08 Juil

(VIDEO) Complètement givré !

Si je me souviens bien, mon entraineur me rappelait toujours à l’ordre pour que j’enfile mon bonnet et des couches de laine polaire dès la fin de l’entrainement ou une fois la compétition terminée. « Ne prends pas froid », « Garde tes muscles au chaud mon p’tit ! »… répétait le coach en me frottant le dos énergiquement, alors que la sueur me coulait encore dans les yeux sous un soleil accablant. Comment comprendre alors l’avènement ces temps-ci, de cette méthode frigorifique de récupération dans le milieu sportif ? Cette technique de refroidissement des corps après l’effort, dont il était question ce début d’été à l’université des sports de Franche-Comté.
Une salle d’amphi attenante à un gymnase construit devant une cendrée rudimentaire où deux étudiants tournent en rond en trainant du pied, un casque relié à leur lecteur mp3… Deux courts de tennis plus loin où quatre élèves d’un master en management transpirent derrière leurs raquettes, on discute dans une salle climatisée d’une machine à congeler mobile, à disposition de plusieurs équipes cyclistes professionnelles depuis quelques temps, mais aussi de tennismen, de handballeurs, ou de karatékas….

Alexis Vuillermoz (Sojasun) récupère d’une étape du Tour de France à moins 130 degrés

Le principe d’un caisson dans lequel on enferme les athlètes une fois franchie la ligne d’arrivée, pour y être littéralement congelé jusqu’à moins 150 degrés. Brrr ! De quoi se cailler les miches comme il faut ! L’équipe du Blog Cycliste a essayé la combine après une journée de boulot à enchainer des kilomètres en bagnole pour le journal télévisé du soir. La tête comme une citrouille, des jambes en coton, une caméra toute cramée de sueur et un stylo calciné à l’heure du test grandeur nature dans le congélo de la société Cryantal spécialisée dans la réfrigération des gars qui bossent dur et pas toujours pour grand chose !…  Un petit moins 130 degrés, juste habillé de la peau sur les os… Rien de tel pour se remettre les idées en place ! Le laboratoire de la performance dirigé par Frédéric GRAPPE étudie les effets de ces chocs thermiques avec les champions de la FDJ.fr où le technicien du sport officie aussi comme entraineur. Thibaut Pinot, Arthur Vichot, Geoffrey Soupe, Laurent Mangel, Nacer Bouhanni… Tout le monde y passe ! Plusieurs coureurs du CC Étupes ont tenté eux aussi l’expérience (disons pendant un jour de relâche entre L’essor breton et les championnats de France amateurs toujours dans le Finistère…) Bon, pas de quoi non plus transcender les coups de pédales des p’tits gars de Jérôme Gannat, un peu en dedans cette année à l’heure des grands rendez-vous nationaux ! la fatigue d’un hiver comtois qui a dû faire quelques sérieux dégâts sur les organismes justement ?!

REPORTAGE © FRANCE TV / JL Gantner & JM Baverel 2013

La récupération du sportif de haut niveau est le point sur lequel les connaissances scientifiques sont encore balbutiantes… « Nous sommes arrivés à une sorte de seuil au delà duquel il sera très difficile d’augmenter les charges de travail de manière significative. L’avenir de la recherche, explique Frédéric Grappe de l’université de Besançon, doit par conséquent se concentrer sur une meilleure connaissance de la récupération des athlètes… Là résident les nouveaux moyens d’augmenter encore la performance. »

UN SAUNA INVERSÉ, POUR « SE LES PELER SÉVÈRE » APRÈS LA COURSE !
Un caisson mobile de réfrigération pour permettre aux coureurs de récupérer après l’épreuve. La pratique fait son chemin dans les équipes professionnelles. Cette année, la Sojasun par exemple, ou encore la FDJ.fr use de cette technologie sur le Tour de France.
3 minutes à « se les peler sévère ! » dans cette sorte de sonna inversé… pour agir sur les tissus musculaires directement après la course. Un choc thermique capable en un instant de faire passer la température de la peau de 35 à seulement 5 ou 7 degrés. Le docteur Gérard Guillaume qui officie dans les rangs de la formation au trèfle explique que « le procédé augmente rapidement le débit sanguin et constitue un excellent anti-inflammatoire. Un antalgique, antihémorragique et détoxifiant »… Si c’est le doc qui le dit !… Un procédé qui se décline aussi sous la forme de jambières cryogéniques ou de bouillottes glacées pour le cou. Du matos frigorifique pour tous les goûts.  De quoi réussir à continuer de « se les geler » tout l’été, pour ne pas perdre les bonnes habitudes de cet hiver, ou si l’on a raté le passage du marchand de glace sur la plage…
JL Gantner