09 Juil

LA ROUTE/ Moderato cantabile

80 km tout rond. La bonne mesure pour enchainer le morceau sans jouer de la musique en dents de scie sous les garde-boues. Moins de 100 km, mais avec 1400m de dénivelé en deux cols de deuxième catégorie quand même, et quelques ornements mélodiques supplémentaires pour compléter le caractère montagnard de cette jolie randonnée Franco-Suisse entre Maiche, Saignelégier et La Chaux-de-Fonds. Voilà pour le morceau,  la partition comme on dit dans le milieu musical. Disons  3 heures de route au total, selon le niveau et l’ambition. De quoi prendre le temps de cogiter sur le magnifique paysage et la matière humaine qui le compose. Étudier « Les caractères » ou les bons sentiments ; réfléchir aux vices et aux vertus de l’espèce, en restant le cul bien calé sur sa selle… « Il n’existe pas d’aire cérébrale de l’amour…/… Arrêtez donc alors de toujours nous parler de cet amour qui doit sauver le monde » constatait Henri Laborit dans « L’éloge de la fuite ». « Au moyen d’une tromperie grossière on arrive parfois, en période de crise, à faire croire à l’individu qu’il défend l’intérêt du groupe et se sacrifie pour un ensemble, alors que cet ensemble étant déjà organisé sous forme d’une hiérarchie de dominance, c’est en fait à la défense d’un système hiérarchique qu’il sacrifie sa vie. » Tout pratiquant de vélo de course sait ça ! Le grand spécialiste de quelques sciences humaines d’importance, qui à ma connaissance, n’était pourtant pas lui, coureur cycliste…

Changeons de sujet pour mieux nous y retrouver dans nos affaires de beaux sentiments, de grands cœurs, d’esprit d’équipe et d’union sacrée… La cadence, le rythme, l’échappée et le gruppetto… C’est drôle comme un lexique choisi pour parler de musique peut tout aussi bien plaire à l’industrie du pédalage ou au mode de transport vélocipédique en général ! Comme la musique a aussi cette bonne réputation de savoir adoucir les mœurs lorsque le peloton commence à nous les briser sévère sous son air de détester voir une tête dépasser du magnifique mouvement d’ensemble. Mais pour quel profit ? ou au profit de qui ? (Et je ne fais là, nullement allusion au seul Tour de France, si vous suivez bien le son de mon biniou entrainé par les arguments de ce biologiste de Laborit qui m’inspirent ici !)

La frontière Franco-Suisse à Goumois au pied de l’ascension du col de 2e catégorie qui conduit à Saignelégier.

Moderato cantabile, chantent les deuxièmes dérailleurs à l’unisson, mais quand même réunis sur l’estrade pour recevoir la bise du chef d’orchestre faute d’obtenir celle de l’opinion. Le côté Legato obligatoire dans les arrière rangées d’un orchestre mené par l’élite des instruments à vent. La pantomime un peu fourbe d’une bande de joueurs de flûte habitués à l’air chaud qui les traine tout le long de la route en essayant de rafler les avantages des premiers guidons sans avoir une fois à souffler dans le larigot… Cette sorte de fifres ou d’Ocarinas de fabrication à bas coût, mais élevé comme il faut ; qu’on mène généralement au tambour du droit administratif pour le plus grand profit des grandes instances commerciales. (Et comprenez bien que je ne parle pas ici des simples, des modestes des humbles porteurs de bidons !… mais plutôt de quelques suceurs de roues revendiquant les honneurs pour eux seuls sans se soucier de leur véritables locomotives laissées sur le quai. Une grande école de resquilleurs, prônant toutefois toute sorte de générosités, d’amours et d’idéalismes pour continuer de se plaire à eux-mêmes malgré leur fourberie.) Où l’on conviendra de cette parenté qui s’entend tout de suite entre une bonne vieille technique de conservatoire lyrique éprouvée de longue date, et les bonnes manières d’une gente publique de ma connaissance (comme on en connait tous au moins une autour de soi), qui trouve toujours sur quelle danse opportune continuer de s’agiter les fesses au sein du grand convoi symphonique balnéaire…

La route n°18 entre Saignelégier, le Noirmont et la Chaux-de-Fonds

La descente vers la France par les côtes du Doubs

Je dis ça bien sûr ! pour les petits chanteurs de psaumes bien accoutrés, et les petits margoulins de la fanfare au maillot bien mis ; les carabistouilleurs en chef d’un métier taillé à leur assortiment militaire pour ne pas laisser une seule note dépasser des rangs sans leur consentement amoureux du monde et des bonnes manières. Une bande de délinquants ecclésiastiques, sûrs de leur solfège, comme les aurait aimé monsieur de la Bruyère. Des interprètes de contrebande, des plagiaires. Des receleurs de couacs et de canards de basse cour. Des virtuoses dans leur domaine de la canaille en réunion… Le genre d’instrumentiste qu’on mène si facilement à la baguette pour transporter n’importe quel cantique à bon port. Du pain béni pour les fabricants d’hymne national et de charrettes à foin…  (Je dis ça pour les animaux de crèche coincés sous l’autel en attendant qu’on les serve !) mais je m’éloigne, me détourne de ma cantate principale. Bach au supplice sous mes coups de « pédalées » de travers. Ce lamento. Ce faux-bourdon pour effrayer la ruche dans son tempo estival avec un mélange de cors de chasse et de croque-notes de foire.

