03 Juil

Tristan, un magicien des sons révélé sous le nom d’OZ

Il serait facile de qualifier OZ de magicien. Mais c’est pourtant bien vrai. Ce jeune toulousain a abandonné les starts-up et l’ingénierie pour vivre de sa passion. Premier miracle. S’il a bien appris le piano, il n’a pas spécialement les moyens d’en avoir un pour enregistrer ses productions. Et comme il est informaticien, il recréé des sons d’instruments auxquels il ajoute des samples. Aussi vrai que nature : deuxième miracle. Il n’est pas dans certains stéréotypes du rap mais au contraire dans la singularité. Il sort ce vendredi son tout nouveau clip « J’sais pas ». OZ se livre avec honnêteté et franchise.

OZ en concert © Rémy Sirieix

J’suis perdu, j’sais pas quoi faire
J’suis perdu, j’ai besoin d’air
J’suis perdu j’sais pas quoi faire
Et si j’décidais simplement d’être moi qu’est ce que ça peut faire ?

C’est le refrain du tout nouveau clip d’OZ sorti ce vendredi 3 juillet. Nouveau single sensible et sincère. Une déambulation éthologique dans les rues de Toulouse d’un artiste en devenir.

NOUVEAU CLIP OZ – J’sais pas

Oz ose vivre sa passion

Tristan, alias OZ est issu d’une famille modeste où il fallait se partager le piano entre les 4 enfants. Lui, il aurait préféré le sax. Il prend quand même des cours pendant une quinzaine d’années. Registre classique puis impro jazz. « J’ai gardé tout cet apprentissage ».

Ingénieur en informatique, le destin semble lui sourire. Il travaille pour des grosses et petites starts-up. Mais voilà. A 26 ans il en a assez. Il claque tout, lassé et fatigué de cette vie faussement intense et clairement artificielle. Il a toujours aimé écrire mais c’était jusque-là pour ses pots de départs. La passion de la musique emporte tout, y compris les doutes et sa timidité. « Dans mon métier, on m’a souvent fait comprendre que j’étais un provincial et qu’il fallait gommer mon accent, que l’on ne pouvait réussir qu’à Paris. Quand j’ai vu que KDD ou Bigflo & Oli pouvaient réussir dans d’autres conditions, ils m’ont donné un idéal. Je me suis dit que nous avions le droit d’y arriver ici. »

OZ en concert © Rémy Sirieix

Le magicien des sons

Dans ses oreilles, il y a un peu de classique (Chopin, Tchaïkovski…), du jazz, du hip-hop, Hocus-Pocus, Ben Mazué, Stromae ou Balkan Beat Box. Un éclectisme, une curiosité due à de nombreuses recherches, à l’affût d’un sample qui pourrait être le détonateur d’une compo. « J’essaie de trouver des influences, la musique orientale par exemple qui me parle beaucoup alors que je ne suis jamais allé là-bas. »

© Inès Amadeï

Et les recherches ne s’arrêtent pas là. Tous les sons que l’on entend sur son EP « Impatient » ont été recréés grâce à des bidouillages informatiques. « J’aimerais faire mes morceaux sur un piano droit. Mais là où j’enregistre, ça fait 3 m2! «  Alors Tristan peaufine le son en perfectionniste qu’il est. Tout y est : le bruit des touches et de la pédale, les résonnances du piano. « Au début mes sons étaient pas tops et on me l’a dit. J’ai travaillé pour corriger tous ça et obtenir le son que je voulais. » Un vrai magicien je vous dis.

Quand on écoute les 5 titres de son dernier EP, on sent de suite un univers personnel, loin des clichés et d’un certain clonage que l’on entend parfois dans le rap. Les morceaux sont enrichis par de faux-vrais instruments (piano, guitare, cuivres, cordes…), tout est bien équilibré avec un travail sur la spatialisation avec une production très soignée.

La sincérité d’un artiste

On a tous un cratère en soi. C’est compliqué à gérer. J’aime bien les morceaux où il y une grande tirade de dénonciation.

Côté texte, c’est la lucidité et la franchise d’un vêcu où le doute laisse peu de place aux certitudes. Le meilleur exemple est sans doute « 9 longs » où l’artiste se dévoile. 9 plans séquences qui se déroulent sous forme de discours (tiens au passage, petit jeu de mots de Tristan : 9 longs, 10 courts !). C’est cash, un peu trash, les errances d’une vie qui reste encore à écrire. « J’avais envie de me lâcher. Ce texte, je l’ai fait pour moi. C’est complètement auto-biographique. Je l’ai enregistré d’une traite. Je l’ai beaucoup écouté, pleuré, réécouté, repleuré. »

OZ – 9 longs

Cet EP « Impatient » est une prose sur le temps. Comme le premier titre « Stress » lors d’un examen scolaire où tout se bouscule et bascule. Un flow incessant de mots sans trop de respirations. On frôle la suffocation. Des tranches de vies jamais impudiques et parfois drôles. Comme « Ethan » qui décrit les dégâts de l’alcoolisme sur un rythme un peu éméché où l’on apprend à la fin que « Ethan » est Mr Hole (Ethanol!). Et puis sur un air de piano un peu retro, mon titre préféré « Demain est hier ».

OZ – Demain est hier

 

Une lucidité qui l’amène à ce nouveau titre qui sort aujourd’hui : « J’sais pas » à la basse bastonante. « C’est parti d’un constat : il me reste pas beaucoup d’indemnités chomage. Que dois-je faire? Persévérer dans ma passion? Passer à autre chose? Je suis bourré de doutes. »

Un deuxième titre est en préparation : « Tu préfères ». « Ce sera plus pop, avec des cuivres à la Manu Chao que j’adore. »

Tristan à des doutes existentiels mais OZ possède des certitudes musicales : Tristan a du talent et ce serait un gâchis qu’il abandonne. Allez, encore un petit miracle Magicien d’Oz !

Benoît Roux

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30 Juin

A Toulouse, l’Orchestre de Poche emballe sur des rythmes d’Argentine

Ils sont 11 musiciens à rentrer dans l’Orchestre de Poche. Cette formation toulousaine regroupe tous les instruments d’un orchestre classique. Mais leur registre est tout aussi bien trad, world music, que musique de cinéma, répétitive… avec un esprit punk-rock. L’Orchestre de Poche vient de sortir un nouvel album « Paraná ». Son leader et créateur Bruno Coffineau était parti en Argentine pour voir des amis. Il est revenu de ce voyage avec… la dengue ! Mais surtout 13 morceaux soufflés par les rythmes argentins.  Rafraîchissant. 

Orchestre de Poche album « Paraná »

Les sons et les rythmes du nord-est de l’Argentine

Paraná c’est une seule inspiration, un voyage unique. Un album homogène.

Il y a 5 ans, Bruno Coffineau part de l’autre côté de l’Atlantique pour retrouver des amis Argentins. Direction le nord-est du pays, la Plata et l’envie forte d’aller se ressourcer aux chutes d’Iguazú, à la frontière entre l’Argentine et le Brésil. Pendant plusieurs jours, il installe sa cabane en pleine jungle et se laisse bercer par les sons des oiseaux, de la nature, les rythmes des courants.

