Morhet-Richaud (Hautes-Alpes), Gilbert Bouchet (Drôme), Michel Amiel (Bouches-du-Rhône), Jean-Claude Gaudin (Bouches-du-Rhône), Bruno Gilles (Bouches-du-Rhône), Sophie Joissains (Bouches-du-Rhône), Dominique Estrosi Sassone (Alpes-Maritimes), Colette Giudicelli (Alpes-Maritimes), Jean-Pierre Leleux (Alpes-Maritimes), Louis Nègre (Alpes-Maritimes), Pierre-Yves Collombat (Var), Hubert Falco (Var), Christiane Hummel (Var), Alain Dufaut (Vaucluse), Alain Milon (Vaucluse)

N’ont pas pris part au vote : Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône), David Rachline (Var)

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PAR GROUPES

Les unanimes CONTRE

Le groupe « Socialiste et républicain » a voté comme un seul homme. 110 sénateurs et autant de voix qui se sont exprimés contre la motion de Philippe Bas et pour que le débat ait bien lieu. Même chose chez les écologistes : 10 sénateurs qui ont suivi le groupe socialiste. Unanimité aussi pour le groupe « Communiste républicain et citoyen » : pas une seule voix n’a manqué.

Les POUR partagés

Au sein du groupe « Les Républicains » (ex UMP), on a évidemment suivi le sénateur de la Moselle Philippe Bas. Mais sur 144 votants, 134 ont voté pour, 4 se sont abstenus, 4 n’ont pas pris part au vote dont le sénateur de l’Aveyron Alain Marc. 2 sénateurs ont tout de même voté contre : Jean-Jacques Panunzi, Philippe Paul.

Groupe « Union des Démocrates et Indépendants ». Majorité de pour (33 sur 42), mais 6 voix contre dont celle de Jean-Jacques Lasserre. 2 abstentions plus Chantal Jouanno qui n’a pas pris part au vote. 

Enfin le groupe du « Rassemblement Démocratique et Social Européen » est lui très partagé : 9 POUR et 8 CONTRE dont le dissident socialiste Jean-Noël Guérini et l’ex PC Robert Hue. Enfin 6 sénateurs ne figurent dans aucun groupe. 3 ont voté pour et 3 n’ont pas voté dont Messieurs Robert Navarro, David Rachline, Stéphane Ravier.

Lo Benaset

 

 

 

29 Oct

Manifestations pour les langues régionales

Samedi 24 octobre, les défenseurs des langues régionales ont manifesté un peu partout en France. Petit compte rendu avec les stations régionales de France 3.

Fòto : Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

Montpellier : grande manifestation pour la sauvegarde de la LANGUE OCCITANE

Selon les organisateurs, quelque 15 000 personnes étaient présentes, samedi 24 octobre à Montpellier, pour un grande manifestation pour la sauvegarde de la langue occitane. La marche, festive et militante, a commencé à 14 heures sur l’esplanade Charles De Gaulle, dans le prolongement de la place de la Comédie. Organisé par les écoles calendretas, des établissements bilingues franco-occitans qui scolariseraient aujourd’hui 3 600 élèves en France, et l’IEO. Le défilé a réuni des manifestants de plusieurs départements.

Au-delà d’une reconnaissance qu’ils considèrent pour l’instant comme symbolique, les défenseurs de la langue occitane souhaitent que le gouvernement aille plus loin encore pour la préservation de ce patrimoine.

Reportage de F. Garel, P. Trouillet et V. Portela-Rosa :

Montpellier : près de 15 000 personnes manifestent pour la sauvegarde de la langue occitan

Tweets des têtes de liste présentes :

Comme chaque année, une grande manifestation a eu lieu à Carhaix (29) pour appeler à la pleine reconnaissance des langues régionales. En Bretagne, la seconde revendication est bien sûr la réunification de notre région, en réintégrant la Loire-Atlantique.

Mais pour les milliers de manifestants présents, la déception est profonde. La dernière réforme territoriale menée par la majorité socialiste n’a pas fait bouger la carte de la région. Et au Sénat, tenu par la droite, le vote de la charte des langues régionales, prévu mardi, semble mal engagé. Du coup, gauche comme droite en prennent pour leur grade, car ce surplace exaspère les manifestants.

reportage de Muriel Le Morvan et Christian Polet :

Carhaix (29) : de l’amertume chez les défenseurs des langues régionales

PAYS BASQUE

Environ 3.250 personnes (source police) 5000 selon les organisateurs, ont défilé à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) pour l’officialisation de la langue basque et pour réclamer la création d’une collectivité spécifique basque limitée au Pays basque français, à ce jour intégré avec le Béarn au département des Pyrénées-Atlantiques.


Rassemblement pour les langues régionales

Ajaccio – Manifestation pour la défense de la LANGUE CORSE

L’association Parlemu Corsu appelait au rassemblement samedi à Ajaccio pour défendre la co-officialité de la langue corse. Pour porter son message, le collectif avait choisi d’organiser une Granitula, une procession traditionnelle en spirale qui se pratique en Corse le Vendredi Saint.