Le Doubs marque le passage de la frontière entre la Suisse et la France

Le plateau de Maîche

Une de ces sonates pour éoliennes et diaules compulsives, dans l’espoir de virer de ma route toute cette bande de « mirontons » comme savait les apprécier Céline. « Des ergoteurs et des bafouilleux ». De la bonne graine à flonflon, travestie en chanteurs de Carmagnole des fois qu’un de ces « grand fusil» les prendrait pour un tromblon fiché en travers de sa route. « Vive le son, vive le son »… tout un peloton de nantis qui grince des dents maintenant que la côte s’élève dans les plus forts pourcentages. Un Tourmalet ou un Aubisque embusqué au détour d’une première course de pacotille, où cette fois les gens du ciel n’ont plus leur mot à dire.  L’heure des guitaristes ! Un coup de Flamenco pour flinguer la valse viennoise insipide et la petite cour de violoneux bien en rythme sur les faux plats d’un prélude aux véritables histoires d’amours propres. L’heure de l’escalade, grandiose menée par les ténors sur un tempo de One-step ou de Jerk. Une cadence italienne pour préparer la grande fugue du jour.  Une envolée lyrique vers les sommets, à l’opposé de cette Bourrée, symptomatique au sein de la clique restée plantée au pied du col. Le scénario d’un adagio confus, si l’on compte le nombre des pulsations récalcitrantes à l’arrière de la meute…  la politique du Requiem pour la catégorie concernée ici en filigrane, à moins que celle-ci n’ait forcément réussi à préférer cette « fuite »  dont nous énumérions le nombre des avantages un peu plus haut. Un joli principe de réalité.
Comme le cyclisme, tout le monde connaît la musique ! N’est-il pas ? Les joueurs de flûte, comme les coqs de Bruyère et leurs histoires d’amours déçues.
Récit et photos / JL Gantner

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TOUR DE FRANCE/ ÉTAPE 10/ Kittel récidive au terme d’une étape de transition

LA CHRONIQUE FRANC-COMTOISE DU 100e TOUR DE FRANCE
(Par Auryan Guyon)

(Auryan Guyon est un jeune coureur franc-comtois, licencié à l’Amicale Cycliste Bisontine. Il vient de quitter le lycée après avoir obtenu son Baccalauréat et projette de suivre des études de journalisme dans la perspective de travailler un jour dans une rédaction sportive. Chaque jour, Auryan suit le 100e Tour de France pour le Blog Cycliste de France 3 et nous livre un résumé très « franc-comtois » de la course).

(ÉTAPE 10) Mardi 9 JUILLET
SAINT GILDAS DES BOIS – SAINT MALO 197 km
ÉTAPE : Marcel KITTEL (Argos Shimano)
GÉNÉRAL : Christopher FROOME (Sky)

Au lendemain d’une journée de repos bienfaitrice, le centième tour de France de l’histoire s’élançait de Saint-Gildas-des-bois, la plus petite ville visitée par le Tour cette année. Les coureurs traversaient la Bretagne, région de champions (Bobet, Hinault entre autres…) pour une arrivée dédiée aux sprinteurs dans la cité corsaire à St Malo.

Marcel Kittel (Argos Shimano) l’emporte à St Malo/ PHOTO © Presse sports

5 coureurs animent cette étape de transition : le « régional de l’étape » Julien SIMON (Sojasun), Luis Angel MATE (Cofidis), Juan José OROZ (Euskaltel), Jérôme COUSIN (Europcar) et Lieuwe WESTRA (Vacansoleil). Ces hommes résistent jusqu’à 7 kilomètres de l’arrivée où les faux-plats descendants menant à St Malo avantagent le peloton emmené par les équipes de sprinteurs. Les favoris sont attentifs aux éventuelles bordures sur le long de la côte bretonne. Un sprint massif se profile et c’est André GREIPEL (Lotto) qui semble le mieux emmené par ses coéquipiers à l’approche du but. Mais, c’est sans compter le retour de son compatriote Marcel KITTEL (Argos Shimano), vainqueur de la première étape, qui le dépasse à quelques mètres de l’arrivée. Encore un succès pour sa formation, et qui ponctue le travail de ses coéquipiers dont Tom VEELERS. Ce dernier, poussé par CAVENDISH dans le final, a chuté lourdement mais par chance, il n’a emmené personne dans sa gamelle. Au général, journée de transition où FROOME reste maillot jaune à la veille d’un contre la montre individuel qui devrait conforter sa position.

