30 Oct

BMX/ L’ultime bataille régionale du Rosemont

Il a été question de ce froid polaire sur la piste du Rosemont ce dimanche 28 octobre 2012. D’un hiver, tombé sans prévenir sur l’Est de la France la veille d’un week-end mémorable pour le BMX régional. Les mains et les pieds littéralement pris dans des congères, public et bénévoles ont donc trépigné des deux pieds et applaudi à tout rompre l’histoire de conjurer la glace et d’accompagner les tours de chauffe sur la piste. Au programme : Plus de 260 pilotes avec deux ou trois couches de couverture matelassée sur le dos, décidés à mettre le feu dans les tribunes quoiqu’il advienne de la froidure transie d’octobre un peu décalée sur le calendrier. Rien qui n’aurait de toute façon pu empêcher cette météos torride dans les starts pour décider de toutes les couronnes à remettre à l’issue de la saison. Martial VARRIN (Etupes) En Cruisers  / Théo BARDET (EC Baumoise) pour les Prélicenciés / Maxence PITON (Besançon) chez les Poussins / Le titre Pupilles pour Yann DUFRESNE (Champey) / Jules CHIPEAUX (Beaulieu Mandeure) qui remporte la catégorie Benjamins / Alexandre GARNET (Vesoul) en tête des minimes / Pour les cadets : Martial VARRIN (Etupes)  / Enfin, Corentin BOURGEOIS (Damparis Tavaux) sacré meilleur régional depuis la dernière manche, aura laissé sa place sur le podium de cette 6e et dernière compétition Bisontine à Alexandre FEUVRIER qui gagne en finale devant deux autres locaux, Thibaud SAVARIN et Théo KRÉA. JLG

PHOTOS © Esperance Cycliste Baumoise

29 Oct

PISTE/ Soline Lamboley remporte les 4 jours de Grenoble

La Bisontine Soline LAMBOLEY (Amicale Cycliste Bisontine), remporte les 4 jours de Grenoble pour la deuxième fois consécutive. La championne de France… est restée imbattable sur la piste historique ce samedi 27 octobre 2012.

Soline Lamboley sur le podium des 4 jours de Grenoble 2012/ PHOTO © lesitederichard.com

Le duo Français composé du Bisontin Morgan KNEISKY et du vice champion olympique à Londres Bryan COQUARD a pris la deuxième place du classement définitif, sans réussir a garder le maillot de leader décroché la veille devant Iljo KEISSE et Kenny DEKETELE. La paire Belge, qui monte sur la première marche du podium général. Et puis Dans la course aux points, Tom BOES s’est emparé du beau tricot au nez et à la barbe des Bisontins pourtant très en verve durant leur séjour Isèrois. Joseph BERLIN-SEMON termine 2e, et Thomas GRECO 3e. JLG

(VIDEO) LE BLOG CYCLISTE AIME LE HAND-BALL !

L’ESBF bat Toulon 30 à 22 ! Vous me direz qu’un résultat de Hand-ball féminin… à l’endroit d’un Blog consacré au cyclisme ?!… Oui, mais laissez moi vous dire qu’il m’aurait d’abord été difficile de passer sous silence cette soirée fantastique au Palais des sports de Besançon ce samedi 27 octobre dernier. D’autant que le Blog Cycliste de France 3 était dans les tribunes de presse pour couvrir l’événement d’une première réussite à domicile (Si ! bien sûr qu’on l’avait prévue !!!) « Du beau sport » comme on dit souvent face au panache et à de belles constructions techniques sur un terrain sportif quel qu’il soit…

REPORTAGE © France Télévision 2012
JL Gantner, Jean-Marie Baverel, Sophie Rétoré

Bruneau, Manga, Pop-Lazic, Gabriel… Les filles de Florence Sauval ont mis le feu dans les gradins qui n’attendaient que ça depuis le début de la saison. Une vraie, bonne et magnifique victoire à la maison, n’en déplaise à certains grincheux mal léchés qui avaient d’abord décidé de clouer le staff Bisontin au pilori pour quelques défaites de réglage bien pardonnables. (Ahh… si la victoire était une science exacte !…) Un public, le sourire jusqu’aux yeux sous le compteur définitif. Même les cyclistes étaient là ! JLG

Rendez-vous le 7 novembre
pour une 8e journée de championnat contre le Havre.