Les chutes d’Iguazú Photo Bruno Coffineau

Musicalement, l’Argentine ce n’est pas que le tango à 4 temps de Buenos Aires. Il y a aussi le chamamé de la province de Corrientes (les courants). Un style influencé par les Indiens Guaranis (tambour, flûtes), les Polonais, Allemands et Italiens (accordéon) et l’Espagne (guitare). Une musique de Gaucho qui se danse en couple.

Là-bas, Bruno Coffineau se passionne pour ce style et découvre l’un de ses maîtres Chango Spasiuk, un virtuose de l’accordéon. « Il y a des rythmes différents que l’on connaît très peu en France. Sur Paraná par exemple, c’est du 5 temps. L’Argentine, c’est le pays de la danse. C’est la chose la plus importante. On part souvent danser en milonga, le lieu où l’on danse. Dès que les premières notes résonnent, des personnes âgées aux enfants, tout le monde s’y met ».

L’inspiration de l’album vient donc d’Amérique latine. Mais il n’a pas été composé là-bas. Quand Bruno Coffineau rentre en France, la dengue le rattrape. Cloué au lit, la fièvre du tango et du chamamé prennent le dessus. Les 13 thèmes de cet album lui viennent d’un coup.

L’esprit de l’Orchestre de Poche

Notre musique n’est pas une musique de virtuose. C’est une mosaïque, un vitrail, avec plein de petites pièces que nous assemblons.

Bruno Coffineau connaît bien et apprécie la musique classique, « Mais pas tout ce qui va autour ». Diplômé du Conservatoire de Poitiers, ce clarinettiste-chanteur a aussi appris la guitare et l’accordéon. Il veut rendre la musique plus accessible. Voyageur dans l’âme, il a plus d’un son dans son étui. « J’ai découvert les Sex Pistols, puis la chanson française à Paris. Quand je suis arrivé à Barcelone, c’était Manu Chao. De retour en France, les musiques tziganes et Goran Bregovic… » Installé dans la ville rose, il crée le Chœur gay de Toulouse, (composé exclusivement de voix d’hommes) et une autre chorale : le Cri du Chœur.

Voilà 6 ans, il décide de mettre un orchestre classique dans sa poche. Une formation avec les mêmes composantes qu’un orchestre classique (cuivres, cordes, percussions, vents) mais avec un seul musicien pour chaque instrument. « Dans la musique classique, les cordes sonnent comme des nappes. Il n’y a pas le son du violon. Moi je veux le grain, le timbre de chaque instrument et qu’il ne soit pas noyé dans l’ensemble. Je veux l’énergie du rock, des musiques du monde et autres traditionnelles. »

L’Orchestre de Poche au centre Culturel Alban Minville. Photo : Hubert Remaury

Pour retrouver cette énergie, il rajoute à sa formation guitare, batterie, accordéon et sax. Depuis le début, les instruments restent mais les instrumentistes changent en fonction des projets. Un peu de musique baroque pour le second album « Concerto ma non grosso » et les rythmes argentins pour « Paraná ». Il ne recherche pas la virtuosité du musicien mais la maîtrise de l’instrument doublée de qualités humaines.

De la pédagogie sur YouTube en attendant une tournée des kiosques

J’ai mis 3 ans à façonner le son que je voulais pour cet album

Depuis les confinement et déconfinement, Bruno Coffineau a déjà sorti 9 titres de sa poche. Des teasers avec une explication des morceaux mais aussi une contextualisation où notre pédagogue caméléon varie les styles de présentation en fonction du morceau. Toujours agréable d’écouter tout en apprenant des choses. Tout tourne autour du fleuve Paraná qui a donné son titre à l’album. Ici, « Atardecer en Corrientes », un coucher de soleil sur le fleuve !

L’Orchestre de Poche – Atardecer en corrientes

Pour chaque composition, on sent que tout par d’un thème qui est ensuite développé comme dans le jazz et repris comme dans les musiques répétitives. « Je change aussi de timbre, de hauteur. Je passe d’un mode majeur à un mode mineur. » A l’arrivée, une musique directe, humaine, assez expressive sur laquelle on se fait un film. « J’aime beaucoup René Aubry, Pascal Comelade, Michaël Nyman, Goran Bregovic, beaucoup d’artistes qui composent pour le cinéma ou la danse. Ca donne une musique très imagée. »

On sent aussi la patte de Yan Tiersen comme dans cette ballade « Esteros del Iberá ». « Oui, j’étais à Barcelone quand le film « Amélie Poulain » est sorti. »

Bruno Coffineau n’est pas peu fier de cet album. Avec L’Orchestre de Poche, il l’a enregistré chez chez Bruno Mylonas. Désormais installé dans les Pyrénées, cet ingénieur du son-réalisateur a entendu sur sa console beaucoup de vedettes de la variété française (Lavilliers, Vanessa Paradis, Jean-Michel Jarre, Michel Polnareff…) lorsqu’il était à Paris. Le mastering du son est signé par un autre grand nom : Michel Geiss.

Le studio de Bruno Mylonas dans les Pyrénées

L’album est riche, bien équilibré, avec de très belles sonorités. Il n’est pas encore sorti sur les plateformes de streaming mais peut se commander sur le site et s’écouter sur le soundcloud du groupe. « Paraná » va aussi partir en tournée, même si le contexte de pandémie et la grandeur de cette formation n’aident pas. « A 11 musiciens, c’est très compliqué. Mais nous sommes une formation acoustique. Donc nous pouvons jouer partout. D’où cette idée des kiosques à musique où l’on pourrait jouer et faire danser comme à la Belle Epoque. » Première date le 19 septembre au kiosque de Villemur-sur-Tarn pour les journées du patrimoine. L’Orchestre de Poche travaille aussi sur un projet sur toute l’Occitanie pour jouer dans des lieux liés au patrimoine de la région. En attendant de revenir sentir les effluves des chutes d’Iguazú pour danser en milonga sur l’autre rive de l’Atlantique.

J’aimerait amener le projet Paraná en Argentine. Soit avec des musiciens sur place, soit avec ceux de l’Orchestre de Poche. C’est la finalité.

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Benoît Roux

 

15 Juin

L’Orchestre National du Capitole de Toulouse retrouve son public

Depuis plus de 3 mois, ils attendent de retrouver enfin leur pupitre et leur public. Le 19 juin, les musiciens de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse vont rejouer à la Halle Aux Grains pour 3 concerts exceptionnels avec 3 invités prestigieux. Des événements réservés aux abonnés qui ont renoncé au remboursement de leurs billets et au personnel soignant de la métropole toulousaine. En attendant la nouvelle saison qui débutera le 10 septembre.

L’Orchestre National du Capitole de Toulouse dirigé par Tugan Sokhiev © Marco Borggreve

Leur dernier concert, c’était le 6 mars. Depuis, le confinement est passé par là. Des moments d’incertitude, de doute sur le tempo et ce que serait le temps d’après. Les musiciens de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse (ONCT) ont enfin une perspective. D’abord 3 concerts exceptionnels pour clôturer cette période délicate. Ensuite, viendra la pause estivale et une nouvelle saison qu’on leur souhaite moins perturbée.