UNE NOUVELLE COURSE COMMENCE POUR LES FRANC-COMTOIS
La journée de repos a été aussi l’occasion de faire un bilan de la première semaine du Tour pour nos Franc-comtois. Marc Madiot, le manager de l’équipe Fdj.fr, a su trouver les mots pour réconforter son leader Thibaut PINOT. À la peine dans les étapes des Pyrénées… le grimpeur haut-saônois espère retrouver le moral et « de bonnes jambes » pour affronter les Alpes en dernière semaine. Plusieurs étapes peuvent lui convenir et le tour n’est pas fini malgré une place au classement général qui est forcément décevante pour l’espoir français.
Son coéquipier Arthur VICHOT n’a toujours pas trouvé l’ouverture, mais les échappées auront sûrement l’occasion d’aller au bout dans les jours à venir. Il faudra tenter ! et nul doute que la motivation et la forme accompagneront le champion de France.
Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) a réalisé une belle première semaine pour un néophyte. Avec une belle échappée en Corse et aucune chute à déplorer, le jurassien a encore de nombreuses étapes pour montrer le maillot. Idem pour Rudy MOLARD (Cofidis), un peu « dans le dur » dans la dernière étape des Pyrénées. Le coureur de la Cofidis espère retrouver de bonnes sensations pour prendre part à quelques tentatives de sorties favorables aux baroudeurs.
Auryan Guyon (pour le Blog Cycliste de France 3)

DEMAIN : Mercredi 10 JUILLET
AVRANCHES-MONT SAINT MICHEL (11e étape) 33 km

08 Juil

(VIDEO) Complètement givré !

Si je me souviens bien, mon entraineur me rappelait toujours à l’ordre pour que j’enfile mon bonnet et des couches de laine polaire dès la fin de l’entrainement ou une fois la compétition terminée. « Ne prends pas froid », « Garde tes muscles au chaud mon p’tit ! »… répétait le coach en me frottant le dos énergiquement, alors que la sueur me coulait encore dans les yeux sous un soleil accablant. Comment comprendre alors l’avènement ces temps-ci, de cette méthode frigorifique de récupération dans le milieu sportif ? Cette technique de refroidissement des corps après l’effort, dont il était question ce début d’été à l’université des sports de Franche-Comté.
Une salle d’amphi attenante à un gymnase construit devant une cendrée rudimentaire où deux étudiants tournent en rond en trainant du pied, un casque relié à leur lecteur mp3… Deux courts de tennis plus loin où quatre élèves d’un master en management transpirent derrière leurs raquettes, on discute dans une salle climatisée d’une machine à congeler mobile, à disposition de plusieurs équipes cyclistes professionnelles depuis quelques temps, mais aussi de tennismen, de handballeurs, ou de karatékas….

Alexis Vuillermoz (Sojasun) récupère d’une étape du Tour de France à moins 130 degrés

Le principe d’un caisson dans lequel on enferme les athlètes une fois franchie la ligne d’arrivée, pour y être littéralement congelé jusqu’à moins 150 degrés. Brrr ! De quoi se cailler les miches comme il faut ! L’équipe du Blog Cycliste a essayé la combine après une journée de boulot à enchainer des kilomètres en bagnole pour le journal télévisé du soir. La tête comme une citrouille, des jambes en coton, une caméra toute cramée de sueur et un stylo calciné à l’heure du test grandeur nature dans le congélo de la société Cryantal spécialisée dans la réfrigération des gars qui bossent dur et pas toujours pour grand chose !…  Un petit moins 130 degrés, juste habillé de la peau sur les os… Rien de tel pour se remettre les idées en place ! Le laboratoire de la performance dirigé par Frédéric GRAPPE étudie les effets de ces chocs thermiques avec les champions de la FDJ.fr où le technicien du sport officie aussi comme entraineur. Thibaut Pinot, Arthur Vichot, Geoffrey Soupe, Laurent Mangel, Nacer Bouhanni… Tout le monde y passe ! Plusieurs coureurs du CC Étupes ont tenté eux aussi l’expérience (disons pendant un jour de relâche entre L’essor breton et les championnats de France amateurs toujours dans le Finistère…) Bon, pas de quoi non plus transcender les coups de pédales des p’tits gars de Jérôme Gannat, un peu en dedans cette année à l’heure des grands rendez-vous nationaux ! la fatigue d’un hiver comtois qui a dû faire quelques sérieux dégâts sur les organismes justement ?!

REPORTAGE © FRANCE TV / JL Gantner & JM Baverel 2013

La récupération du sportif de haut niveau est le point sur lequel les connaissances scientifiques sont encore balbutiantes… « Nous sommes arrivés à une sorte de seuil au delà duquel il sera très difficile d’augmenter les charges de travail de manière significative. L’avenir de la recherche, explique Frédéric Grappe de l’université de Besançon, doit par conséquent se concentrer sur une meilleure connaissance de la récupération des athlètes… Là résident les nouveaux moyens d’augmenter encore la performance. »

UN SAUNA INVERSÉ, POUR « SE LES PELER SÉVÈRE » APRÈS LA COURSE !
Un caisson mobile de réfrigération pour permettre aux coureurs de récupérer après l’épreuve. La pratique fait son chemin dans les équipes professionnelles. Cette année, la Sojasun par exemple, ou encore la FDJ.fr use de cette technologie sur le Tour de France.
3 minutes à « se les peler sévère ! » dans cette sorte de sonna inversé… pour agir sur les tissus musculaires directement après la course. Un choc thermique capable en un instant de faire passer la température de la peau de 35 à seulement 5 ou 7 degrés. Le docteur Gérard Guillaume qui officie dans les rangs de la formation au trèfle explique que « le procédé augmente rapidement le débit sanguin et constitue un excellent anti-inflammatoire. Un antalgique, antihémorragique et détoxifiant »… Si c’est le doc qui le dit !… Un procédé qui se décline aussi sous la forme de jambières cryogéniques ou de bouillottes glacées pour le cou. Du matos frigorifique pour tous les goûts.  De quoi réussir à continuer de « se les geler » tout l’été, pour ne pas perdre les bonnes habitudes de cet hiver, ou si l’on a raté le passage du marchand de glace sur la plage…
JL Gantner

07 Juil

TOUR DE FRANCE/ ÉTAPE 9/ Froome esseulé, mais pas inquiété. Le Franc-Comtois Thibaut Pinot à la dérive !