CYCLO-CROSS/ Mourey 8e à Plzeň

Francis Mourey (14e à Tabor) a pris la 8e place à Plzeň en République Tchèque (Bohème occidentale) ce Week-end. Une deuxième manche de la coupe du Monde où le Franc-Comtois a réussi une « invraisemblable » remontée dans le Top 10 après une chute dans le premier tour.

CYCLO-CROSS/ Jérôme Chevallier envoie Courbet à Vesoul

Dimanche 28 octobre 2012. La Roue d’or de Noidans a bel et bien vu le bleu du pays de Courbet recouvrir la ligne d’arrivée de son cyclocross annuel. Un grand numéro de Jérôme CHEVALLIER (ex Amicale Bisontine), qui a tenu a repeindre ce charmant paysage dominical de la région de Vesoul, selon les gouts et les couleurs de sa nouvelle équipe d’adoption. Ni l’Alsacien Damien MOUGEL (VS Eguisheim), laissé pour compte aux deux tiers de la course, ni son ancien coéquipier Laurent COLOMBATTO (Amicale Bisontine) n’auront pu soutenir le goût des tableaux parfaits du nouvel « Homme de la Loue ».  Une belle victoire de l’inattaquable mécano du Boulevard du Cycles cette année, après sa réussite à Epenoy le 29 septembre, et celle de Liebvillers puis Pont de roide le week-end dernier. JLG

Jérôme Chevallier dans ses nouvelles couleurs à Vesoul/ PHOTO © Mélanie Guerrin

CLASSEMENTS
SÉNIORS

1 CHEVALLIER Jérôme (VC ORNANS)
2 COLOMBATTO Laurent (ACB)
3 MOUGEL Damien (VS EGUISHEIM)
4 VINCENT Leo (VC ORNANS)
5 CANAL Fabien (U.S.GIROMAGNY)
6 NOEL Alexis (ACB)
7 ROZ Damien (VC ORNANS)
8 SINOIRJEAN Gilles (ACB)
10 KIRSCH Mickaël (ACB)
CADETS
1 CANAL Emile (VC ORNANS)
2 SIMON Quentin (VC ORNANS)
3 PLANET Edouard (VTT REMIREMONT)
4 ROUSSELLE Corentin (RO NOIDANS)
5 TISSOT Gabin GUIDON (BLETTERANS)
6 ZANNINI Corentin (EC STEPHANOIS)
7 CLEMENT Théo (EC STEPHANOIS)
8 CHAUDEY Gautier (EC STEPHANOIS)
9 DEVAUX Thomas (RO NOIDANS)
10 SORGUE Mathéo (GUIDON BLETTERANS)
FILLES
1 PERRY Laura (CC ETUPES)
2 LABOUS Juliette (ACB)
3 DEFAUT Laurence (SC.ARINTHOD

27 Oct

BMX/ Tous au Rosemont ce we !

C’est parti pour du grand spectacle sur la piste du Rosemont à Besançon ce week-end. Premier rendez-vous ce samedi 27 octobre dès 16H pour l’Open Night, prélude à la finale des championnats de Franche-Comté qui se déroulera demain dimanche. Un événement qui rassemble environ 300 pilotes dont un formidable plateau de stars de la discipline, grâce à tout le travail de Simon Duchène, le pilote Elite local.

26 Oct

PISTE/ Morgan Kneisky et Bryan Coquard prennent la tête des 4 jours de Grenoble

Au soir de la deuxième journée, le duo composé du vice champion olympique Bryan COQUARD et du Bisontin Morgan KNEISKY  ont pris la tête du classement général des 4 jours de Grenoble.

Morgan Kneisky & Bryan Coquard/ PHOTO © lesitederichard.com

Le coureur toujours sous les couleurs de Roubaix Lille Métropole cette année avait débuté son hiver sur piste à Amsterdam le 15 octobre où il n’avait réussi qu’une douzième place, mais sans son compagnon de l’équipe de France. « Juste un échauffement pour Grenoble » avait alors confié à la presse le Franc-Comtois.

