18 Avr

Mon conte de Monte-Cristo. Hommage à Christophe.

Un brin solitaire, une once dans la lumière, tel était Daniel Bevilacqua : Christophe, prince de l’élégance, apôtre chic de la nonchalance. Bevilacqua, né à Juvisy mais aux assonances corse et italienne. Je voudrais lui faire cet hommage sensible, si possible différent; comme il l’était. Je l’imagine corsaire de la musique, sur la petite île de Monte Cristo. Capitaine atypique d’un bateau bardé de claviers, toujours prêt à faire une embardée pour des territoires nouveaux. Voici mon conte de Monte-Cristo.

©PHOTOPQR/L’EST REPUBLICAIN/Alexandre MARCHI via MaxPPP

Ca fait bien longtemps que Christophe à quitté Aline et autres Marionnettes yé-yé. Pour moi Christophe ce n’est pas ça, juste un moment de jeunesse avant de trouver sa vraie identité. Un Paradis perdu qu’il faut un jour quitter, entendre une dernière fois ses idoles Eddie Cochran, Gene Vincent… C’est assez étonnant le décalage qu’il y a eu longtemps entre certaines de ses chansons un peu faciles, presque kitchs, et sa personnalité sophistiquée, élégante, perfectionniste.

Christophe c’est le maître du son, chantre des nappes synthés, des atmosphères sonores, scrutant les horizons jusqu’aux profondeurs des abysses. Tel un Manset ou Bashung, il a chez lui la nostalgie de paradis perdus, une quête poétique inassouvie.

Ses paysages sonores sont à l’infini, des univers, où se raccrochent des mélodies. Oui c’était un grand mélodiste, la note juste, sans excés. Un interprète aussi, de sa voix fragile et désabusée, sur les cimes des crêtes, funambule en détresse. En quête d’amour, de sensualité sur des terrains glissants et aux contours déroutants. Comme le morceau J’lai pas touchée en touches sensorielles.

Des titres trompeurs qui cachent des lettres poétiques un brin désabusées comme cette supplique à la princesse Stéphanie Ne raccroche pas. L’amoureux des voitures a parfois frôlé la sortie de route sur des mots faciles, mais la force de sa musique l’emporte souvent. Tel un autre grand mélodiste : Michel Polnareff celui de Lettre à France ou Goodbye Marylou. Comme marieur de notes, Christophe est moins à l’aise dans les rythmes avec des batteries souvent prétexte et des basses improbables.

©PHOTOPQR/LE PARISIEN : OLIVIER LEJEUNE JEAN-MICHEL JARRE ET CHRISTOPHE (CHEZ LUI) via MaxPPP

Il a souvent confié ses mots à Jean-Michel Jarre (Les mots bleus, Paradis perdus, Senorita…) mais aussi à Boris Bergman, souffleur de mots, l’auteur des premiers Bashung. Parfois il les a abandonnés pour des morceaux presque sans paroles, des onomatopées. Il y a eu aussi ce Paradis retrouvé, en yaourt anglais ou les mots n’ont plus de sens mais juste une forme et du son.

Une œuvre souvent sombre et belle ou rien n’est certitude ou tout est amplitude. Impossible d’y coller des étiquettes, si ce n’est celle d’un dandy aux commandes d’un OVNI pour des expérimentations en tous genres. Sa parole est pesée, rare. 

Album « Aimer ce que nous sommes »

En 2008, il sort un pur bijou sonore Aimer ce que nous sommes, disque magnifique, splendide dans sa diversité, sa quête des sons aux guitares déchirées. Un travail de longue haleine où l’on retrouve les plus grands musiciens mais aussi Isabelle Adjani, Daniel Filipacchi ou son ami, celui qui l’a découvert et l’a produit : Francis Dreyfus. Un disque aérien, grandiose où les genres se croisent et s’entrecroisent. Sans doute la consécration, la constellation parfaite. 

Quatre plus tard, sa production ultime, il nous laisse avec Les vestiges du chaos. L’équilibriste funambule a fini par tomber. Le capitaine des claviers vaisseaux est parti sur un autre ilôt.

Il y aura toujours mon île du comte de Monté Cristo. Une île que l’on aime retrouver, se réfugier et se perdre pour d’autres voyages. Ciao belissimo!

Photo : MaxPPP

Bonus Track : le making off de l’album Aimer ce que nous sommes

Le périple musical de cet album magnifique. Où l’on voit tout le travail de recherche de l’artiste.

17 Avr

Un nouveau disque, bientôt un film, David Bowie toujours dans l’actualité

Aujourd’hui sur les plateformes de streaming, on peut écouter un nouveau Bowie. Pas de nouvelles chansons mais une version unplugged inédite des titres qu’aimait bien l’artiste. 9 morceaux diffusés par la BBC en janvier 1997, pour ses 50 ans. Par ailleurs des images du film consacré à la pop-star et réalisé par Gabriel Range ont été dévoilées.