LA CHRONIQUE FRANC-COMTOISE DU 100e TOUR DE FRANCE
(Par Auryan Guyon)

(Auryan Guyon est un jeune coureur franc-comtois, licencié à l’Amicale Cycliste Bisontine. Il vient de quitter le lycée après avoir obtenu son Baccalauréat et projette de suivre des études de journalisme dans la perspective de travailler un jour dans une rédaction sportive. Chaque jour, Auryan suit le 100e Tour de France pour le Blog Cycliste de France 3 et nous livre un résumé très « franc-comtois » de la course).

(ÉTAPE 9) Dimanche 7 JUILLET /
SAINT GIRONS – BAGNERES DE BIGORRE 168 km
ÉTAPE : Dan MARTIN (Garmin)
GÉNÉRAL : Christopher FROOME (Sky)

Deuxième étape pyrénéenne avec pas moins de cinq cols première catégorie entre Saint Girons et Bagnères de Bigorre. Une étape et un hommage pour les habitants des département de Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées.

Chris Froome (Sky Pro Cycling) toujours en jaune sur la 9e étape/ PHOTO © Presse sports
Daniel Martin (Garmin) remporte la 9e étape/ PHOTO © Jeff Pachoud-AFP

Après le coup de massue porté par l’équipe Sky hier sur la montée d’Ax 3 domaines, ses adversaires avaient les dents longues aujourd’hui. En effet, le début d’étape est très animé avec des équipes Garmin et Movistar très actives. Une début de course totalement décousue où Chris FROOME se retrouve esseulé alors que ses principaux adversaires (VALVERDE et CONTADOR notamment…) ont encore de nombreux coéquipiers. Richie PORTE, si impressionnant hier, est distancé alors qu’il reste encore quatre cols à franchir ! Dans la vallée menant au col de Peyresourde, FROOME est en difficulté lorsque les coéquipiers de VALVERDE et de QUINTANA l’attaquent de toute part. La stratégie de Movistar se met en place mais bizarrement il ne se passe plus rien dans la montée de Peyresourde et celle de Val Louron-Azet. PORTE, lui, navigue à 2 minutes du groupe maillot jaune fort d’une vingtaine de coureurs. A l’avant de la course, on retrouve un groupe de 5 hommes dont les deux français, Pierre ROLLAND (Europcar) qui vise le maillot à pois, et Romain BARDET (AG2R) qui semble très à l’aise. Mais tout se regroupe au pied de la dernière difficulté du jour : la Hourquette d’Ancizan à 40 kilomètres de l’arrivée. Une montée marquée par quelques escarmouches de QUINTANA parfaitement contrôlées par le maillot jaune. Les autres grimpeurs de ce Tour se font plus discrets mais répondent présents (CONTADOR, VALVERDE, RODRIGUEZ, SCHLECK entre autres…) Dan MARTIN (Garmin), et Jakob FUGLSANG (Astana) profitent d’une temporisation pour se détacher du groupe maillot jaune. Ce duo résiste au retour du groupe des favoris et c’est l’Irlandais Dan MARTIN qui règle FUGLSANG au sprint à Bagnères de Bigorre. FROOME, lui, conserve son maillot jaune, mais le britannique peut s’estimer heureux : ses adversaires l’ont épargné. En revanche, pas de pitié pour son coéquipier Richie PORTE qui termine 60e de l’étape à 17’59”. Demain, la journée de repos sera la bienvenue pour les coureurs du 100e Tour de France.

LA DÉFAILLANCE DU FRANC-COMTOIS THIBAUT PINOT
Encore une sale journée pour Thibaut PINOT. Le français peut dire adieu au général et au maillot blanc. Il n’a pas digéré la déconvenue d’hier, mais surtout un début d’étape mené tambours battants par les adversaires de Christopher FROOME. Le jeune coureur de la Fdj.fr termine l’étape dans un grupetto à 25’12” du vainqueur du jour. L’étape de repos arrive à point nommé pour reprendre des forces et de la motivation.
Son coéquipier Arthur VICHOT a été plus en verve puisque le champion de France s’est retrouvé un temps aux avant-postes dans le groupe maillot jaune, mais il n’a pu suivre dans le col de Peyrsourde et a fini l’étape à son rythme. A l’arrivée il se classe 42e à 11’38”.
Le néophyte Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) termine 63e à 18’59” de cette étape très éprouvante. Au lendemain de son échappée, Rudy MOLARD termine dans le dernier groupe à la 177e position et à 26’20 du vainqueur. Heureusement pour les Francs-comtois, demain c’est repos ! Auryan Guyon (pour le Blog Cycliste de France 3)

DEMAIN : Lundi 8 JUILLET : journée de repos.

LIVRE/ Prendre soin de son clou chez Marabout !