Manifestation pour la défense de la langue Corse

Strasbourg : manifestation pour la défense de l’ALSACIEN

A Strasbourg, le cortège a rassemblé environ un millier de défenseurs de l’alsacien. La manifestation strasbourgeoise, à l’initiative de l’association les « Alsaciens Réunis », visait entre autres à refuser, selon le communiqué des organisateurs « une ratification au rabais de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, au moment où le Conseil d’Etat doit prendre sa décision sur la réforme territoriale qui fait disparaître arbitrairement l’Alsace ». 


Strasbourg : manifestation pour la défense de l’alsacien
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28 Oct

Le fil de la Charte européenne

Depuis 17 ans, la charte européenne des langues minoritaires fait parler d’elle en France. A travers elle, et même si sa portée reste symbolique, c’est un statut pour les langues régionales qui est demandé. Retour sur des moments clé.

  • 27 octobre 2015 : les sénateurs votent une mission préalable de rejet. Le projet de loi constitutionnelle portant ratification de la dite Charte qui prévoit l’ajout d’un nouvel article 53-3 à la Constitution ne sera pas examiné par les sénateurs.
  • 5 novembre 1992 : ouverte à la signature. 
  • 1er mars 1998 : entrée en vigueur de la Charte
  • 7 mai 1999 : la France signe la Charte par l’intermédiaire de Pierre Moscovici, le Ministre délégué aux affaires européennes de Lionel Jospin. Sa signature a été assortie d’une déclaration interprétative. La France a signé 39 engagements sur les 98 de la charte. Il en fallait minimum 35.
  • le Conseil constitutionnel a été saisi par le président de la République, Jacques Chirac, afin de savoir si une modification de la Constitution était nécessaire pour ratifier la Charte. Dans sa décision du 15 juin 1999, le Conseil, s’appuyant sur l’article 2 de la Constitution française qui dispose que « la langue de la République est le français », il décide dans son article premier que « La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires comporte des clauses contraires à la Constitution. » Selon le Conseil, en reconnaissant des droits spécifiques à des groupes particuliers (les locuteurs de langues régionales ou minoritaires), la Charte rompt l’égalité devant la loi et met en cause le principe d’unicité du peuple français. De plus, les clauses qui visent à encourager l’usage des langues régionales dans la vie publique sont jugées contraires à la règle constitutionnelle selon laquelle la langue de la République est le français. » Le processus de ratification est arrêté.
  • Pourtant en septembre 98, le juriste Guy Carcassonne avait remis un rapport à la demande de Lionel Jospin précisant que «  la Charte n’est pas, en elle-même, incompatible avec la Constitution étant entendu, d’une part, que l’objet de la Charte est de protéger des langues et non nécessairement de conférer des droits imprescriptibles à leurs locuteurs, et d’autre part, que ces langues appartiennent au patrimoine culturel indivis de la France. Le rapport indique que la France peut, dans des conditions compatibles avec la Constitution, souscrire jusqu’à cinquante deux des engagements prévus par la Charte. »
  • De son côté, le Conseil d’État, en 1996 et en 2013, puis le 30 juillet 2015, a rendu à 3 reprises un avis défavorable (mais non contraignant) à la ratification de cette Charte avec les mêmes arguments que ceux du Conseil constitutionnel.
  • juillet 2008, sous Nicolas Sarkozy, la Loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la VeRépublique a ajouté l’article 75-1 à la Constitution qui dispose que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Mais Nicolas Sarkozy n’a jamais souhaité ré-ouvrir le dossier ratification de la Charte. « la Charte des langues régionales a pour but de reconnaître des droits linguistiques à toutes les minorités et de les placer sous le contrôle d’une Cour européenne qui jugera sans tenir compte de notre histoire nationale et de notre tradition républicaine ». 
  • 31 juillet 2015 : lors du Conseil des ministres, la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a présenté le projet de loi constitutionnelle portant ratification de la Charte qui prévoit l’ajout d’un nouvel article 53-3 à la Constitution. « Art. 53-3. – La ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires adoptée à Strasbourg le 5 novembre 1992, complétée par la déclaration interprétative annoncée le 7 mai 1999 au moment de la signature, est autorisée. »

8 autres pays l’ont signée mais toujours pas ratifiée : l’Azerbaïdjan, la France, l’Islande, l’Italie, l’ex-République yougoslave de Macédoine, Malte, la Moldavie et la Russie.

25 pays ont signé et ratifié la Charte : l’Allemagne, l’Arménie, l’Autriche, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la Hongrie, le Liechtenstein, Luxembourg, le Monténégro, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, Le Royaume-Uni, la Serbie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, la Suisse et l’Ukraine.

Benoît Roux

26 Oct

Sentits de manif occitana

Òm poiriá tornar parlar dels guirguilhs entre organizadors ancians o pas de « Anem òc! », se la data e la vila causidas èran las bonas? Tornar tanben sul nombre de cridaires, qual i èra o pas…? E per de que?