ChangesNowBowie nouvel album de David Bowie

Les 50 ans de Bowie

Nous sommes en 1997. Avec plus de 20 albums studios à son actif dont le dernier « Earthling », David Bowie fête ses 50 ans. Sur la scène du Madison Square Garden de New York, l’artiste est avec Lou Reed, Robert Smith, Sonic Youth, Frank Black et d’autres invités. Deux mois plus tôt, le Thin White Duke ( personnage scénique crtéé par Bowie) répétait pour l’événement avec la bassiste Gail Ann Dorsey, le guitariste Reeves Gabrels et le claviériste et programmateur batterie Mark Plati. Neuf titres de cette répétition sont alors enregistrés en version accoustique comme c’était tendance à l’époque. L’album s’ouvre sur « The Man Who Sold The World« , un titre ayant connu un regain d’intérêt avec la reprise acoustique chantée par Kurt Cobain pour le « Nirvana Unplugged in New York », enregistré en 1994. 

 La voix de Bowie, la basse de Gail Ann Dorsey

Unplugged oblige, les morceaux sonnent différemment. Sur The Man Who Sold the World, ce qui frappe en premier lieu c’est la voix magnifique de maîtrise de Bowie et la basse toute en douce puissance de Gail Ann Dorsey qui assure le tempo, et parfois même la voix comme sur Aladdin Sane

Deux classiques du répertoire de Bowie. Vient ensuite une reprise musclée du White Light/White Heat du Velvet Underground où s’illustre la guitare punchie de Gabrels. Classique mais plutôt réussi. La production est intelligente et l’équilibre entre chaque instrument bien respecté pour servir la voix. Exemple, Shopping For Girls extrait du deuxième album de son groupe Tin Machine. Sur cet album « ChangesNowBowie » on retrouve aussi Lady Stardust dans une très belle version où la sobriété concourt  avec l’émotion, porté par la voix de Bowie et des chœurs efficaces. Tout aussi performant, les morceaux The Supermen et Repetition avec une vidéo diffusée il y a quelques jours.

Mine de rien c’est le témoignage en 1997 de 30 ans d’une carrière riche et éclectique. L’album se termine par 2 versions assez émouvantes d’Andy Warhol et du superbe Quicksand, mon morceau préféré du disque.

Un autre disque pour juin 2020

Le disque est disponible en téléchargement, en attendant la version « physique » annoncée pour le 20 juin. D’autre part, une autre disque live est annoncé pour la même date. Il s’agit de « I’m Only Dancing », enregistrement du « Soul Tour 74 » jusqu’alors inédit en disque même si des versions pirates ont circulé. Il s’agit d’un double album (deux vinyls ou 2 CD) compilant un concert donné à Detroit en octobre 74.

Des images inédites de Stardust le film de Gabriel Range

David Robert Jones fait aussi l’actualité cinématographique. Le film « Stardust » n’est pas un biopic dans la lignée des films dédiés à Queen ou plus récemment Elton John. Le fils de Bowie confirme qu’il n’y aura pas de chansons de son père tel que le film est prévu à l’heure actuelle. La famille de Bowie n’a pas donné son accord pour ce film réalisé par l’auteur de documentaires Gabriel Range. Tourné dès juin 2019, c’est à l’acteur et musicien britannique Johnny Flynn que revient la lourde tache de faire revivre Bowie. Les premières images ont été dévoilées cette semaine.

Le film retrace une période bien précise de David Bowie, celle de son premier voyage aux USA en 1971. Bowie n’a que 24 ans. L’album The Man Who Sold The World » est sorti un an auparavant. Space Oddity existe aussi et le 5 ème album Ziggy Stardust n’est pas loin. D’où le titre du film.

Après un EP intitulé « Is it Any Wonder? » sorti en février, plus de 4 ans après sa mort, David Bowie est toujours dans l’actualité.

16 Avr

« Ta peau » nouveau single de Bertrand Cantat en attendant l’album « Paz »

Le nouveau single de l’ancien chanteur de Noir Désir Bertrand Cantat est sorti ce mercredi. Un titre court co-écrit avec l’écrivain breton Caryl Ferey. L’album « Paz » sortira la semaine prochaine le 24 avril.

Le morceau est court mais intense. Une ballade noire aux sons stridents portée par le souffle de la voix de Cantat et la sobriété créative des musiciens qui font cogner les mots de Ferey.

Ils essuient leurs mains dans des torchons de sang

Comme les abeilles agonisent comme ça en passant

Des cadavres par dizaines au pied des fleuves

Toutes tiges dehors sous le regard des miradors

Pour l’impunité, ma chère, il faudra se lever tôt

Ya les mouches qu’on nous laisse

Les promesses qui nous baisent

Mais de bas en haut, de bas en haut, ta peau

La chanson a été publié par l’écrivain sur sa page Facebook. On y retrouve Bertrand Cantat (voix et chants), ses complices Marc Sens (qui a accompagné Miossec et Yan Tiersen), et Manusound (basse et machines) ainsi que Laul (Laurent) Girard (guitare, chœurs, basse, percussions). 