Allez ! Un petit coup de publi-information gratos ! C’est le jour de bonté du Blog Cycliste… Et pour trouver quelque chose à faire après un Tour plié cette année, dès la 8e manche. Le bon prétexte s’il en faut pour sortir rouler même à l’heure de l’arrivée d’étape puisqu’il n’y a déjà plus rien à voir !… Rouler… mais avec les précautions d’usage et son clou bien en règle. Le truc de Peter Drinkell…

PHOTO © JL Gantner

Un anglais. (Cherchez pas, personne connait ? Ou alors peut-être au « Look Mum, No Hands! » (« Regarde Maman, sans les mains! »), à Old Street. Un café-vélo-dans l’avenue branchée de l’est de Londres, et dont on peut voir la photo dans « Le guide d’entretien de mon vélo » édité en France aux Éditions Marabout. Des endroits comme il existe aussi le « Vélo-Rouge-Café » à San Fransisco ou le « Bicibar » à Nice…)
Drinkelle est un cycliste rompu à la pédagogie de l’entretien, pour vous aider à régler votre dérailleur comme il faut, réparer vos pneus percés, frimer sur la route avec une belle guidoline tout neuve, ou changer vos freins avant qu’il ne soit trop tard… Un vrai petit guide tout jaune au lieu d’un grand guide suprême tout rouge quand il gueule à la tribune en imaginant que toute la foule l’adore. La bonne couleur pour aller avec la saison des grandes échappées pour rien. Vu le niveau actuel des Englishs et leur matos nickel, la bande à Bradley Wiggins et à Chris Froome ont dû tout lire dans le détail, le texte, les photos et les nombreux dessins qui aident à s’y retrouver dans les manips. Des illustrations qui renvoient à des vidéos sur Internet via des flashcodes. La top bonne idée du guide rempli d’astuces pour se débrouiller tout seul comme « Eugène Christophe » sur le Tour de France 1913. « Le Guide d’entretien de mon vélo » puisque c’est comme ça que le bidule plein de pages traduites en Français s’appelle… vous aidera sûrement à devenir un roi de la mécanique cet été. On dit merci qui ? On dit merci le Blog Cycliste !…
JL Gantner

LE GUIDE D’ENTRETIEN DE MON VÉLO
PAR PETER DRINKELLE

ÉDITIONS MARABOUT
(7,99€)

06 Juil

TOUR DE FRANCE/ 8e ÉTAPE/ FROOME/ GAME OVER !

« Les jeux sont faits ! » comme on dit au casino. Hormis un accident qu’on ne souhaite évidemment à personne… Christopher FROOME a d’ores et déjà remporté le Tour du centenaire ! C’est en tout ce que le coureur de 28 ans, né à Nairobi au Kenya, a pu démontrer à tous les observateurs à l’issue de la 8e étape de la Grande Boucle. Laissant sur place des CANTADOR, VALVERDE, SHLECK… Déjà loin ce soir au classement général derrière le nouveau Boss du cyclisme professionnel mondial.

Christopher Froome (Sky Pro Cycling) photographié avant le départ de la 8e étape/ PHOTO © Presse Sports

Le leader de la Sky avait déjà montré quelques aptitudes extraordinaires en montagne, en plus de ses capacités déjà impressionnantes au chronomètre. L’auteur de cette « anecdote » sur la fin d’étape à Peyragudes le 19 juillet 2012, où Chris FROOME avait été rappelé à l’ordre pour attendre son leader du moment dans les ultimes dénivelés avant la ligne. Bradley WIGGINS, qui avait remporté le Tour comme la Sky nous y avait déjà préparé depuis le début de la saison. Une année de victoires réglées au métronome sur les objectifs. Exactement comme l’a fait le nouveau boss de la formation Britannique cette année. Christopher FROOME s’est imposé sur le « Tour d’Oman », le « Critérium international », le « tour de Romandie » et le « Dauphiné », avant de postuler à la récompense suprême sur le Tour du centenaire. Un phénomène,  dans le calibre des « Lance ARMSTRONG » ou des « Jan ULLRICH » dont le nouveau maillot jaune s’est approché des deux anciens records de grimpée sur le final de cette 8e étape à Ax 3 Domaines. « 6,29W/Kg pour une VO2max=88ml/min/kg soit un effort à 87% de la VO2max… Incroyable ! » twittait le spécialiste du sport cycliste Fred Grappe cet après-midi. « Une performance de 9% supérieure à celle de CANTADOR, planté net sur la même épreuve. Oui, juste « incroyable ! »

Le suspens a donc littéralement disparu sur la centième Grande Boucle, et dès la première explication entre les principaux favoris.

Deux courses vont donc s’opposer dorénavant jusqu’à Paris, considérant une Sky, une jambe, ou (des capacités pulmonaires) carrément au dessus du lot. Une course, et un podium qu’on peut d’ores et déjà imprimer : 1/ Christopher FROOME, 2/ Richie PORTE. Une 3e place comme une miette à se disputer, et le reste du classement disponible pour continuer de donner du grain à moudre aux commentateurs pendant 13 étapes encore !
Comme une sorte de résignation aussi, pour le restant du peloton…
JL Gantner

TOUR DE FRANCE/ ÉTAPE 8/ « Froome », « Porte » l’estocade ! Sale journée pour Thibaut Pinot

LA CHRONIQUE FRANC-COMTOISE DU 100e TOUR DE FRANCE
(Par Auryan Guyon)

(Auryan Guyon est un jeune coureur franc-comtois, licencié à l’Amicale Cycliste Bisontine. Il vient de quitter le lycée après avoir obtenu son Baccalauréat et projette de suivre des études de journalisme dans la perspective de travailler un jour dans une rédaction sportive. Chaque jour, Auryan suit le 100e Tour de France pour le Blog Cycliste de France 3 et nous livre un résumé très « franc-comtois » de la course).