Mas benlèu que tot aquò es pas essencial. Cò que sembla solide, es que sèm benlèu a la fin de quicòm e a l’espèra d’autra causa. Retorn e sentits sus aquesta crida, sens jujar, ambe de positiu, de causas a socar, per assajar d’avançar.

Fòto : Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

Intervencions dels politics

Dissabte a Montpelhièr, cridaires e monde politic èran esperats. Sus l’esplanada, los Occitans metèran un pauc de temps a arribar. Nautres, èrem a la sala Petrarque ont los candidats a las regionalas devián presentar lo lor program per la lenga e respondre a de questions. L’afar èra pas dubèrt al public mas a la premsa. Cada candidat aviá 10 menutas per expausar sas mesuras e un bon quart d’ora per respondre.

Gérard Onesta Fòto : Lo Benaset

Gérard Onesta
Fòto : Lo Benaset

En lista, lo cònse de Montpelhièr Philippe Saurel « Citoyens du Midi », Gérard Onesta « Nouveau Monde », Dàvid Grosclaude per Aquitània, Dominique Reynié « Les Républicains » e Carole Delga « Parti Socialiste ». Cal ben plan dire que las intervencions foguèron fornidas. Los candidats avián plan trabalhat lo lor dorsièr, ambe de prepausicions de còps que i a originalas estant que cada candidat passava a despart. Cò qu’empachava las repapiadas e autras subreditas. I avem consacrat lo primièr reportatge del jornalet especial. En precisent qu’aviam causit de metre sonque los candidats per las ancianas regions Miègjorn-Pirenèus e Lengadòc-Rosselhon estant que lo jornal es pas escampilhat en Aquitània. Donc veiretz pas Dàvid Grosclaude.

 

Òm pòt notar un quasi consensus sus l’urgéncia de far quicòm per l’ensenhament de la lenga (Gerard Onesta prepaua en mai de trobar un estatut mai solide per Calandreta), meteissas prepausicions tanben per la senhaletica (Montpelhièr aurà sas placas bilingüas per carrièra) la socializacion ambe de mesuras dins los transpòrts (metro, Tram, TER) que son de la competéncia de las regions. Prepausicions tanben per los mèdias, mai pel privat que pel public un pauc doblidat… 

Dominique Reynié Fòto : Lo Benaset

Dominique Reynié
Fòto : Lo Benaset

Onesta vòl fargar una television regionala, Reynié prene en carga los fraisses de las frequencias per las ràdios…Cadun i anèt de sa prepausicion ambe quauquas orginilatat de notar : fa dintrar l’occitan dins lo numeric per Saurel dins l’afar de la French Tech, meteissa causa per Reynié que parla d’una « Silicon Valley » del film d’animacion dins la region ont l’occitan podriá dintrar. x

Carole Delga Fòto : Lo Benaset

Carole Delga
Fòto : Lo Benaset

Carole Delga ela se distinguèt en parlem de l’Estivada  » qui restera un festival inter régions à Rodez. J’en ai parlé avec Christian Teyssèdre ». Veirem ben…A la fin del discors, cadun votèt de òc, simbolicament, per la lenga.

Mas aquestas intervencions de qualitat, ambe de promesas que caldrà téner, son una brava capitada qu’auriam pas aguda i a encara quauquas annadas. Benlèu que las cridas e d’autras causas an pesat.

Crida de 2015

Tot lo monde aviá un pauc paur (d’unes benlèu esperavan) que la mobiliacion fogèsse pas de las fòrtas. Donar una chifra precisa es pas de bon far. Qual manifestava? Qual se passejava? La policia nos parlèt de 4000 personas. Los organizadors de 15 a 18 000.


Lo nombre, nos en fotèm un pauc. Es pas aquò que va cambiar grand causa. La chifra es pas bona, mas pas pietadosa, sens dobte onorabla… Cò que sembla clar, es una cèrta lassièra d’aquesta forma de protèsta. En escotant los que èran dins lo cortègi, dison que lo vam èra pas lo meteis, mens de musica (amai la presencia de Test sul carri de
Convergéncia Occitana), mens de plaser a èsser aquí, mai de dobtes. D’unes n’an un confle d’una crida plan planeta. Caquelà, n’i a qu’an pas pres lo cortègi ambe los autres per anar pausar una caissa a la prefectura.

IMG_0170I a totjorn l’afar de la contra-crida de Provença. Ambe aquí tanben los caps de listas politics. A Montpelhièr, se vegèt pr’aquò de Provençals, de Felibres… De criticas se faguèron tanben sul percors, tròp a despart del monde, tròp « frech ». De questions se pausan dins los mèdias, los comentaris florisson d’un pauc pertot.

De prepausicions se fan coma per exemple ambe Dàvid Grosclaude o Evelina Houlès dins lo Jornalet. N’i a segurament d’autres, declarats o pas. Es benlèu lo moment de soscar a d’autres biais, d’autras organizacions, sens brutlar complètament lo camin qu’es estat fach.

Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

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