Le chanteur et l’écrivain n’en sont pas à leur première collaboration. Cantat avait fait une lecture chantée d’un roman de Ferey « Condor ».

« Paz » (Paix) est aussi le titre d’un roman de Ferey mais l’album qui sortira la semaine prochaine n’est pas une adaptation. C’est une création des 2 artistes inspirée d’un voyage en Amérique du Sud.

« Ta peau » premier single puissant et incandescent, laisse augurer un album de bonne facture pour Bertrand Cantat.

14 Avr

Chœurs confinés

Dans le confinement, les artistes ont voulu garder du lien avec leur public. Dès le début, ils sont nombreux à poster des morceaux solos ou collectifs sur les réseaux sociaux. Même si tout n’est pas complètement « live », ces nouveaux types de concerts ont permis de faire écouter d’une manière différente leur travail. Après les artistes, les orchestres, voici les chœurs confinés.

Camden Voices « True Colors » de Cindy Lauper

Camden Voices est composé de chanteurs, de musiciens pros mais aussi d’enseignants et d’acteurs qui chantent du jazz, de la pop et a cappella. 

28 membres du groupe choral ont décidé de reprendre le tube de Cindy Lauper. Ils ont diffusé la vidéo partout et les retours ont été extraordinaires. Le résultat est vraiment réussi.

L’un des protagonistes Ed Blunt, 29 ans, a déclaré: « Cela valait tellement la peine d’essayer de transformer cette catastrophe en quelque chose de bien. Nous l’avons partagé et tout est devenu un peu fou. La vidéo a atteint l’Amérique et l’Australie. » Le groupe a fait sa première tournée internationale en 2019.

International Opera Choir : « Va pensiero » (Nabucco de Verdi)

Le Chœur International de l’Opera en temps habituel répète à Rome. Confinés un peu partout, ils ont décidé de s’attaquer à un monument italien : le « Chœur d’esclaves juifs », communément appelé « Va pensiero » de Guiseppe Verdi. Ils ont posé leur smartphone pour enregistrer les voix. On ne sait pas si tout est vraiment du son direct mais le résultat est assez bluffant. La vidéo est dédiée au personnel soignant. 

Impressionnant… Et que dire de la vidéo suivante…

Roedean School : « Hallelujah » de Leonard Cohen

Mise en scène originale en ces temps de confinement : les pas , l’auditorium, le professeur qui s’installe au piano. Et pour chanter, rien que des femmes, ou plutôt des adolescentes. Simplicité, sincérité, splendeur du chant, profondeur, osmose… Tout est beau du début jusqu’à la fin.

Basé en Afrique du Sud, cette école et donc cette chorale ont une longue histoire. L’objectif : lutter pour l’égalité des sexes. Roedean s’engage à fournir aux jeunes femmes des opportunités de faire des choix de carrière qui leur permettront d’être compétitives sur le marché du travail. La vidéo permet aussi de découvrir les lieux.

Elevation Worship, Kari Jobe, Cody Carnes : « The blessing »

« Elevation Worship », une communauté religieuse basée à Charlotte (USA) a déjà publié plusieurs albums et le nouveau est annoncé pour le mois de mai. En voyant circuler des vidéos d’autres chorales confinées, ils ont eu l’idée de créer un chœur… virtuel religieux. Ils ont invités plusieurs églises à participer pour la semaine sainte de Pâques. A l’arrivée, cette bénédiction géante. Le morceau avait été écrit avant par le couple américain Kari Jobe et Cody Carnes. Un côté « grande messe » mais les voix sont belles, variées et pour certaines, saisissantes.

13 Avr

The Strokes, « The New Abnormal », déjà entendu mais tellement bien

Les 5 quadragénaires de New-York étaient attendus. Une éprouvante traversée du désert, balisée d’égarement et voilà la bande de Julian Casablancas revenue sur un truc qui roule. Oui The New Abnormal n’a rien de très neuf. Oui les ingrédients ne sont pas tellement nouveaux. Mais après des débuts fulgurants et un peu prématurés (on les a affublés du titre « sauveurs planétaires du rock »), The Stroke produit l’album de la maturité. Et ça fait du bien aux oreilles.

Des références…

Dès la première écoute, mille références vous viennent en tête. Perso, c’était le Velvet Underground de Lou Reed. Mais oui, il a aussi du The Turtles, Télévision, Pearl Jam mais aussi Billy Idol ou Nirvana pour le côté punk revival. Tantôt un peu la voix de Chris Martin, tantôt celle de Bono. L’album sonne comme un retour au bon rock des années 2000, un classique guitare-basse batterie emportés par le bon couplet refrain qui va bien. Mais on se surprend à vouloir écouter et ré-écouter le disque car les morceaux sont inspirés et plutôt bien produit. Le tout, avec le nez, et à la barbe de Rick Rubin, un producteur qui a déjà fait ses preuves dans le métal et même le rap. Un druide qui n’en est pas à son premier acte de résurrection.