3 concerts exceptionnels avec 3 invités prestigieux

Comment continuer à pratiquer son art lorsque l’on est confiné et que l’on ne sait pas quand et comment tout va reprendre? La culture a été laissé en jachère par le gouvernement durant la pandémie. Dans la tête de beaucoup de musiciens, les doutes se sont installés. Certes, il y a eu pour l’ONCT une petite récréation avec la vidéo de La Marche Hongroise version confinée. 

« Ca nous a permis de toucher un nouveau public, de maintenir du lien, reconnaît le violoniste Jean-Baptiste Jourdin. Mais c’est très compliqué de travailler chez soi sans la moindre visibilité, sans savoir ce que nous allons faire dans les prochains jours. Je suis soulagé et très content de reprendre. »

Renaud Capuçon ©Simon Fowler

Contrairement à d’autres secteur, le protocole sanitaire pour le domaine musical a tardé à venir et pénalisé la reprise des orchestres. L’horizon s’éclaircit un peu le 19 juin même si tous les doutes ne sont pas levés sur ce que sera la pratique musicale dans les semaines à venir. C’est un visage bien connu de la Halle Aux Grains qui incarnera ces retrouvailles : le violoniste Renaud Capuçon. Il a joué à plusieurs reprises avec l’ONCT qu’il dirigera pour l’occasion dans un programme consacré à Bach avec les Concertos pour Violon en La mineur et Mi majeur.

ONCT & RENAUD CAPUCON – Juin 2016

Une semaine plus tard (le 26 juin), le chef d’orchestre attitré Tugan Sokhiev signera son retour pour « Les Hébrides » de Mendelssohn et la Symphonie N°4, ainsi que le Concerto pour piano en Sol majeur de Ravel. L’occasion aussi de réentendre le grand pianiste toulousain Bertrand Chamayou. A retrouver aussi en différé sur la chaîne Mezzo.

Tugan Sokhiev ONCT & Bertrand Chamayou – 2012

Enfin le jeudi 2 juillet, c’est le pianiste David Fray qui reviendra un peu au pays. Le natif de Tarbes dirigera l’orchestre avec un programme consacré à Bach. C’est aussi un habitué de l’ONCT avec lequel il a donné plusieurs concerts de solidarité en faveur de la recherche contre le cancer. Les concerts des 19 juin et 2 juillet seront diffusés sur France 3 Occitanie le jeudi 23 juillet aux alentours de minuit.

Un public sélectionné et une capacité adaptée

L’ONCT et Toulouse Métropole qui le gère en régie directe ont donc décidé de programmer 3 concerts exceptionnels à la Halle Aux Grains. Ces événements s’adressent à tous les abonnés de la saison 2019-2020 qui ont renoncé au remboursement de leurs billets. Selon Marie Déqué, (Déléguée à l’orchestre, au Théâtre du Capitole et aux musiques), il y aurait entre 25 et 30% des abonnés qui n’auraient pas demandé de remboursement en signe de solidarité pour l’orchestre. « Ensuite, nous avons travaillé avec Laurent Lesgourgues (conseiller métropolitain et Docteur) pour proposer des places au personnel soignant qui s’est engagé dans cette crise. Nous avons convenu d’un quota de 300 places. »

Pour le premier concert, l’orchestre sera en formation réduite car le programme dédié à Bach ne demande pas beaucoup de musiciens. Pour le public, les normes sanitaires seront évidemment appliquées. La jauge de la Halle Aux Grains sera à minima, avec seulement 300 places. La capacité sera portée à 500 pour le 26 juin et 700 places pour le dernier concert du 2 juillet.

« Rêver, Ecouter, Se Retrouver », la saison 2020-2021 en perspective

Le 4 juin dernier, la nouvelle saison de l’ONCT a été officiellement dévoilée. « Rêver, Ecouter, Se Retrouver », le ton de cette nouvelle aventure est donné. Avec un leitmotiv : faire de la musique ensemble en partageant ses émotions; retrouver des sensations après de longs mois de séparation. Dans une dimension européenne, l’un des fil rouge de la saison sera la confiance accordée à de jeunes chefs d’orchestre. D’ailleurs, 2 master class, avec quatre apprentis chefs d’orchestre auront également lieu les 23 et 24 juin à la Halle aux grains, sous la direction de Tugan Sokhiev.

Côté programme, c’est la musique germanique qui se taille une place de choix. Nous sommes toujours dans le 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven. Pour l’accompagner,  Haydn, Bruckner, mais aussi les symphonies de Mendelssohn, de Schumann ou encore de Brahms. L’orchestre est également connu pour son répertoire français qui ne sera pas oublié.

Photo : site Facebook ONCT

On notera la 3ème édition des Musicales franco-russes en mars 2021. Cet événement avait dû être annulé cette année. Ou encore des soirées exceptionnelles intitulées « Tugan Sokhiev fait son cinéma ». Au programme : les musiques d’Harry Potter, Dr Jivago et les compositeurs français Vladimir Kosma et Georges Delerue. Tugan Sokhiev assurera également 3 concerts pour le nouvel an hors abonnement.

De quoi refaire ses gammes et redonner du plaisir aux musiciens et aux mélomanes. Notamment avec les « Happy Hour » : une heure les samedi à 18H consacrée aux grands chef-d’œuvre et autres belles pages symphoniques.

Site officiel ONCT

Site Facebook

Benoît Roux

10 Juin

Heeka, une jeune artiste très prometteuse sort son premier single

Elle devait être artiste de cirque. Finalement, c’est la musique qui s’est insérée dans sa vie. Heeka, une jeune toulousaine d’origine flamande sort son premier single. Un projet très personnel, guidé par la sincérité et l’authenticité. Un mélange folk, rock blues et une voix qui accrochent.

Heeka © Sandra Thomas

Quand on l’écoute, il y a déjà de l’assurance et un univers assez personnel. Pourtant, Heeka n’était pas forcément destinée à la musique. Elle n’a pas appris d’instrument, pas écouté assidûment de la musique. Elle devait être circassienne, mais un accident en décidé autrement. La musique s’est alors insérée dans sa vie et elles se sont apprivoisés. La voix aujourd’hui est assurée et toute tracée. Elle vient de sortir un premier single, bientôt un EP et on devrait bientôt entendre parler d’elle.

D’abord une voix dans l’émotion et la sincérité

L’émotionnel, la sincérité, authenticité c’est ce qui me parle. La musique que j’aime, c’est celle qui me touche. Ce n’est pas la complexité qui m’intéresse. Plus je ressens des choses sans passer par la réflexion, plus ça me va.

Heeka – Take it easy

Il y a effectivement quelque chose de direct, de spontané et d’émotionnel dans ce qu’elle fait. En premier lieu la voix. Il a comme une urgence dans sa manière de chanter. « Il faut que ce soit au plus proche de ce que je ressens. L’urgence fait partie du côté émotionnel : il faut que ça sorte. Il faut dire que mes textes parlent souvent de choses lourdes : de la colère, de la tristesse, parfois du dégoût ». En tous cas le grain accroche et son expressivité vous garde.