Soline Lamboley/ PHOTO © lesitederichard.com

De son côté, la championne de France sur piste et sur route cette année, Soline LAMBOLEY a remporté les deux courses de la soirée face à sa dauphine Marion Borras. La coureuse de l’Amicale Cycliste Bisontine repartira pour cette 3e journée avec le maillot jaune sur ses épaules. Chez les juniors, le Bisontin Joseph BERLIN-SÉMON a remporté la course aux points. Belle moisson pour les Franc-Comtois.  JLG

Joseph Berlin-Semon/ PHOTO © lesitederichard.com

CLASSEMENT DU 25 OCTOBRE (2e journée)
1. COQUARD BRYAN / KNEISKY MORGAN 0t 108p
2. KEISSE IIJ0 / DEKETELE KENNY 1t 113p
3. MASOTTI FABIO / CICCONE ANGELO 2t 77p

DOPAGE/ l’Après Armstrong…

Mercredi 24 octobre 2012. Une salle de classe à l’Université de Besançon. Une dizaine d’étudiants en management et ingénierie du sport suit un cours sur les cycles de travail de l’athlète afin d’optimiser ses pics de forme dans la saison. Le cours se déroule sous la responsabilité de FRÉDÉRIC GRAPPE, maitre de conférence et spécialiste de l’optimisation des performances. FRED, également entraineur à la FDJ-Bigmat connait on ne peut mieux les mœurs et coutumes du cyclisme, son métier et sa passion depuis toujours. Une arrière salle derrière la classe au même moment. RÉMY DEUTSCH, encore étudiant et tout jeune entraineur à l’Amicale Cycliste Bisontine regarde la présentation du Tour 2013 en direct du palais des congrès sur un ordinateur portable avec JULIEN PINOT, le frère de THIBAUT, 10e du Tour de France cette année. (Le « numéro » d’un tout jeune coureur engagé sur la grande boucle dans les rangs de la Française des jeux, le benjamin du peloton qui s’échappe seul ce 8 juillet vers la première grande victoire médiatique de sa carrière dans le Jura Suisse). JULIEN PINOT, ancien coureur lui-même et aujourd’hui coatch dans la grande équipe française aux côtés de FRED GRAPPE et du Dolois Jacques Decrion… À leur côtés, JÉRÔME GANNAT, le manager depuis 2005 de l’équipe d’Étupes inscrite au calendrier de la première division amateur, le club du Pdt Robert Orioli, 6 fois champion de France depuis 1996 et vainqueur de la Coupe de France en 2009. Le meilleur club de l’Est de la France depuis le début des années 90…

REPORTAGE © France Télévision 2012
JL Gantner, Fabienne Lemoing, Flora

Tous les trois ont accepté la règle du jeu de la question sans détour et sans aucun tabou. Celle de livrer leur sentiment face caméra en pleine affaire « Armstrong ». La destitution définitive du septuple vainqueur de la Grande Boucle décrétée par les plus hautes instances du cyclisme mondial. La fin de carrière pour la star des pelotons, et les commentaires un peu partout qui ne manquent pas d’alimenter la réputation d’une discipline régulièrement montrée du doigt. « Tous des tricheurs », »Tous chargés », « Tous pourris »… La rédaction de FRANCE 3 voulait en savoir un peu plus ; essayer de dépasser les préjugés, les idées toutes faites au cœur de la vindicte. Pas une grande enquête… mais juste l’envie de recueillir un témoignage à chaud, et sans faux semblant. À vrai dire, je connaissais un peu tous mes interlocuteurs, et « un tout petit peu » le vélo aussi, je l’avoue volontiers… De quoi permettre de se parler en toute franchise justement, de ces affaires de dopage qui gangrènent l’image du cyclisme depuis des décennies.

Fred Grappe et Julien Pinot lors d’un test de puissance à l’Odped/ PHOTO © FDJ

FRED d’abord, et qui ne se défile jamais pour parler de sa passion. FRED, qui râle d’emblée sur des instances « prêtes à se décharger entièrement sur les coureurs au lieu de se remettre en cause en profondeur. Le problème explique le prof et conseiller technique spécialisé dans la performance, c’est tout un système qui reste en place pendant qu’on continue de sanctionner uniquement les sportifs. Tout un système qui doit maintenant assumer ses responsabilités. Ces gens là doivent laisser leur place. Il faut qu’ils partent. Ça suffit, dégager !… » Il faut aussi dire au public, que le vélo, lui, va bien. Que oui, le dopage est un cancer, certes ! Le cancer du vélo… mais le vélo lui, va bien répète l’un des cadres de la FDJ-Bigmat. Depuis l’affaire Festina en 99, des tas de choses ont été faites pour combattre la triche. Mais le suivi biologique ne suffit pas ! Si l’on s’en tient là, il y aura une nouvelle affaire dans 10 ans !… Une batterie de moyens de contrôle modernes et parfaitement efficaces sont depuis à la disposition des équipes, de leurs managers et des cadres fédéraux. On sait faire. Alors qu’est-ce qu’on attend ?!…