Dernier clin d’œil, la pochette. On reconnaît de suite l’autre New-Yorkais Basquiat. Mais derrière il y a l’hommage de l’artiste à Charlie Parker en appelant ce tableau Bird On Money.

… mais c’est bien du The Strokes

Pourquoi l’album est réussi? Parce que Julian CasablancasAlbert Hammond Jr.Nick ValensiNikolai Fraiture et Fabrizio Moretti ne se contentent pas de reproduire. Ils se sont nourris de ces influences et les ont digérées. Exemple avec le fabuleux morceau Bad Decisions. Un ouragan qui emporte tout, la voix de Julian Casablancas qui brave la tempête, éclairé par des guitares lumineuses et la batterie de Moretti qui pousse.



Plusieurs fois, on pense que Casablancas va se planter, mais il surnage largement, tel un dieu marchant sur les flots. Oui les riffs de guitare sonnent comme l’original Dancing with myself de Billy Idol, mais à l’arrivée, The Strokes surnage et la voix de Casablancas s’envole de manière splendide au final, accostant parfois sur les rives de Bono, le chanteur de U2.

Deuxième morceau en exergue, celui qui clôt le disque. Ode to the Mets est une balade mélancolique au lyrisme aveuglant. Mine de rien sacrée composition et sacrée interprétation. Après un début fausse piste hypnotique, tout est juste dans les guitares, les claviers façons flûtes, les clapotis des cordes. Casablancas se lance dans les graves façon Lou Reed. Puis la batterie sobre, lancinante.

Belle variété de sons, la voix sur des registre différents, Casablancas qui lâche tout. L’impression d’un truc qui s’achève, qui ne reviendra pas. Comme un testament musical, au cas où le groupe ne reviendrait pas.

Facile diront certains… Oui mais faut-il encore le faire.

Autre petit chef-d’oeuvre, At the Door. Un clavier et des sons qui ne doivent rien aux Daft Punk. De l’ampleur dans les nappes, les guitares -toujours elles- qui soulignent. Du spleen, du lyrisme là-aussi et l’émotion qui taille son rubis. Sans doute l’OVNI de ce disque. Rien que pour lui, ça vaut la peine d’écouter.

Le dernier The Strokes?

The New Abnormal titre prophétique mais inspiré. On sent que rien n’est sûr, que tout est mouvant. Mais la fragilité est belle comme le falsetto de Casablancas. L’album a un petit côté déglingué, la voiture qui a roulé sur la highway (to Hell?), avec des sorties de route, la carrosserie impeccablement cabossée. Le producteur Rick Rubin a remis les injections à neuf et tout se met à fonctionner. Le tempo est parfois fracassé, les pistons presque usés. Mais ça roule, moteur impeccable.

On ne sait pas de quoi demain sera fait, s’il faudra encore attendre 7 ans pour avoir une nouvelle sortie. Peut-être est-ce le dernier album tout court… En tous cas celui-ci n’était pas vain. Un Strokes « anormal » qui restera. 

Bonus track : 20 ans plus tôt

Trying Your Luck (2001). Premier album. Tout est déjà là.

11 Avr

Histoire de « Resistiré » l’hymne de l’Espagne confinée

De l’autre côté des Pyrénées, « Resistiré » est devenu l’hymne de l’Espagne en quarantaine qui veut résister pour gagner. Comment une chanson quelconque -voire ringarde- des années 80 est revenue dans la partie ? Le Duo Dinamico (Manuel de la Calva et Ramón Arcusa) visionnaire et résistant, tel notre Duo Medico (Roselyne Bachelot et Philippe Douste Blazy) ou comment s’identifier à ce que l’on a hier railléMusique in Fine vous raconte aujourd’hui l’histoire de cette chanson.

 

Au commencement, était le Duo Dinamico

Comme pour Abba, France Gall ou Céline Dion, son histoire commence avec l’Eurovision. En 1968, l’Espagne présente l’artiste Massiel qui interprète « La, La, La » composé par notre fameux duo. Tout y est. Magnifique!

20 ans plus tard, le duo récidive. A partir d’une simple phrase « Celui qui résiste gagne. » La citation est de l’écrivain Camilo José Cela. Elle va inspirer le journaliste parolier Carlos Toro et le compositeur Manuel de la Calva : « Et l’ampoule s’est allumée. Je me suis dit : comme c’est sympa! Pourquoi ne ferais-je pas une chanson? » Il écrira la musique avec son compère Ramón Arcusa.

Une inspiration fulgurante qui fait de « Resistiré » une chanson mi « Porque Te Vas « , mi « I Will Survive » de Gloria Gaynor. Ca sent bon les boîtes à rythmes et les synthés. L’album d’où est extrait la chanson s’appelle d’ailleurs « En forma ». Il se vendra à 150 000 exemplaires.

Une chanson inspirante

Notre duo fait son bonhomme de chemin. Popularisé par Almodovar qui utile la chanson dans « Attache moi » en 90. Victoria Abril pilote… derrière, Antonio Banderas fait la basse.