Heeka, de son vrai prénom Hanneke, s’occupe de tout : textes, compositions, interprétation. « Je laisserai personne composer ou écrire pour moi. Je perdrais en sincérité. Le but c’est d’être le plus juste possible. »

© Ian Grandjean

Un premier single et bientôt un EP

Pour l’accompagner dans cette nouvelle aventure, 3 musiciens : Manu Panier à la basse (musicien aussi de Slim Paul), Joris Ragel à la guitare (ex-Agathe Da Rama) et Pablo Echarri à la batterie (musicien de Oré et Watusi). C’est elle qui les choisis, ensemble ils signent les arrangements. Peut-être l’avez vous découverte sur le site webzine toulousain Opus. Ou encore lors des concerts post déconfinement organisés par No Music No Life. Elle n’a fait qu’une dizaine de scène mais fait preuve déjà d’une vraie présence. Le premier single de sa jeune carrière s’appelle « Elsewhere ». « Il correspond vraiment à ce que j’avais envie de faire. Il y a plusieurs moments dans ce single qui sont révélateurs de différents styles. Je n’ai pas de limite stylistique. D’autres morceaux partent dans d’autres directions ». 

Heeka – Premier single Elsewhere

Car il y aura bientôt d’autres morceaux qui donneront un EP de 5 titres à sortir dans les prochains mois. Elle vient d’être signée par un jeune label toulousain Koala records qui assure la distribution numérique. Comme elle aime beaucoup les années 70, les couleurs musicales sont clairement blues, folk et une pointe de rock. « J’aime les sons ronds et chauds mais aussi les sons saturés, quand c’est lourd, avec des basses… Je ne veux pas de machine ou de l’électronique mais rester dans musique vivante. »

© Chris Rod

Quant au clip, elle l’a réalisé pendant le confinement, avec les moyens du bord. Des heures et surtout des nuits de travail, à prendre 6300 photos pour faire du stop motion. « Elsewhere » raconte l’histoire d’une rencontre avec une personne toxique sous l’emprise de l’alcool et d’autres substances. Au refrain, une âme protectrice l’avait prévenue et vient la protéger. Elle chante en anglais.  » Car cette langue est très belle chantée. Si je chantais dans ma langue maternelle le flamand, ce serait assez concept. Un jour j’essaierai! »

Heeka – Rainy Winter

Telle une circassienne, Heeka devrait bientôt prendre son envol. L’esthétique musicale est posée. Son univers est riche, personnel et affirmé.

Bonus Track : ce qu’elle écoute

All Them Witches – The mariage of Coyote Woman

PJ Harvey – To bring you my love Live 2016

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Benoît Roux

27 Mai

No Music No Life se mobilise à Toulouse pour proposer des concerts sur les réseaux sociaux

No Music No Life, tout est dit dans le titre. La vie n’étant pas possible sans musique, cette structure propose des concerts filmés dans de bonnes conditions, avec des artistes de la région toulousaine. Une première soirée a eu lieu au Connexion Live de Toulouse à la mi-mai. Une deuxième se prépare pour le lundi 1er juin. Ces concerts virtuels ont été vus par des milliers de personnes sur les réseaux sociaux.

@remysirieix / Opus Musiques

Le collectif No Music No Life s’est formé au début du confinement pour ne pas laisser les différents acteurs du secteur culturel en rade et maintenir un lien avec le public. Ils proposent des directs sur les réseaux sociaux avec des artistes de la région toulousaine qui sont filmés dans des lieux liés à la musique.

#Retour sur scène

C’est le nom choisi pour cette opération. Le collectif, en partenariat avec des lieux culturels ou des diffuseurs propose à des artistes de se produire dans de bonnes conditions sur scène. « Les portes des salles de concert étant toujours closes, nous voulons offrir au public des livestreams qui ont la saveur de vrais concerts », confie Céline Kaladjian. Alors ils proposent un concert d’une demi-heure filmé par des pros, avec une partie interview à la fin pour découvrir les artistes. Le concert est diffusé en direct sur les réseaux sociaux et les internautes peuvent poser des questions pour la deuxième partie de soirée.

Pour la première les 13 et 14 mai, No Music No Life (NMNL) a posé ses racks au Connexion Live de Toulouse. C’est le webzine Opus Musiques qui a servi de partenaire. Et son principal animateur Rémy Sirieix est plus que satisfait. « Le projet d’Opus c’est de montrer que Toulouse est une ville riche et variée en terme d’artistes. Revenir dans une salle de concert, ça fait du bien. Les techniciens, les artistes avaient une patate incroyable. Le rendu a été très bon car NMNL est un collectif très compétent. J’espère qu’il y aura d’autres moments comme ça. »

@remysirieix / Opus Musiques

Partenaire ou pas des prochaines soirées, Opus va proposer de couvrir l’événement avec un photographe. C’est eux qui avaient programmé les rappeurs aveyronnais ANTES & MADZES pour le premier set.

Céline Kaladjian est elle aussi très satisfaite de cette première. « On a eu de très bons retours du public, des artistes et de l’équipe. Nous étions contents de pouvoir à nouveau exercer nos métiers. On a fait 4 000 vues pour chaque artiste sur Facebook et il y avait une centaine de personnes connectées pour chaque concert. Ce qui est plutôt bien pour un lancement. »

Car le but de cette opération est aussi de donner de la visibilité aux artistes. Comme pour ce duo EDGARD MAUER composé de Maëve et Alain. 

Prochain Live lundi 1er juin

La deuxième soirée ne se passera pas dans une salle de spectacle mais… chez un disquaire du centre ville de Toulouse : le Made In Café Disquaire . NMNL est un format itinérant qui pose son matériel pour une semaine  semaine dans un lieu avec un programmateur. La prochaine édition n’aura qu’une date car « Le disquaire a rouvert ses portes et nous ne voulons pas gêner son activité. On s’adapte aux contraintes. »

 

Lundi soir 1er juin, ce sera donc un autre duo talentueux HEEKA qui sera au Made In Café disquaire de Toulouse. Avec Heeka (Chant/Guitare électro-acoustique) et Daniel Quentin (Guitare électrique/Chœurs).

Heeka – Take It Easy (version duo)

A chaque fois, le dispositif est très pro. NMNL a un set de techniciens de 6 personnes avec réalisateurs, cadreurs et ingénieur du son qui se rend sur place. Ils ont débuté cette série dans des lieux habitués à accueillir des artistes car c’est plus simple en terme de logistique. D’autres surprises se préparent. « Mi-juin nous aurons 2 dates à l’American Cosmograph (ex-Utopia). Là on pourra aussi faire des projections car nous cherchons à donner une plus-value esthétique ». 

D’autres projets… avant de laisser la place

« On aimerait aller vers des lieux plus atypiques qui font partie du patrimoine toulousain. On souhaiterait mettre en lumière ces endroits en fonction des artistes. Nous sommes en discussion avec le Bureau des Tournages de Toulouse. On rêve de faire quelque chose dans des lieux encore confinés comme le Musée Georges Labit, le Quai des savoirs, ou encore la Halle au Grain. » Les discussions sont en cours aussi pour trouver des partenaires financiers aussi bien privés que publics. « Sur les 2 premières soirées, tout le monde (artistes et techniciens) était bénévole. Mais nous ne voulons pas continuer comme ça. Tout le monde doit pouvoir toucher un cachet en fonction de la convention collective. »

Photo Opus Musiques Rémy Sirieix

NMNL aimerait aussi reconduire le présentateur de ces live Matthias Orgeur qui travaille sur la radio FMR. Et après ? « Nous faisons ça ponctuellement tant que durent les restrictions pour que la musique reste accessible. Mais dès que les salles rouvriront, nous laisserons la place. Nous ne sommes pas là pour concurrencer qui que ce soit. On essaie de proposer une solution le temps que tout redevienne normal. » En tous cas, Céline peut compter sur Opus musiques. « On adore l’équipe et le projet. Beaucoup d’artistes nous ont écrit suite à la première soirée pour participer. On a hâte de refaire un truc », confie Rémy Sirieix. Les musiques toulousaines ont du répondant.