(ÉTAPE 7) Samedi 6 JUILLET/ CASTRES-AX 3 DOMAINES 194 km
ÉTAPE : Christopher FROOME (Sky)
GÉNÉRAL : Christopher FROOME (Sky)

Christopher Froome (Sky Pro Cycling) remporte la 8e étape à Ax 3 domaines/ PHOTO © Jeff Pachoud – AFP

Première étape des Pyrénées, et première arrivée au sommet de ce centième Tour de France. La canicule s’est installée sur l’épreuve et les coureurs sont de plus en plus fatigués alors que les premières difficultés se profilent. Cependant, quatre courageux s’échappent dès le début de cette 8e étape. Il s’agit de Cristophe RIBLON (AG2R) aux bons souvenirs de 2010… Rudy MOLARD (Cofidis), Johnny HOOGERLAND (Vacansoleil), et Jean Marc MARINO (Sojasun). L’échappée attaque le gros morceau du jour : le col de Pailhères avec une petite minute d’avance sur un peloton emmené par les coureurs de la Sky. Riblon tente alors l’aventure en solitaire mais il est repris par un avion : Nairo QUINTANA (Movistar). Le pur grimpeur dans la tradition colombienne réalise une belle montée et passe seul en tête au sommet avec une minute d’avance sur un peloton qui a explosé sous l’impulsion des coéquipiers de FROOME.

Quintana Rojas (Movistar). L’auteur d’un sacré numéro pour cette première étape en montagne.
Mais loin de l’extraordinaire prestation du nouveau maillot jaune.
PHOTO  © Presse Sports
Christopher Froome (Sky Pro Cycling) sur la 8e étape © Presse Sports

L’espoir colombien attaque la montée finale vers Ax 3 domaines en compagnie de Pierre ROLLAND qui était sorti du peloton lui aussi. Mais derrière, la Sky imprime un tempo d’enfer avec en tête Richie PORTE. Le vainqueur de Paris-Nice fait exploser tout le monde. Seul VALVERDE et CONTADOR parviennent à suivre, mais les deux espagnols souffrent dans la roue des deux “bolides” de la formation Britannique. FROOME s’en aperçoit, et décide d’en finir sans attendre. La suite ? FROOME, qui attaque et poursuit à une allure extraordinaire jusqu’au sommet où seul son coéquipier réussit à faire encore bonne figure à quelques centaines  mètres derrière. A l’arrivée le britannique endosse le maillot jaune laissant ses principaux concurrents loin derrière, confirmant encore un peu plus qu’il est le grand favori de ce Tour du centenaire. Son coéquipier Richie PORTE termine 2e de l’étape, VALVERDE est 3e. ALBERTO CONTADOR termine dans la douleur (9e).

Rudy Molard (Cofidis), échappé sur la 8e étape du Tour du centenaire/ PHOTO © Presse Sports

BEAUCOUP DE TEMPS PERDUS POUR THIBAUT PINOT. RUDY MOLARD PREND L’ÉCHAPPÉE…
C’est une sale journée pour Thibaut PINOT. Fébrile dans la descente du col de Pailhères, le Français attaque la dernière ascension avec un retard de 20 secondes sur le groupe des favoris. Mais la galère ne s’arrête pas là, puisqu’il est victime d’un incident mécanique et doit changer de vélo. Au sommet, le grimpeur haut-saônois arrive à 6 minutes du vainqueur du jour Christopher FROOME. Le Franc-comtois ne s’attendait certainement pas à un tel écart aujourd’hui, mais son orgueil le poussera, peut-être, à passer à l’attaque demain lors de la 2e et dernière étape Pyrénéenne. En tout cas, on l’espère…
L’autre information du jour, c’est l’échappée de Rudy MOLARD. Le licencié du CC Étupes se montre pour la première fois sur ce Tour. Cependant, les favoris en ont décidé autrement, et cette sortie courageuse n’est pas allée au bout. Nul doute que l’on reverra le baroudeur de la Cofidis qui termine l’étape dans le grupetto.
Arthur VICHOT (Fdj) et Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) n’ont pu s’exprimer sur cette étape destinée aux purs grimpeurs de ce tour. Ils terminent respectivement 70e à 18’37” et 54e à 12’12”.
Auryan Guyon (pour le Blog Cycliste de France 3)


DEMAIN : Dimanche 7 JUILLET : SAINT GIRONS-BAGNERES DE BIGORRE (8e étape) 168 km

05 Juil

TOUR DE FRANCE/ ÉTAPE 7/ Sagan l’emporte (enfin !) à Albi, et le Franc-Comtois Arthur Vichot sort du bois

LA CHRONIQUE FRANC-COMTOISE DU 100e TOUR DE FRANCE
(Par Auryan Guyon)

(Auryan Guyon est un jeune coureur franc-comtois, licencié à l’Amicale Cycliste Bisontine. Il vient de quitter le lycée après avoir obtenu son Baccalauréat et projette de suivre des études de journalisme dans la perspective de travailler un jour dans une rédaction sportive. Chaque jour, Auryan suit le 100e Tour de France pour le Blog Cycliste de France 3 et nous livre un résumé très « franc-comtois » de la course).

