Elle devait être artiste de cirque. Finalement, c’est la musique qui s’est insérée dans sa vie. Heeka, une jeune toulousaine d’origine flamande sort son premier single. Un projet très personnel, guidé par la sincérité et l’authenticité. Un mélange folk, rock blues et une voix qui accrochent.
Quand on l’écoute, il y a déjà de l’assurance et un univers assez personnel. Pourtant, Heeka n’était pas forcément destinée à la musique. Elle n’a pas appris d’instrument, pas écouté assidûment de la musique. Elle devait être circassienne, mais un accident en décidé autrement. La musique s’est alors insérée dans sa vie et elles se sont apprivoisés. La voix aujourd’hui est assurée et toute tracée. Elle vient de sortir un premier single, bientôt un EP et on devrait bientôt entendre parler d’elle.
D’abord une voix dans l’émotion et la sincérité
L’émotionnel, la sincérité, authenticité c’est ce qui me parle. La musique que j’aime, c’est celle qui me touche. Ce n’est pas la complexité qui m’intéresse. Plus je ressens des choses sans passer par la réflexion, plus ça me va.
Heeka – Take it easy
Il y a effectivement quelque chose de direct, de spontané et d’émotionnel dans ce qu’elle fait. En premier lieu la voix. Il a comme une urgence dans sa manière de chanter. « Il faut que ce soit au plus proche de ce que je ressens. L’urgence fait partie du côté émotionnel : il faut que ça sorte. Il faut dire que mes textes parlent souvent de choses lourdes : de la colère, de la tristesse, parfois du dégoût ». En tous cas le grain accroche et son expressivité vous garde.
Heeka, de son vrai prénom Hanneke, s’occupe de tout : textes, compositions, interprétation. « Je laisserai personne composer ou écrire pour moi. Je perdrais en sincérité. Le but c’est d’être le plus juste possible. »
Un premier single et bientôt un EP
Pour l’accompagner dans cette nouvelle aventure, 3 musiciens : Manu Panier à la basse (musicien aussi de Slim Paul), Joris Ragel à la guitare (ex-Agathe Da Rama) et Pablo Echarri à la batterie (musicien de Oré et Watusi). C’est elle qui les choisis, ensemble ils signent les arrangements. Peut-être l’avez vous découverte sur le site webzine toulousain Opus. Ou encore lors des concerts post déconfinement organisés par No Music No Life. Elle n’a fait qu’une dizaine de scène mais fait preuve déjà d’une vraie présence. Le premier single de sa jeune carrière s’appelle « Elsewhere ». « Il correspond vraiment à ce que j’avais envie de faire. Il y a plusieurs moments dans ce single qui sont révélateurs de différents styles. Je n’ai pas de limite stylistique. D’autres morceaux partent dans d’autres directions ».
Heeka – Premier single Elsewhere
Car il y aura bientôt d’autres morceaux qui donneront un EP de 5 titres à sortir dans les prochains mois. Elle vient d’être signée par un jeune label toulousain Koala records qui assure la distribution numérique. Comme elle aime beaucoup les années 70, les couleurs musicales sont clairement blues, folk et une pointe de rock. « J’aime les sons ronds et chauds mais aussi les sons saturés, quand c’est lourd, avec des basses… Je ne veux pas de machine ou de l’électronique mais rester dans musique vivante. »
Quant au clip, elle l’a réalisé pendant le confinement, avec les moyens du bord. Des heures et surtout des nuits de travail, à prendre 6300 photos pour faire du stop motion. « Elsewhere » raconte l’histoire d’une rencontre avec une personne toxique sous l’emprise de l’alcool et d’autres substances. Au refrain, une âme protectrice l’avait prévenue et vient la protéger. Elle chante en anglais. » Car cette langue est très belle chantée. Si je chantais dans ma langue maternelle le flamand, ce serait assez concept. Un jour j’essaierai! »
Heeka – Rainy Winter
Telle une circassienne, Heeka devrait bientôt prendre son envol. L’esthétique musicale est posée. Son univers est riche, personnel et affirmé.
Bonus Track : ce qu’elle écoute
All Them Witches – The mariage of Coyote Woman
PJ Harvey – To bring you my love Live 2016
Benoît Roux