Le collectif No Music No Life

Opus Musiques

Benoît Roux

19 Mai

Le confinement, comme un nouveau souffle pour ces artistes Toulousains

Pendant le confinement, ils ont composé une chanson sur le handicap et réalisé un clip. Ce couple d’artistes toulousains avait besoin de se libérer, de partager leur questionnement sur la maladie, tenter de savoir pourquoi c’est eux qu’elle touche. Johanna et Christophe ont enregistré « Why? » pour leur fille de 7 ans, Clélia, qui est polyhandicapée. Alors qu’ils avaient perdu leur créativité, le confinement forcé leur a donné un nouveau souffle.

Johanna et Christophe Dorso © Anadjoh

Ce n’est pas 2 mois qu’à duré le confinement pour ce couple d’artistes toulousains mais presque 7 ans. Autant de temps à rester auprès de leur fille, nuit et jour. 7 ans à tenter de comprendre ce qu’elle avait, 7 ans à passer des tests, à soulever des questions plombées par les réponses. Très tôt diagnostiquée sourde, les handicaps se sont ensuite multipliés pour Clélia. Le temps a suspendu son vol pour ses parents. 7 ans à ne pas savoir, à ne pas comprendre. « En février, nous avons su exactement ce qu’elle a. Une maladie auto-immune diagnostiquée un peu plus tôt mais qui s’est précisée avec un nom barbare : 10P15.14 » confie la maman Johanna. Une maladie très rare, quasi unique sur ce registre précis. Une pathologie qui génère pas mal de troubles et qui s’attaque ensuite aux reins. Voilà pour le contexte. Mais ce n’est pas un blog médecine, donc parlons musique.

Les compositions confinées

Le couple s’est rencontré grâce à la musique il y a 20 ans. Christophe cherchait une chanteuse pour ses compos. Et Johanna a montré sa voix. Depuis, ils ont écrit et composé 2 albums. Mais les maisons de disques sont restées sourdes. Le duo Anadjoh a dû se résoudre à faire des reprises de musique noire américaine des années 50 à nos jours lors de soirées privées pour vivre de leur passion. Christophe et Johanna Dorso donnent aussi des cours de musique et de chants. Et puis, Clélia a occupé beaucoup de place et son grand frère avait besoin de faire la sienne aussi. Les compositions se sont endormies, confinées durablement par le manque de temps et une espèce de fatalité.

Au mois de mars, l’autre confinement est apparu brutalement par surprise. « Au début, on a changé les carreaux de la terrasse. Mais ça tient pas la semaine! Alors Christophe s’est mis a composer un morceau et moi à écrire. Le confinement nous a remis dans la création » avoue Johanna. Il faut dire que leur petite fille a réussi aussi à gagner un peu d’autonomie en leur laissant un peu de temps. Février, le diagnostic médical est tombé. Et pour se relever, Johanna a posé des mots sur la compo de Christophe.

Anadjoh : « Why? »

« Why » pour exorciser les incompréhensions

Dans une interview accordée à Christine Ravier de France 3 Occitanie, la maman chanteuse le dit :

Oui. Il fallait que ça sorte après toutes ces années où on nous a annoncé, un à un, les troubles innombrables dont elle souffrait. A l’annonce de sa surdité, on a eu un choc. Il a fallu encaisser puis on a fait face.

Et faire face quand on est musicien, le plus court chemin reste la musique. Tout le monde s’est mis au travail; même le grand frère. Johanna a écrit le texte en français. « Mais c’était trop compliqué pour moi émotionnellement de le chanter. Et puis ça sonnait pas super bien. On a donc fait traduire les paroles en anglais pour que je puisse me détacher un peu de ces émotions ».

Et pour les traduire en musique Christophe qui a d’abord appris la guitare est aussi capable de jouer de plusieurs instruments : basse, batterie, claviers.

Home studio © Anadjoh

Dans leur home-studio, ils ont enregistré le soir, un exutoire aux nombreux troubles pendant que Clélia trouvait un peu de quiétude. Christophe voulait aller plus loin. « Ensuite c’est vrai que j’adore les images, les vidéos, les musiques de cinéma. Donc on s’est dit : pourquoi pas faire un clip ». Un clip familial où l’on retrouve les 2 enfants et les 2 parents artistes. Publié sur les réseaux sociaux, le clip a fait plus de 3200 vues et suscité pas mal de réactions.

Un album à paraître bientôt

En fait, d’autres compositions de Christophe, d’autres textes de Johanna étaient confinés et n’attendaient qu’un déclic pour surgir au grand jour. L’album moitié français, moitié anglais qui s’appellera aussi « Why » sortira prochainement sur les plateformes de téléchargement. On y retrouvera 2 versions de la chanson « Why? » : celle du clip et une inédite acoustique et voix. Avec l’aide du chef de chœur toulousain des « Petits ducs » et leur complice de toujours : Rachel Joseph.

Pour le reste, « Je n’ai pas envie d’écrire et de chanter n’importe quoi. Ce sont donc des sujets de société qui m’inspirent -les violences conjugales, la solitude, le dédoublement de personnalité- pour faire passer aussi des messages de tolérance. » Des mots signés Johanna souvent intimes, un peu sombres, qui effleurent la souffrance, les peurs, à la recherche d’un havre de paix.

Johanna Dorso et sa fille Clélia qui a inspiré la chanson « Why ? ». / © Anadjoh

Côté musique, le duo n’est pas facile à classer mais il se situe dans le pop-rock-fusion. Ca respire des influences assez variées: Prince, Pink Floyds, Craig Armstrong et Brel pour Christophe. Les voix du Jazz pour Johanna mais pas que : Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Skunk Anansie…

L’album est en cours de mixage et les répétitions pour du live vont commencer. Le confinement aura eu du bon pour Johanna et Christophe Dorso. Après un souffle de désespérance, un vent de créativité a fini par l’emporter.

Facebook Johanna Dorso

Anadjoh Duo

Christophe Dorso

Benoît Roux

 

13 Mai

Découvrez la voix du Métro de Toulouse qui fait chanter les langues régionales

Vous avez peut-être entendu sa voix dans les annonces du Métro toulousain. Muriel Batbie-Castell chante en occitan, plus rarement en français, sans artifice. Avec ce nouvel album « Par tous les chemins » elle étend son registre aux 6 langues régionales majeures de France. Un disque qui va à l’essentiel : une voix de soprano, des cordes de harpe ou de guitare pour accompagner, laisser le frisson et les émotions arriver…

Lo plaser de cantar (le plaisir de chanter)

La voix claire, légèrement voilée, va chercher dans les aigus, se régénère dans les graves. Le chant, Muriel Batbie-Castell le maîtrise. Cette Commingeoise a travaillé la technique vocale au conservatoire national de région de Toulouse. Diplômée de chant baroque au Conservatoire de Narbonne, de chant lyrique aux conservatoires de Lorient et Montauban. Au delà de ce bagage technique, on sent qu’il y a la passion du chant, de la voix, de tout ce qu’elle peut faire passer. Le plaisir de se confronter aux sons, de sentir jusqu’où ils peuvent amener et toucher.