(ÉTAPE 7) Vendredi 5 JUILLET /MONTPELLIER-ALBI 205,5 km
ÉTAPE : Peter SAGAN (Cannondale)
GÉNÉRAL : Daryl IMPEY (Orica)

Le Tour arrivait dans les contreforts des Pyrénées pour cette 7e étape qui reliait Montpellier à Albi, la ville, élue en 2012 la plus sportive de France. Et la chaleur s’est invitée sur le centième tour de France, ce qui n’a pas manqué d’éprouver encore un peu plus les organismes des coureurs. Un duo prend les devants dès le départ de l’étape. Il s’agit de Blel KADRI (AG2r) et du vétéran Jens VOIGT (Radioshack).

Peter Sagan (Cannondale) remporte sa première victoire sur le Tour de France 2013/ PHOTO © Cannondale

L’Allemand montre encore son tempérament d’infatigable attaquant. Mais, ces deux hommes vont être repris au sommet du col de la croix de Mounis (2e catégorie), conséquence de l’accélération du peloton. En effet, les coéquipiers de Peter SAGAN veulent éliminer les sprinteurs tels que CAVENDISH et GREIPEL qui ne parviendront pas à revenir pour disputer la victoire du jour. Tandis que Jan BAKELANTS (Radioshack), Juan José OROZ (Euskaltel), et Cyril GAUTIER (Europcar) tentent de contrecarrer les plans de la Cannondale, en s’échappant à 50 kilomètres de l’arrivée. Mais rien n’a pu empêcher SAGAN de s’imposer aujourd’hui. Pas même John DEGENKOLB qui lance le sprint à 250 mètres de la ligne d’arrivée. Le prodige slovaque est attentif et déborde ses adversaires pour s’offrir sa première victoire sur ce tour. Daryl IMPEY conserve son maillot jaune une journée de plus… mais les Pyrénées arrivent…
Sur le podium des grimpeurs, les pois passent des épaules de Pierre ROLLAND à celles de Blel KADRI (AG2r) pour 1 point d’écart.

THIBAUT PINOT ARRIVE « SUR SON TERRAIN », SANS PÉPINS.
Au départ du Tour, le grimpeur de la Fdj.fr aurait signé pour être dans cette position à l’approche des Pyrénées (41e à 42 secondes). En effet, le grand espoir français arrive sur son terrain de prédilection sans avoir vécu une journée de galère. Pourtant, beaucoup lui promettaient toutes les difficultés pour passer les premières étapes piégeuses de ce Tour du centenaire. Mais grâce à une équipe soudée à ses côtés, le jeune coureur de Mélisey, 10e à Paris l’an passé pour sa première participation, peut se réjouir d’arriver dans de bonnes dispositions pour affronter les étapes difficiles qui se profilent (demain et dimanche).

LE MAILLOT TRICOLORE SUR LA LIGNE
C’est son coéquipier Arthur VICHOT qu’on a vu sur la ligne d’arrivée ce vendredi après-midi. Une 8e place dans le sillage de SAGAN, DEGENKOLB ou BENNATI. Le champion de France (74e à 10 minutes du maillot jaune) n’a toujours pas joué sa chance dans une échappée sur ce début de Tour. Le champion de France qui attend certainement des étapes plus propices. En attendant, il est un équipier exemplaire pour son pote franc-comtois.
Rien à signaler pour le licencié du CC Étupes Rudy MOLARD (Cofidis), 76e au général et à 10 minutes de Daryl IMPEY, ni pour le Jurassien Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) tout de même 14e aujourd’hui à Albi, qui attend une nouvelle opportunité pour (re)prendre une échappée sur ce Tour. le spécialiste du VTT, 58e à 3’44 » du leader après 7 jours de course.
Auryan Guyon (pour le Blog Cycliste de France 3)
Samedi 6 JUILLET : CASTRES-AX 3 DOMAINES (8e étape) 194 km

04 Juil

TOUR DE FRANCE/ 6e ÉTAPE/ L’homérique Nacer Bouhanni

Où l’on pense d’abord à Achille avant d’assister à la fin d’HectorAchille, seul contre un héros solitaire. Une ombre. Hector. Lui même ! Les deux héros sont à pied d’œuvre depuis le premier kilomètre ce jeudi. Depuis la sortie du bus où ses compagnons de galère lui cognent l’épaule pour lui donner du courage avant l’épreuve. Depuis sa chambre d’hôtel, où vers 6h30 ce matin, on attendait déjà le coureur pour contrôler sa morale, son éthique ; sa noblesse…  Comme si le valeureux n’en avait pas assez come ça avec ses contusions et la faiblesse de ses intestins. L’image, terrible, « merveilleuse… » disait-on à l’époque de la geste de Roncevaux… pour qualifier l’héroïsme des ultimes batailles.