Devenu hymne de résistance au temps des « Corralitos » (crise financière en Argentine à partir de 2001), la chanson ré-émerge de temps en temps lors de galas de charité, pour une campagne contre le cancer des enfants, pour une télénovela en Argentine, dans les vestiaires du Bétis Séville pour éviter la descente en 2007… Le duo l’a longtemps joué en concert.

L’hymne pour #QuedateEnCasa

Le 21 mars le Orquestra Jamaica Show publie sa version confinée. Avec les félicitations de Manuel de la Calva du fameux Duo Dinamico.

Les balcons s’en emparent.

Puis ça devient le «We Are the World» espagnol pour la crise des coronavirus. «Resistiré 2020» présente plus de 50 chanteurs et musiciens enregistrés séparément dont Melendi, David Bisbal, Vanesa Martín et Álvaro Soler. Le projet a été produit par Pablo Cebrián et dirigé par la station de radio Cadena 100 en collaboration avec Universal Music, Sony et Warner.

Tous les bénéfices de la chanson bénéficieront à l’organisation caritative catholique Cáritas

10 Avr

Le groupe Cocanha : chanter avec le corps, danser avec la voix

Dans l’univers du groupe COCANHA il y a de l’originalité, mais aussi de l’authenticité. Preuve en est avec leur second disque « Puput ». Ca ressemble à de la tradition, c’est certainement de la polyphonie, on peut y danser mais… I a quicom mai!  Quelque chose en plus qui fait la différence dans ce monde musical qui confine au formatage. « Puput » est surtout un album d’une grande richesse ambe solament 3 voses e 3 tamborins. Il faut dire qu’aux manettes se trouve le producteur sourcier catalan Raül Refree. 

« Puput » de Cocanha

3 voses, 3 tamborins, e pas mai!

Officiellement Cocanha est un groupe qui fait des chants polyphoniques à danser. Et sur ce disque, ne cherchez pas des guitares, flutes, basses, batterie, synthés, accordéons…. Tout ce que vous entendrez c’est du fabriqué maison avec seulement 3 voix et 3 tambourins, autrement surnommés « tom-tom » en occitan béarnais. Et pourtant à l’écoute, rien ne manque.
Autre originalité, la tessiture des voix. Comme toutes chanteuses, Lila Fraysse, Caroline Dufau et Maud Herrera ont un registre principal de voix plus ou moins haute, chacune sa tonalité. Ecoutez l’album et essayez de différencier les 3… ! « Avem trabalhat. Lila avia una votz aguda, ieu (Caro) puslèu grèua e Maud acostumada a cantar de liric. »

Normalement toujours, dans la polyphonie chacun son registre. A charge de s’y tenir. Là vous entendrez les 3 chanteuses faire le yo-yo entre les tessitures.

« Cotelon » premier extrait de l’album « Puput »

Seul moyen de les identifier : les 3 chants solos de l’album. « Dos branlaboièrs » pour Maud, « Beth Aure » pour Caro et le très étonnant « La femna d’un Tambor » de Lila, moitié occitan moitié français. Et ça sonne toujours occitan dans le français! Histoire de reproduire l’authenticité du collectage.

Les tambourins maintenant. D’habitude, les « tom-tom » accompagnent les flutes. Ici il n’y en a pas. On peut entendre 3 tambourins accordés différemment, avec des cordes tantôt métal, tantôt nylon ou boyau et autant de sonorités qui vont avec. En Béarn, il y a des spécialistes du « tom-tom », dont Pierre-Henri Fontespis-Loste. Dans son atelier, il fabrique ce que demandent les artistes, sur mesure, avec des accordages différents. A l’arrivée, du « tom-tom » comme jamais entendu, notamment sur le titre « Quauques còps » très original dans sa mise en espace et l’utilisation de l’instrument. Tambourins, voix et podorythmies cuisinés a la salsa Raül Refree.

Raül Refree, l’interrogaire del patrimòni

Les morceaux du second album sont prêts pour l’enregistrement. Lila écoute alors le premier album de Rosalía « Los Angeles », produit par un certain Raül Refree. Les 3 chanteuses de Cocanha lui envoient les morceaux pour écouter. Il répond favorablement mais veut les voir en live sur Toulouse. Il les averti : « Se cal pas esperar a quicòm de trad mas experimental » Il ne faut pas s’attendre à quelque chose de trad mais plutôt expérimental. Ca tombait bien. Pour Caro, « La finesa, las experienças sus las voses, los enstruments a cordas e son aurelha sus la tradicion flamenco, lo perpaus èra fòrt interessant ». 

Enregistrement du nouvel album avec Raül Refree à la Casamurada

Direction la Casamurada, un corps de ferme où se trouve un studio d’enregistrement près de Tarragone (Catalogne). C’est là que le producteur a aussi enregistrée Sílvia Pérez Cruz, une autre jeune prodige catalane. Un esprit rock, un regard expérimental sur les musiques traditionnelles, Refree arrive à personnaliser chaque morceau, à lui donner un univers. Il fait travailler les 3 artistes, les amène à poser différemment les voix, insuffle des influences. S’en suit le mixage à Barcelone. Caro raconte :« Refree, mèscla en dirèct e enregistra. Aprèp escotam e escambiam. Sus la musicalitat e l’emocion Refree es fòrt ». Oui, sur la musicalité et l’émotion, le producteur est fort. Le chant prend de la profondeur, les sons deviennent riches, sans dénaturer le propos artistique.