Alors pas besoin d’avoir pléthore d’accompagnements. Juste de quoi poser sa voix, tel un oiseau sur le fil. Muriel a toujours aimé chanter comme ça. Même si elle faisait partie de formations plus fournies au début de sa carrière, comme l’ensemble Avinens pour interpréter les troubadours. On peut citer encore la formation baroque Hypocras, le trio Miegterrana avec le très bon joueur de oud Lakhdar Hanou. Mais depuis, elle vole beaucoup de ses propres ailes.

Per totes camins (par tous les chemins)

En 2019 un florilège poétique rassemble pour la première fois l’œuvre poétique d’auteurs contemporains qui écrivent en langue régionale. On y retrouve des écrivains occitans, basques, bretons, catalans, corses et alsaciens. L’Occitane Marie-Jeanne Verny qui a dirigé cet ouvrage avec le Corse Norbert Paganelli lui demande alors d’élaborer un récital avec des chansons dans toutes les langues pour présenter cet ouvrage. « Eri liure de causir los poèmas. Ne faguèri un recital pel CIRDOC de Besièrs, que tornèri far per l’Estivada de Rodés, l’Universitat Occitana de Nimes, en Corsèga tanben a Bastia. » « J’étais libre de choisir les poèmes. J’en ai fait un récital au CIRDOC de Béziers, puis à l’Estivada de Rodez ».

Avec la difficulté de chanter dans des langues que l’on ne comprend pas et de choisir parmi plus de 100 auteurs. Le récital fonctionne. Gérard Zuchetto des éditions Trobar Vox lui demande alors d’en faire un disque. Elle convie son amie harpiste Anne-Claire Cazalet pour jouer et faire les arrangements de 10 chansons.

D’envoladas liricas

Muriel Batbie-Castell a signé toutes les compositions, d’où l’importance de bien choisir les textes. « La causida se faguèt en fonccion de la metrica. Cal una forma pròcha de la cançon. Me cal m’enamorar dels textes, e m’enamorèri dels 17! » « Le choix des textes s’est fait en fonction de la métrique. Que ce soit une forme proche de la poésie. IL faut que je tombe amoureuse des textes. C’était le cas pour les 17 choisis ».

Le disque est comme un voyage de par les sonorités distinctes de chaque langue, de par la voix qui sait épouser les mots.

Estivada de Rodés de 2019 © Muriel Batbie-Castell

Finalement, on se laisse porter par la voix souvent a capella, la sobriété de l’accompagnement. Rien n’est forcé mais très naturel, au gré des douceurs. Quelques notes de harpe pour montrer le chemin…M’arriscaré (J’oserai). Les mots s’égrainent, les sons fleurissent. On s’installe dans cette belle version de la poésie du Catalan Pere Figuères. Le temps est suspendu. « Es un messatge fòrt del Pere. Representa l’estat d’urgencia per la natura e l’environa ». « C’est un message fort de Pere Figuères. Il représente l’état d’urgence pour la nature et l’environement. »

Pere Figueres – M. Batbie Castell – M’arriscaré

Le disque est empreint de lyrisme, la voix sait se faire douce, scander au rythme des percussions comme pour la chanson Focchi Paoli, presque évanescente dans le très beau morceau Nòsti mot d’un poète occitan relativement peu connu : Michèu Courty. Tantôt posée, tantôt fragile et humaine, la voix nous attache au fil des cordes de la guitare ou de la harpe. Chacun des 17 morceaux a son univers, sa musicalité, son atmosphère. Des petites parenthèses très courtes, qui vont à l’essentiel.

Max Roqueta – M. Batbie Castell – Comba de la trelha (lo mèrle)

Les amoureux des mots y découvriront des auteurs, les passionnés de lyrique y entendront une belle maîtrise vocale comme dans Mercant d’oblit (marchant d’oubli) de l’auteur Brigitte Miremont-Orazzio. Un écrivain peu connu très bien mise en valeur par la composition de Muriel Batbie-Castell.  Un petit coup de cœur pour la Corse qui a l’air d’inspirer particulièrement la chanteuse. Notamment la poétesse Marianghjula Antonetti-Orsoni. « Sa poesia es deja musica. Era presenta quand cantèri en Corsèga. M’ofriguet un recuèlh de poèmas seus e quand los legissi, canti ! » « Sa poésie c’est déjà de la musique. Elle était là quand j’ai chanté en Corse. Elle m’a offert un recueil de poèmes et quand je les lis, je chante! » 

Une tournée était prévue pour porter ces beaux moments sur scène et trouver les échos du public. Le spectacle  « Par tous les chemins » reviendra. Sa voix dans le métro avait donné le ton. Ce disque montre l’étendue de sa gamme. Comme un petit bonheur tout simple dont il faut profiter.

Site de Muriel Batbie-Castell

Editions Trobar Vox

Benoît Roux

02 Mai

Le groupe de Toulouse Princess Thailand met la musique noise en dentelle

Princess Thailand vient de sortir son deuxième album le 24 avril. « And whe shine » est dans la lignée pop-noise, post-punk, no-wave (qu’es aquò?!) du premier. Mais le jusqu’au boutisme musical est désormais moins brut, plus travaillé, presque  en dentelles. Sans renier évidemment ce qui a fait la force du quintet toulousain emmené par la chanteuse Aniela Bastide habitée par un feu vocal. Rencontre au sommet du volcan de ce magma musical incandescent.

Princess Thailand © Alexandre Ollier

On avait laissé ce jeune groupe (2017) en pré-tournée à l’étranger à l’automne, après un Zenith partagé début mars 2020 à Toulouse. Histoire de roder les morceaux de ce nouvel album enregistré au studio Barberine (dans le Lot) chez Arthur Ferrari.

Il n’est jamais facile de réussir un second disque quand le premier a été chaleureusement salué. « And we shine » est à la fois dans la lignée mais différent du précédent qui n’avait pas de nom. C’est Aniela qui le résume le mieux. « La matière noise est notre identité première. Il y a du jusqu’au boutisme dans ma voix criée, dans les instruments. Le premier disque était brut, enregistré comme du live.On voulait faire le deuxième disque dans l’autre sens : de ce noise, faire de la dentelle, avec plus de contrastes. » 

La dentelle de chez Arthur

Le disque devait s’enregistrer à Paris mais le groupe cherchait un lieu de résidence pour écrire et composer les morceaux. Direction prise à la campagne, au studio Barberine près de Moncuq dans le Lot. « C’est un endroit incroyable, paumé, paradisiaque! Il y le studio qu’avait créé Nino Ferrer. Mais son fils Arthur Ferrari l’a étendu. Tu peux te plugger dans n’importe quel endroit. Ca respire la musique, les instruments sont partout. On s’y sent bien. On dort sur une mezzanine au-dessus du studio. »  Si le lieu a obtenu les faveurs du groupe, que dire de son hôte?