Jérôme Gannat sur le Tour de Franche-comté 2012/ PHOTO © Jean-Luc Gantner

Pour le Directeur sportif d’Étupes, c’est » l’amalgame » que le public fait naturellement entre les tricheurs, les affaires médiatiques comme celle de Lance Armstrong qui préoccupe tout le monde ces jours ci, et le cyclisme en général. « Tout le monde est suspect » explique JÉRÔME GANNAT. « Même un cyclosportif qui circule pour se faire plaisir sur la véloroute est soupçonné… On ne sait pas où ça s’arrête ?! Pour les clubs comme les nôtres, les conséquences sont déplorables. Pour les sponsors par exemple. Lorsqu’on recherche de l’argent pour faire fonctionner nos structures de formation, on nous reparle de dopage. C’est sans fin. »

De son côté JULIEN PINOT hoche la tête et fronce les sourcils lorsque je lui demande s’il accepterait encore de faire son job d’entraineur s’il était obligé de composer avec le dopage au sein de son équipe ? « Non, si c’est le cas, Je me casse ! » répond tout net le Haut-Saônois. Armstrong… c’est bien que la vérité sorte enfin au grand jour. Les tricheurs doivent être punis, évidemment. Mais il ne faut pas s’arrêter là. Il faut sanctionner les managers de la même façon. « Tous dopés… Ce discours là n’a plus lieu d’être aujourd’hui. La grande majorité du peloton est propre, mais les gens n’y croient pas, parce qu’il reste toujours des tricheurs. Les autres coureurs doivent subir la suspicion à chaque fois qu’ils réalisent une performance alors qu’ils sont tout à fait « clean » et qu’ils font leur métier sérieusement. Ce n’est pas facile pour eux ! »

Julien et Thibaut Pinot à Arc & Senans, avant la 9e étape du Tour de France 2012/
PHOTO © Jean-Luc Gantner

Des solutions : JULIEN prône un accompagnement scientifique de l’athlète de haut niveau, et un mode de contrôle systématique, transparent. Un suivi qui commencerait dés les plus jeunes catégories, poursuivi sur plusieurs années. D’ailleurs là dessus, tout le monde est à peu près d’accord. le coureur haut-saônois Laurent Mangel par exemple, me confiait il y a peu son entière approbation face à son devoir de respecter le très contraignant système ADAMS (l’obligation pour les sportifs de fournir aux autorités son emploi du temps 24H à l’avance et de se géolocaliser quotidiennement). « C’est difficile à vivre le jour le jour. Qui accepterait ça ? Mais si ça peut aider les gens à ne plus nous voir autrement que comme des tricheurs  !… Dés qu’un journaliste nous interroge c’est toujours pour nous parler de dopage. J’aime mon sport, mais c’est dur de se voir aussi mal considéré, réduit à des drogués ! » Laurent revenait de Paris-Roubaix où il était entré en tête d’une échappée dans la mythique Trouée d’Arenberg. Quelques semaines plus tard, le coureur de la Saur-Sojasun perdait son boulot après une mauvaise chute sur le Tour de Dunkerque. La vie difficile de coureur cycliste ! (Laurent a depuis retrouvé un contrat dans la formation de Marc Madiot. Le bonheur pour lui de pouvoir rouler avec ses copains franc-comtois.)

« On voit les gars dans des cols en train de faire le spectacle à la télévision en se disant que c’est impossible » relance FRED… « mais qui s’imagine vraiment tout le boulot d’entrainement qui précède pour en arriver là. Des heures et des heures de travail toute l’année. Un métier « de forçat » avait écrit Albert Londres pendant le Tour de 1924… « On a une connaissance de plus en plus approfondie des capacités du corps humain, des nouvelles méthodes pour optimiser le potentiel naturel des coureurs. Ce sport a beaucoup changé ces dernières années.

« Un entrainement qui, oui ! permet de réaliser ces exploits sur les grandes épreuves. Oui, c’est possible de faire un grand tour à l’eau minéral et de remporter des victoires » poursuit JULIEN. « Mais pas toute l’année. Pas systématiquement !?… » Le jeune entraineur croit dur comme fer aux nouvelles techniques de préparation physique, l’aide technologique à la performance. Tout ce qui permet d’optimiser les capacités d’un coureur sans être obligé d’en passer par des dérives médicales.