La cèrca de diferencias

C’est tout ce qui différencie « Puput » du premier disque. Des traitements différents des voix où résonne toute la corporalité. Chanter avec le corps, danser aves les voix. Pas étonnant que Maud notamment ait travaillé avec Xavier Vidal et Pascal Caumont. On sent une exploration vocale, la volonté de faire sortir la singularité des voix dans un son collectif. « I a pas de cèrca del beroi, del just. Sonque lo son collectiu e far entendre los còrs »

Dernière singularité : les paroles. Dans cet album, seulement 2 créations (« Cotelon » inspirée par l’ethnologue Isaure Gratacos et « Los Aucèls »guidé par le poète Pèire Godolin). Pour le reste, des morceaux traditionnels… Avec des paroles forcément surannées. Cocanha a donc pris le parti de réécrire les textes pour être plus en phase avec le temps et avec leurs personnalités. « Es aquò l’oralitat. Podèm pas cantar quauquarem que sèm pas d’accòrdi. « Janeta » per exemple es una  cançon amb un tipe que se far sedusir. Es partida dins una autra direccion. Tornèm apoderar las causas per comptar d’autras istòrias », çò dis Caro.

Le tout nouveau clip de Cocanha Suu Camin De Sent-Jacques realizat per Caroline Dufau/Amic Bedel

C’est tout ça que l’on retrouve sur le disque Puput, avec un esprit « live », enjoué, vif. On y entend de belles réussites comme « Colorina de Ròsa » où l’on pense à la version de Rosina de Pèira, « Au son deu vriolon », « Castel Rotge ». Autant de petits joyaux que l’on avait dans l’oreille et qui nous transportent ailleurs. Avec un vrai morceau plus « classique » à l’intérieur. Le magnifique « Quauques còps » version polyphonie. Comme quoi, elles savent tout faire.

Bonus track confinement

Clip « La Sovenença » : corps-en-vie-exquis ! Còs-viu-resquit ! Enregistré à l’ostal.


 

Sites du groupe : https://cocanha.net/  Facebook Instagram

Label PAGANS https://pagans.bandcamp.com/album/puput

https://hartbrut.com/cocanha/

 

 

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08 Avr

Les orchestres confinés jouent ensemble

Et si le coronavirus était en train de créer une nouvelle forme de musique? En tous cas une manière différente de l’écouter et de la ressentir. Depuis le début du confinement, grâce à la technique, les artistes arrivent à produire une oeuvre commune, chacun enregistré depuis le salon, une salle de musique et filmé par ses propres moyens.

Ensuite, beaucoup plus vite que le virus, le morceau se diffuse des milliers, des millions de fois avec les réseaux sociaux. C’est vrai que nous avons le temps actuellement de les suivre.

La nouvelle saison de Bella Ciao

« La Casa de Papel » qui a redonné une seconde vie à ce chant révolutionnaire vient de reprendre sur Netflix. Mieux que quiconque, les scénaristes savent que le confinement est propice à construire des personnages intéressants, à les faire évoluer, se surpasser et en l’occurrence…. dégoupiller! Dans un autre genre de confinement, les musiciens eux aussi deviennent créatifs.

Précurseur, dès le 20 mars, le Serbian National Theater Orchestra dirigé par un chef italien (ceci expliquant cela) met en ligne une vidéo aux prouesses techniques indéniables. « Unimalontani » (unis mais éloignés), les musiciens ont imaginé une version symphonique de cet hymne à la résistance, célèbre en Italie mais pas que. Chaque musicien filmé chez lui et ensuite parfaitement synchronisé. « Masques bas! » comme on dirait à la Casa.

Coup d’essai, coup de maître. Alors une fois les questions passées « Comment ont-ils fait? », « Quelles applications utilisées? », le commun des musiciens s’est dit : et pourquoi pas nous… Idéal pour faire répéter un orchestre, un ensemble, une chorale.

L’Occitanie n’est pas en reste

Mardi 7 avril, les musiciens de l’Orchestre National du Capitole publient une vidéo de l’enregistrement d’un morceau un peu moins connu  : La Damnation de Faust de Berlioz. Avec un début plus original et des images différentes. A les écouter, à les voir, on se dit que l’on est vraiment devant un nouveau spectacle, une nouvelle forme de concert. D’autant plus que l’humour n’est pas en reste.  « Ca sonne un peu Faust » nous dit la présentation. La vidéo se conclut avec Louis De Funès : « C’était pas mauvais, c’était très mauvais! » Petit rappel fait par un lecteur : La Marche Hongroise de Berlioz jouée apparait dans « La grande vadrouille » au début du film. Louis de Funès y est chef d’orchestre et dirige la pièce en entier avant d’entamer un véritable sketch qui est mythique pour tous les musiciens classiques,

A Montpellier,  les musiciens de l’Opéra Comédie version « Do Brazil » veulent donner redonner un petit air de fête. Les violons altos se sont réunis pour reprendre un classique de Bossa Nova « Manhã De Carnaval » du compositeur brésilien Luiz Bonfá.