Studio Barberine ©Primary

Les styles musicaux de Princess Thailand ne sont pas ceux d’Arthur Ferrari. Mais c’est lui qui a insisté pour les enregistrer après les avoir entendus en résidence. « Il est revenu nous chercher en disant très clairement qu’il aimerait beaucoup nous enregistrer, s’impliquer sur l’album, en devenir l’éditeur.  »

Princess Thailand a atterri dans le Lot un peu au hasard. Et comme souvent pour le groupe, il a bien fait les choses. « C’est une très belle rencontre. Il m’a fait changer ma manière de chanter sur certains titres, moins dans la violence et l’urgence. Je n’étais pas convaincu au départ, mais il avait raison. Il a utilisé  aussi la chambre de réverb de son père. Arthur, c’est vraiment quelqu’un qui compte. On est devenus de vrais amis. »

Le groupe en studio avec Arthur Ferrari devant à droite ©Primary

Princess Thailand passe au large

Avec ce second album, le quintet toulousain élargi le spectre. Déjà, c’est quasi un sextet car il y a un sixième musicien qui fait des flûtes de toutes sortes. Il y a donc Aniela au chant, Patrick et JB aux guitares, Max à la basse et Jean à la batterie. On notera aussi des claviers qu’il n’y avait pas sur le premier. A l’écoute, ça sonne moins fiévreux, pas tant jusqu’au-boutiste et bruitiste que son prédécesseur. Ce qui n’est pas pour déplaire à notre prof de Lettres classiques. Oui, oui, on parle toujours d’Aniela!

« C’est toujours mélancolique lié aux paroles au son très noise. Mais c’est plus léché, abouti. C’est le ressenti d’un autre moment, un truc plus large. »

Panorama autour du studio. ©Primary

Plus introverti aussi. Il faut dire que la maternité est passé par là. « In this room » où la difficulté d’être parents. L’un de mes morceaux préférés, avec un climat plus doux, aérien, avec une intro à la flûte matinée de claviers. « Into her skin » est son pendant négatif. Un morceau plus posé, qui a donc tapé dans l’oreille de Bertrand Cantat avec ces paroles « à l’intérieur de ta peau je ne suis plus rien ».

La révolte est toujours criante et l’urgence créatrice. Mais à l’image du titre de l’album, il y a une sortie à tout ça : « And whe shine ».

A l’heure des silences urbains, et des détresses murées dans nos entre-chez-soi, échos d’un passé

révolu et désormais fictif, comment ne pas voir l’évidence de nos contradictions humaines,

contraintes, empêtrées et alourdies…

Et pourtant…nous rions, nous pleurons, nous sentons, nous goûtons… Et pourtant nous vivons.

Le magma est toujours en ébullition mais la lave est moins rageuse. Toutes les compos sont signées par les 5 membres du groupe.

« And whe shine » Princess Thailand

Des influences multiples

La nouvelle production respire toujours la noise matinée de pop, à la fois new-wave et no-wave. « Vocalement, j’aime bien l’expérience de la limite. J’ai beaucoup écouté Björk, le mec d’Idles. On a tous été nourris à Joy Division ou The Cure pour la fulgurance. » .Aniela a découvert le chant sur le tard, en autodidacte, en ayant fait de la batterie. Son chant est beaucoup plus maîtrisé dans cet album même s’il reste du lâcher prise. « Quand je croise le regard des femmes lors des concerts, ça m’encourage à continuer »

Dans cet album, il y a aussi des moments electro-pop, des rythmiques hip-hop, entourés… de noise! A l’arrivée, le groupe est inclassable. Et c’est tant mieux. Pour mieux comprendre leurs univers musicaux, voici la playlist du groupe.

Après avoir été sélectionné pour les « Inouïs » de Bourges en 2018, le groupe s’est taillé un franc succès à l’étranger. Les Anglais adorent, les Italiens et les Allemands aussi. Preuve en est : les téléchargements sont plus nombreux de l’autre côté du Rhin.

Princess Thailand (le nom est énigmatique et trompeur !) brûle de retrouver des salles de concert et son public pour faire découvrir le disque. « On est fiers de cet album. On a tout donné. Il correspond à ce que l’on cherchait! » En attendant de reprendre la route, Princess Thailand prépare un clip qui sortira en mai, réalisé par le binôme toulousain  ALostHead pendant le confinement. Un enfermement contraint pour mieux préparer les futures irruptions libertaires. En tous cas, c’était une belle rencontre.

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Label À Tant Rêver du Roi

Studio Barberine (Arthur Ferrari)

Benoît Roux

PRINCESS THAILAND Live au Zenith de Toulouse « I can see »

Clip PRINCESS THAILAND – A’NNAY réalisé par ALostHead

29 Avr

Profitez du confinement pour découvrir des artistes 100% toulousains !

Chaque soir du lundi au vendredi, le webzine « Opus Musiques » propose de découvrir la chanson d’un artiste de Toulouse, filmé chez lui. L’occasion de prendre une pause musicale et valoriser la scène locale.

Crédit : @remysirieix

Profitez du confinement pour (re)découvrir la scène toulousaine.

C’est l’objectif de «Digression », un format proposé par les bénévoles d’Opus Musiques. Depuis 2014, ce site web est devenu une référence de la scène musicale de la ville rose en proposant des portraits, des concerts acoustiques et une playlist 100% locale.

« Chaque soir, du  lundi au vendredi à 18h sur Facebook et Instagram, nous diffusons une chanson d’un artiste toulousain, en vidéo, filmée chez lui pendant le confinement » explique Rémy Sirieix, l’un des fondateurs d’Opus.

Débuté le 23 mars dernier, Opus a déjà programmé une vingtaine de musiciens. Les suivants sont à découvrir jusqu’au 8 mai.

« Il y a du rock de la pop de la folk de la chanson du reggae de la cumbia du rap » poursuit Rémy Sirieix. « Une majorité de composition, mais on a eu de très jolies reprises, comme par exemple : Renarde et Prattseul qui reprennent Arctic Monkeys en français ».

L’objectif est de valoriser la scène toulousaine et des artistes parfois méconnus.

Exemple avec la douceur et la force vocale de la chanteuse M.A.N et son titre « I’m not yours »,

D’ici la fin de la semaine, Antes et Madzes, Løar et  Paranoïd sont à écouter sur la page Facebook d’Opus https://www.facebook.com/pg/opusmusiques/videos/.

A partir du 4 mai, le programme prévoit Devi Reed, Banana Shrimp, Zitoune JL Jet Lag et Vice & Versa.

Si vous souhaitez prolonger votre voyage musical, Opus Musique propose tout le long de l’année, une playlist 100 % toulousaine (lien vers http://opus-musiques.fr/playlist-toulouse/)

Julien Leroy

24 Avr

« Anda-Lutz » de Guillaume Lopez : les cultures en lumière

Il y a des disques pour lesquels on se sent de suite chez soi, en osmose. C’est le cas d’Anda-Lutz de Guillaume Lopez. Un disque où s’allient les musiques andalouse, arabe, occitane et jazz. Comme une évidence. Porté par un quatuor équitable de musiciens d’univers différents : Guillaume Lopez, Thierry Roques, Nicolas Gardel et Saïd El Maloumi. Une fusion enivrante, une invitation prenante au voyage et à la découverte.