J’interroge aussi les coureurs de la classe dans les rangs des étudiants. Lance Armstrong… « Oui, il restera pour nous un grand champion !… » CLAIRE, PIERRE ou NICOLAS le revendiquent librement ; mais déplorent tout autant la tricherie. Ils s’inquiètent surtout de ne jamais avoir à être confrontés à ce problème dans leur future carrière d’entraineurs ou de directeurs sportifs. « Ici, pendant notre cursus, on apprend ce qui pousse un athlète à se doper et les moyens de lutter contre. J’espère que le lien que j’aurais avec mes coureurs sera assez fort pour que ça n’arrive jamais dans mon équipe » dit NICOLAS, conscient du rôle privilégié et capital de l’encadrement.  CLAIRE, plutôt passionnée de VTT, jure comme Julien Pinot « qu’elle changerait tout de suite de métier » s’il fallait qu’elle exerce sa fonction dans un sport où le dopage est notoirement répandu. L’idée de toute une nouvelle génération dont on espère qu’elle restera pour toujours étrangère à des pratiques sportives d’un autre âge. Jean-Luc Gantner

23 Oct

BORDURE/ Lance Armstrong/ De la punition au peloton d’exécution…

Lance Armstrong. Un nom dont les plus grandes instances du cyclisme souhaitent qu’il soit a jamais effacé de l’histoire officielle. Comme on tenterait d’écraser l’historique de son navigateur web ou désinfecter son disque dur à la suite de quelques coupables recherches. Effacé comme « Austerlitz », « Louis XIV » et le roi « Clovis » ont déjà disparu ou quasiment de nos manuels scolaires (Si, si je vous assure !…) et comme d’une autre manière ce Charles Maurras et autre Robert Brazillach auront été gommés de l’espace national autorisé, par mesure de salubrité publique.

Lance Armstrong/ PHOTO © Joel Saget-AFP Getty Images

Lance Armstrong à jamais radié de l’espace public pardonnable, supportable… Lance Armstong, banni de toutes formes licites de rapprochement avec le monde de la bicyclette… Ou comme l’écrivain Céline n’aurait jamais été censé avoir rien écrit dans sa vie d’affreux jojo. Un salaud bien sûr !…  Du point de vue de l’humanisme dont nous nous réclamons tous, par goût ou par formation… Armstrong « un sale tricheur !… » à faire disparaître des archives photographiques selon la bonne vieille technique soviétique dont on nous conseille aujourd’hui de suivre l’exemple affreux et totalement schizophrène (voyez-vous ça !…) Vous me direz que depuis la chute du mur de Berlin, le jeu du déboulonnage de statues est devenu moins dangereux (c’est sûr !) Le monde du cyclisme a mis bas la couronne du perfide héros et tout le monde dans la cour des miracles se réjouit. Je ne sais pourquoi à cet instant je pense à cette peinture du Caravage. « Judith décapitant Holopherne » ; Judith (ou la vertu triomphante) dans le rôle d’une noble cause, mais qui pourrait tout aussi bien être celle de l’argent, d’un paquet de comptes en banque et de bonnes situations qu’il faut défendre avant tout.

Lance Armstrong/ PHOTO © AFP Getty Images

Holopherne pris au piège et décapité par la « trop belle » Judith… car si oui, il faut bien condamner les tricheurs pour dissiper leur arrogante autorité, les empêcher d’exercer leur tutelle suffisante ; s’il faut parler haut et fort de l’abjecte disposition qui prévalait depuis longtemps dans les pelotons de s’arranger avec les édits et les règles en trafiquant l’ordonnance du médecin… (Qui saurait prétendre à d’autres sanctions de rafistolage ?!…) mais alors il faut aussi les condamner tous à la juste mesure d’une équité parfaite. Comme au moins ce Johan Bruyneel s’est également fait servir dans l’affaire de cet « infâme » et prétentieux Texan. Ou le docteur Michele Ferrari, dorénavant interdit à vie lui aussi de courses cyclistes pour avoir concocté les « ignominieuses » potions de tant et tant de grands champions contre quelques gros chèques évidemment. Un système. (Et pas seulement dans la discipline ici concernée !…)