Sur son site, l‘Orchestre National de Montpellier s’invite régulièrement chez vous depuis un certain temps. La chaîne Soundcloud propose  gratuitement en replay des concerts de la programmation et des applications pédagogiques dont une série éducative de podcasts sur le fonctionnement de l’orchestre. 

Plus récent et publié hier mardi 7 avril, la Maîtrise du Conservatoire de Toulouse à choisi l’hymne local « Se Canto ». Un Chœur virtuel enregistré en version originale occitane et française avec des enfants.

Du temps d’avant le confinement, Guillaume Lopez,  faisait danser toutes les générations avec l’une de ses formations. Maintenant, il est Soli-Solet chez lui et publie des vidéos sur sa chaîne. Il vient de reconstituer en partie le GRAND BAL avec ses potes musiciens. Ils ne sont plus 10 sur scène mais 5 artistes a l’ostal.

En France aussi

Partout, ces vidéos cartonnent. Il faut dire qu’il y a là une curiosité, que les œuvres son connues, les morceaux plus courts et donc plus accessibles. Les 51 musiciens de l’Orchestre national de France ont été vus plus de 2 millions de fois. Là aussi un petit miracle, avec cette version du « Beau vélo de Babel » comme aurait dit l’ami André Minvielle. Ca commence comme d’habitude par une présentation des musiciens dirigés -peut-on le dire encore en telles circonstances – par Emmanuel Krivine.

Et pour rester dans l’humour et la créativité de Minvielle, voici une version toute particulière, voire très surprenante du Boléro... Avec un percussionniste italien (si! si! il a un paquet de pâtes!) et l’entrée d’un joueur de cor du plus bel effet. Merci Pierre Willocq de m’avoir transmis ce chef-d’oeuvre.

Joie confinée à Rotterdam

L’Orchestre philharmonique de Rotterdam, emboîte le tempo. Avec un morceau là-aussi symbolique l’« Ode à la joie », de la Symphonie n° 9 de Ludwig van Beethoven. De quoi d’ailleurs redonner une autre vie à ces oeuvre, d’autres arrangements. Ici, moins de spontanéité sans doute, plus de musicalité et d’application. Et les célèbres chœurs sans doute datant du temps d’avant. 

06 Avr

Avec « Rubberband », Miles Davis traverse le temps

Miles Davis, certainement dépassé, surement indémodable. C’est un artiste toujours dans le temps. « Rubberband » est un album posthume de l’artiste. Une production anecdotique? Commerciale? Certainement pas. C’est un album crédible, riche, varié, produit par ses proches, à partir de bandes enregistrées bien avant sa mort. Première chronique jazz de ce blog.

Réglons tout de suite son compte au mort. Oui le jazzman américain est bien décédé en 1991, mais les bandes inédites officiellement ressuscitées n’encombrent pas les bacs. Nous sommes en 1985. Miles Davis quitte sa maison de disque historique (Columbia) pour rejoindre la Warner. A 59 ans, il se lance dans l’enregistrement d’un nouvel album intitulé Rubberband entre octobre 1985 et janvier 1986.

« Rubberband » enregistré juste avant l’énorme succès de « Tutu »

Le disque n’était pas sorti à l’époque, sa nouvelle maison de disque n’ayant pas été convaincue. Sans groupe vraiment attitré, le trompettiste part enregistrer dans la foulée « Tutu » à Los Angeles avec le tout jeune bassiste Marcus Miller. Avec le succès commercial que l’on sait et un Grammy Award à la clé.

Les allergiques au style Miles Davis ne reviendrons pas sur leur décision. Les fans quant à eux risquent d’être un peu déconcertés. L’exhumation de ces bandes s’est faite avec les producteurs de l’époque (Randy Hall et Zane Giles) et son neveu et par ailleurs batteur Vince Wilburn Jr qui avait joué sur les sessions studio.

Un album avec des grandes voix

« Rubberband of Life » qui ouvre l’album avec la chanteuse Ledisi

Le son Miles Davis est bien là mais les orientations musicales sont radicalement différentes. Ca sonne moins jazz, avec des styles plus variés qu’a l’accoutumé : un groove accommodé de funk, soul, latino… et les voix -plutôt rares chez l’artiste- bien présentes. Quatre voix : celles des chanteuses Lalah Hathaway sur So Emotional, Ledisi sur le morceau éponyme Rubberband of Life, celle du producteur Randy Hall sur I Love What We Make Together, et celle de Medina Johnson sur Paradise.