Nacer Bouhanni (FDJ.fr)/ GRAPH © JL Gantner

Cette image, qui a dû faire le tour des téléviseurs et des tablettes numériques du monde entier, comme les grandes huiles sacrées d’un Antonello de Messine impressionnaient la rétine des foules pieuses de la Renaissance. L’image, lance et bouclier à terre, d’un champion, celle d’un jeune seigneur de guerre à la dérive entre Aix en Provence et Montpellier sur les routes de la 6e étape du Tour de France. Nacer BOUHANNI, Le jeune prince du sprint Français qui trimballait encore son prestigieux maillot tricolore sur les lignes d’arrivées jusqu’au mois dernier. Le Vosgien, luttant seul, désespérément à plusieurs minutes du peloton et contre un vent diabolique, loin derrière ses coéquipiers qui ne peuvent dès lors plus rien pour lui. L’image, oui, terrible à 90 km encore… de l’arrivée ; d’un jeune espoir du cyclisme Français de 22 ans, qui refuse obstinément de mettre le pied à terre malgré la pire séance de souffrance sur sa machine. Le spectacle, d’un supplicié, comme au chant 22 de l’Iliade, diffusé en temps réel sur tous les écrans de la planète. Le film épique d’un condamné à mort en plan serré, comme déjà la même caméra s’était installée la veille sur la détresse d’un héros déchu, au martyr entre Cagnes-sur-mer et Marseille. La fin du rêve pour Nacer BOUHANNI ce jeudi 4 juillet dans les environs de Tarascon. Le n°73 de ce Tour du centenaire, qui livre au public le premier drame télévisuel homérique de l’été. Hector tombé au champ d’honneur. Mais qui sait si ce soir, dans une chambre d’hôtel de la FDJ, la vengeance dans le cœur fier d’un Pâris, ne s’élève-t-elle pas inspirée du chant du grand Homère : « Si une fois chez Hadès » dit l’auteur de la plus grande poésie du monde, « les morts, on en perd la mémoire, même là-bas, je me souviendrai de mon doux camarade ».
Jean-Luc Gantner

TOUR DE FRANCE/ ÉTAPE 6/ Greipel en puissance. Impey en jaune !

LA CHRONIQUE FRANC-COMTOISE DU 100e TOUR DE FRANCE
(Par Auryan Guyon)

(Auryan Guyon est un jeune coureur franc-comtois, licencié à l’Amicale Cycliste Bisontine. Il vient de quitter le lycée après avoir passé son Baccalauréat et projette de suivre des études de journalisme dans la perspective de travailler un jour dans une rédaction sportive. Chaque jour, Auryan suit le 100e Tour de France pour le Blog Cycliste de France 3 et nous livre un résumé très « franc-comtois » de la course).

(ÉTAPE 6) AIX EN PROVENCE-MONTPELLIER 176 km / Jeudi 4 JUILLET
ÉTAPE : André GREIPEL (Lotto Belisol)
GÉNÉRAL : Daryl IMPEY (Orica)

La 6e étape du tour de France 2013 qui empruntait les routes dégagées de la Camargue était propice aux fameux « coups de bordures ». Cependant, le scénario attendu n’a pas eu lieu malgré une tension palpable à l’intérieur du peloton pour éviter de se faire piéger.

le peloton du Tour de France sur la 6e étape © Presse sports
André Greipel remporte le sprint de la 6e étape/ PHOTO © (AFP) Jeff Pachoud
Daryl Impey (Orica Greenedge) s’empare du maillot jaune sur la 6e étape © ASO / P. Perreve

Pour la première fois de ce tour aucune échappée n’a pris forme. Certes, le grimpeur espagnol Luis Angel MATÉ tente sa chance en début d’étape mais personne ne prend sa roue. Le coureur de la Cofidis, qui s’est alors rapidement relevé sachant sa fugue vouée à l’échec. On assiste alors à une journée nerveuse où le vent seul, joue l’acteur principal. Du vent, mais rien d’assez important pour provoquer cette tentative de cassure tant redoutée dans le peloton.  À Montpellier, c’est un sprint massif qui achève ce 6e acte de la Grande Boucle. André GREIPEL (Lotto), parfaitement lancé par ses coéquipiers, s’impose en force devant Peter SAGAN (Liquigas). Le slovaque, qui pour la troisième fois depuis le début du Tour, termine 2e.
Au général et avec l’addition des places, le sud africain Daryl IMPEY (Orica) subtilise le célèbre paletot à son coéquipier GERRANS. Il devient ainsi le premier coureur du continent africain a endosser le maillot jaune du tour.

JOURNÉE DE TENSION MAIS “DE TRANSITION” POUR LES FRANC-COMTOIS.

Si l’on dit à Thibaut PINOT :  » il s’agissait d’une journée de transition », le Franc-comtois ne sera sûrement pas d’accord ! mais c’est pourtant ce que l’on relève en analysant le classement général. Car malgré la tension provoquée par le vent présent sur toute l’étape, les favoris de ce tour ont tous fini dans le même temps. Parmi eux, l’ancien pensionnaire de l’Amicale Cycliste Bisontine puis du CC Etupes, termine à une anecdotique 62e place à 5 secondes du vainqueur du jour. Un retard sans grande importance, relatif à une cassure intervenue dans le dernier kilomètre de la course.
Arthur VICHOT (Fdj.fr) et Alexis VUILLERMOZ (Sojasun) très discrets ce jeudi, peut-être dans l’idée d’une grande bataille à livrer demain, lors de la 8e étape.
Auryan Guyon (pour le Blog Cycliste de France 3)

DEMAIN : Vendredi 5 JUILLET : MONTPELLIER-ALBI (7e étape) 205 km

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