Lance Armstrong – 21 octobre 2012 a Austin/ PHOTO © Tom Pennington-AFP

le Docteur Jean-Pierre de Mondenard, ancien médecin du Tour, plutôt réputé pour sa « croisade » systématique contre le problème du dopage dans le sport cycliste, précise d’ailleurs : « Le dopage est omniprésent dans le sport de haut niveau. On en retrouve partout : football, basket, tennis ou encore dans des disciplines plus confidentielles comme le tir à l’arc ou les fléchettes ! » L’auteur de « la grande imposture » ou de « 33 vainqueurs du Tour de France face au dopage »… tient au passage à préciser sa perception d’une «  grande hypocrisie » instituée. Le pourfendeur d’idées toutes faites, qui réclame depuis longtemps « un système de lutte antidopage indépendant des fédérations et du milieu sportif en général ». Où l’on reparle bien sûr du Néerlandais Hein Verbruggen pendant ces années de l’ex star d’Austin USA, l’ancien président de l’UCI aujourd’hui membre du comité international olympique qui n’aura (au minimum) pas beaucoup insisté pour faire le ménage devant sa porte… Sage préconisation non ?!… (Comme le grand Zeus avait su éloigner le scorpion de l’arrogant chasseur Orion selon le rigoureux principe de deux constellations distinctes et réparties aux deux hémisphères opposés pour que ces deux-là, jamais ne puissent se rencontrer). Seulement voilà, personne n’y a jamais eu grand intérêt jusqu’ici. C’est le moins que l’on puisse dire ! À considérer la proportion toujours plus importante des bénéfices financiers générés sur la piste des étoiles sportives ; la manne conséquente qui circule depuis les années quatre-vingt dix sur la planète des nouveaux héros de l’Olympe… on voit mal ce qui pourrait changer en profondeur. Ni dans le cyclisme de haut niveau (car il ne faudrait pas non plus tout mélanger !…), et encore moins dans les arènes de football toutes dédiées à l’économie de marché. Le fric a succédé à l’objectif nationaliste et idéologique qui prévalait en particulier derrière le rideau de fer, dans l’ex RDA et jusqu’aux confins de l’URSS avant 89, où l’on avait poussé le bouchon à son comble d’une effroyable perfection « médicalisée » pour imposer ses belles valeurs morales et ses dogmes.  Tout le monde sait ça. Mais tout ce monde là fait comme si ce n’était pas le problème. Trop heureux de continuer de se rassasier sur le dos de la bête. Fusse-t-elle un veau d’or la tête tranchée et jeté pour quelques heures à la vindicte. Quelques heures seulement. Car le temps passera, et le temps passe vite ces temps ci, où une actualité chasse l’autre à l’allure des particules élémentaires qui s’entrechoquent. Le temps des flux concomitants et des réseaux sociaux synchronisés sur l’air ambiant.

Lance Armstrong/ PHOTO © AFP Getty Images

Au Radeau de la méduse « cyclistique » annoncé par quelques-uns succéderont les longues prières pour un monde nouveau et d’autres représentations magiques pour conjurer la maladie. Le tout en millions de couleurs sur nos écrans partagés au lieu d’enchérir sur les causes réelles de cette pagaille médiatique. Juste le temps de brûler l’icône de l’US Postale et de Discovery jusqu’au cœur et d’en répandre ses cendres maudites sur le peloton d’une jeunesse sportive qui n’en demandait pas tant. L’ex septuple vainqueur du tour disparaitra-t-il à jamais de notre véritable histoire à nous (passionnés de cyclisme malgré tout !) Comme Tout le monde a déjà pu vérifier la disparition d’un Richard Virenque ou d’un Laurent Fignon du cœur des gens, celle définitive d’un Marco Pantani de nos tablettes affectives. L’aveu de Jacques Anquetil à la fin de sa carrière, expliquant dans France Dimanche (publié le 11 juillet 1967) « qu’il n’était pas possible d’être un grand champion sans se doper ». Tous oubliés ?!… Il fallait une tête de turc appropriée, l’effigie adéquate ; une victime sacrificielle  pour tenter de régénérer le corps tragique d’un sport voué par tradition au « lynchage ». A qui la faute ? Et que dire encore de tous ces coureurs, nombreux, la majorité (n’en déplaise à beaucoup !) « propres » selon la formule consacrée —je vous l’assure— Obligés de subir cette image désastreuse et la constante suspicion. Soyez-en persuadés : « la plus grave crise de l’histoire du cyclisme » selon l’UCI passera. Comme ces dirigeants là passeront à leur tour, qui s’acharnent aujourd’hui sur un cadavre, et à qui finalement aucune institution judiciaire ne leur demandera jamais de s’expliquer sur leurs responsabilités d’avoir si bien su toujours fermer les yeux à la manière de ces trois singes de la sagesse chinoise.  Jean-Luc Gantner