Miles Davis, l’artiste qui n’aime pas se répéter

Le son a été retravaillé, plus actuel, dans la lignée du vivant de l’artiste, toujours à l’affut d’expérience et de nouveautés.  « Nous avons œuvré afin de donner un nouveau souffle à la musique, explique Randy Hall. Si je sais une chose de Miles, c’est qu’il détestait tout ce qui était éculé, rance. » 

« I love what we makes together “ sonne très Al Jarreau. D’ailleurs Miles Davis l’avais compose en pensant à lui et comptait l’inviter. Finalement c’est Randy hall qui assure le chant.

Il y a à la fois tous les ingrédients habituels que l’on retrouve dans la musique de l’artiste. Cette incroyable faculté à se jouer des rythmes, poser sa trompette dans des breaks improbables, les nappes de claviers qui alternent avec de gros riffs de guitare comme dans le morceau « This is it »...

Toujours aller à l’essentiel : peu de notes et toujours bien placées. Et, comme d’habitude aussi, cet album était l’occasion d’explorer d’autres styles, de travailler avec de nouveaux musiciens.

« Rubberband » est plus qu’honorable. Il vient compléter une palette très large de couleurs musicales dans ses productions et prestations. « La musique est une peinture que l’on peut entendre, et la peinture est une musique que l’on peut voir », se plaisait-il à dire.C’est d’ailleurs lui qui a peint le tableau de la pochette du disque.

Bonus Track

Première émission TV du trompettiste dans l’émission « Au clair de la lune » de Jean-Christophe Averty. Un document diffusé le 25 décembre 1957, réputé perdu et retrouvé il y a peu. Miles Davis était de passage à Paris avec Barney Wilen au saxophone ténor, René Urtreger au piano, Pierre Michelot à la contrebasse et Kenny Clarke à la batterie.


Le documentaire Miles Davis: Birth of the Cool (2019), du réalisateur afro-américain Stanley Nelson est actuellement sur Netflix.

05 Avr

Kit Armstrong : un pianiste prodige confiné…dans une église

Il ne s’appelle pas Neil, Louis ou encore Lance… mais Kit Armstrong. Ce pianiste de 28 ans né en Californie et repéré dès l’âge de 12 ans par le grand maître de l’instrument : Alfred Brendel.  A 5 ans il composait ses premières œuvres. A 10 ans il maîtrisait Bach et Mozart. Avant ses 2 ans, il connaissait les divisions et les multiplications. C’est une star mondiale qui a obtenu son master en mathématiques à Paris. Un pianiste dingue et modeste, en adéquation avec sa musique.

Depuis la pandémie du coronavirus, il est confiné dans l’église Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus située à Hirson, dans l’Aisne. Pourquoi une église ? Tout simplement parce-que c’est là qu’il habite. Enfin, quand il n’est pas en tournée! Une église qu’il a rachetée, restaurée qui est aussi un lieu de résidence et de concerts. Confiné, il y donne chaque jour un morceau sur sa chaîne Youtube.

Kit Armstrong. Photo : site Facebook du pianiste

« J’avais déjà en projet de faire partager ma passion à travers les moyens technologiques, la crise sanitaire l’a accéléré, confie-t-il au journal Le Parisien. Lors d’un concert, il y a une personne qui donne et une autre qui reçoit mais tout le monde ne peut pas y assister. Pour moi, la musique classique peut aller chercher les gens chez eux. »

Il va donc s’inviter chez tous ceux qui ont envie d’écouter une autre musique ces derniers temps. Une série musicale qu’il dénomme « Musique ma patrie ! » Tous les jours un morceau dans des conditions optimales. Piano magnifique (Bechstein), filmé à plusieurs caméras et son à la hauteur. Il présente les morceaux de manière pédagogique (un peu comme Jean-François Zygel ou Frédéris Lodéon), dans un français remarquable. Premier extrait : « L’Ave Maria » de Gounod.

Beaucoup moins connu et plus étonnant, le morceau « La Poule » de Rameau, une oeuvre qu’on lui avait demandée lors de son premier concert en France,  il y a 15 ans. Ses premières compositions, il les dédiait … aux poules dont la « chicken sonate ».

Ses petites présentations des morceaux sont très belles, personnelles, didactiques et très intéressantes. Tout autant que ses interprétations sont prodigieuses, sur un répertoire varié. Pour ce « Canon de Pachelbel », il a mis tout un dispositif dans l’église avec 3 micros dans 3 endroits différents. Le résultat est très surprenant, bluffant même! L’église confinée semblé habitée par plusieurs voix!

Dernier morceau publié samedi : le Prélude de choral « Erbarm’ dich mein, o Herre Gott » de JS Bach. Quoi de plus normal et naturel pour un mathématicien comme Armstrong d’aimer et maîtriser Bach.

Allez, il est temps de terminer cette première chronique sur la musique classique sur ce blog avec le « Dodo ». Celui de François Couperin, dont il sert souvent pour conclure ses concerts.

Hâte de retrouver bientôt sur sa chaîne ou en concert d’autres morceaux. L’initiative, le lieu, l’interprétation et le musicien sont vraiment originaux.

Bonus track : Kit Armstrong à la télé américaine. Il avait 10 ans!