Les lumières en avant

« Anda » (mouvement, en avant), « Lutz » (lumière du jour) est un disque énergique et lumineux. Comme en cuisine, il est toujours un peu périlleux d’associer des épices très différents. Ca demande en tous cas de la maîtrise. Ici, il y en a. Guillaume Lopez a été plutôt nourri aux musiques traditionnelles occitane et espagnole. Pour Thierry Roques c’est plutôt la variété (Francis Cabrel entr’autres pour l’album « Sarbacane », le bal avec son père accordéoniste lui aussi. Nicolas Gardel est très affûté et fait reluire les cuivres, Saïd El Maloumi trouve des résonnances aux percussions. On sent qu’ils ont tous longuement goûté des cuisines riches et qu’ils les ont parfaitement digéré.

On n’arrive pas à un disque d’une telle maturité par hasard. C’est un art culinaire où tout doit mariner, suer. Chacun étant l’exhausteur de l’autre, ne pas trop en faire, pas trop en mettre au risque d’annihiler les autres saveurs. Ca induit une intelligence musicale pour écouter l’autre, une fraternité pour lui faire confiance et qu’il puisse exprimer ce qu’il a de meilleur en lui. Sur Anda-Lutz, personne ne s’approprie la lumière, ni ne la cache. Les morceaux sont équilibrés, chacun porte son souffle et ses épices. Et tout finit par être lumineux : les cuivres rutilants de Nicolas Gardel, la voix ornementée et les flutes ardentes de Guillaume Lopez, l’accordéon flamboyant de Thierry Roques et les percussions radieuses et limpides de Saïd El Maloumi.

Un mélange de cultures avec des musiciens haute-couture

J’ai déjà évoqué la génèse de ce projet lié à la Méditerranée. A l’écoute de l’album, l’alchimie fonctionne et on ne sait plus qui est qui : l’occitan, le marocain, l’andalous, le jazzman, l’accompagnateur en gammes. Premier morceau après l’introduction : « Su memoria Su destino », sa mémoire son destin. Et sans mémoire, sans racines, on ne peut pas s’envoler vers son destin. Guillaume Lopez a fait le texte, Nicolas Gardel la musique. Mais dans ce disque, chacun met la main à la pâte. La compo d’après est signée Thierry Roques : « Sueño de Launac ». Un morceau enlevé, enflammé parfois, un dialogue flute-accordéon-cajon presque flamenco signé Saïd el Maloumi.

Anda-Lutz « Su Memoria, Su Destino » – Cie Guillaume Lopez Réalisation Amic Bedel

Tantôt en occitan, tantôt en castillan ou même en français, c’est Guillaume Lopez qui assure le chant. D’une voix chaleureuse, qui monte parfois haut, ample et maîtrisée, dans la douleur comme dans la joie. Guillaume Lopez a énormément progressé au niveau vocal. Son chant, il l’assume, ses appogiatures sont maîtrisées et justifiées. Il a désormais le « duende » des grands chanteurs qui ont « lo fuòc ». Et les instrumentistes ne sont pas en reste.

On connaissait déjà Guillaume Lopez sur les chemins arabo-andalous (Sòmi de Granadas, Med’in aqui, Tres vidas) mais beaucoup moins sur le registre jazz. Nicolas Gardel apporte une couleur qui manquait un peu à son répertoire. Un trompettiste au pedigree impressionnant (David Sanborn, Riccardo Del Fra, Glenn Ferris ou Chris Potter, Ibrahim Maalouf…) il s’intègre parfaitement au projet. Il est vrai que ses racines sont en partie ariégeoises.

Enregistrement de l’album au studio Elixir. Ingénieur du son Alfonso Bravo

Le disque étant très rythmique et assez « groovant », Thierry Roques est à son aise. Les sonorités de son accordéon sont belles, parfois bandonéon, parfois avec des beaux passages de basses, le tout avec beaucoup de finesse et d’intelligence. Avec de belles envolées comme sur le titre « Douceur pour 2R ».

Saïd El Maloumi est un maître des percussions. Pas celles de son pays (le Maroc) mais plutôt le cajon espagnol, il troque le bendir pour le daf ou le zarb iraniens. Il a appris la musique au contact de son frère Driss, virtuose du oud avec lequel il forme un trio. Une famille de musiciens qui souhaite amener sa musique dans une autre dimension. Un jeu subtil qui joue dans les nuances et sur les couleurs.

Des moments éclairés

La première fulgurance que j’ai ressentie en écoutant le disque, c’est avec le morceau « Aure ». Un instrumental agrémenté de choeurs à la fin que l’on doit au gascon Christian Vieussens, un habitué des mélanges de culture et de cuisines épicées. Le morceau est magique, le voyage extraordinaire. De la vraie musique arabo-andalouse, retenue puis sublimée par les cuivres de Nicolas Gardel, emportée par flutes, l’accordéon qui pousse, les percussions qui séquencent les ruptures, dans un final festif façon nouba.

« Aure » de Guillaume Lopez Album « Anda-Lutz »

Il y a ces clins d’œil. Un hommage à Amine Tilioua jeune virtuose du violon arabe, élève en musiques traditionnelles de Xavier Vidal, décédé brutalement il y a un an. Avec « Palancas » (passerelle), Guillaume Lopez salue l’artiste avec lequel il a souvent travaillé, notamment pour « Med’in aqui » à l’Estivada 2015. Autre main tendue, celle au poète et grand humaniste Alem Surre-Garcia. Guillaume Lopez dit l’un de ses textes « Revolum de posca » (tourbillon de poussière). Un poème émouvant, empreint de sensations qui s’attardent sur les détails et sur les manques. Le morceau se termine par une fanfare prenante à faire rugir Emir Kusturica.

Tout aussi poétique; le texte de Guillaume Lopez « Coûte que coûte », un autoportrait rempli de sens sur une musique du compositeur espagnol classique Frederic Monpou.

Sur le chemin J’y vois sans doute La fuite de ce train-train Coûte que coûte….S’égarer pour découvrir le lointain. Mets-moi un peu de cumin … Regardons un peu plus loin Que d’habitude, Ne restons pas dans nos coins … Ouvrons la route

« Jamei Jo non veirèi » de Guillaume Lopez album « Anda-Lutz »

Enfin le summum du disque, l’apothéose : la reprise de ce traditionnel occitan-gascon « Jamei Jo Non Veirèi ». Un morceau lent comme Guillaume les aime. Une piste d’atterrissage pour ses envolées vocales tel un muezzin à la prière. Nicolas Gardel a mis plusieurs couches de trompettes, un son entre l’harmonium et l’orgue où se glisse l’accompagnement main gauche de l’accordéon. Un morceau splendide, une interprétation de très haute volée qui se termine par la respiration, le bourdon de la boha (cornemuse). Frissons et chapeau bas.

Anda-Lutz, comme une belle et grande nouba des cultures, où chacune est à la fête.

Site de Guillaume Lopez

Chaîne YouTube de Guillaume Lopez