« Un championnat de France de cyclisme sur route à Besançon »… Pas mal de supporters en rêvent depuis le début de l’été, où l’on pouvait déjà comprendre entre les lignes qu’une opportunité se dessinait largement pour la région détentrice du maillot tricolore cette année.
Arthur Vichot (FDJ) et son maillot de champion de France sur le Tour de France du centenaire © Presse sports
Depuis Lannilis en Bretagne, où Arthur VICHOT s’était emparé du titre national le plus convoité de l’année au nez et à la barbe de Sylvain CHAVANEL et de Tony GALOPIN, la fédération se dirigeait tout droit vers un sérieux problème d’impression de son calendrier 2014. La Vendée choisie pour 2015, cette année 2014 restait désespérément orpheline d’une ville capable d’organiser l’événement après le désistement tardif du Grand Quévilly à côté de Rouen. Tout de même un comble lorsqu’on connait l’engouement du public et l’exposition médiatique d’une manifestation sportive de cette importance. Cette année électorale qui n’arrange pas les affaires des cyclistes !… Bref ! Poussé derrière la ligne de réparation et sans la moindre botte secrète pour organiser la défense… Voilà la fédé obligée cet été de mettre toutes les alarmes au rouge. Nice, un temps sur les rangs, c’est finalement Besançon qui pointe rapidement son nez à la porte de l’instance fédérale par l’entremise de son comité régional sérieusement actif en ce moment, et sur beaucoup de fronts simultanément.
EN PLUS DU TOUR…
Besançon, qui conjugue quelques avantages pour se positionner, dont celui d’abord de disposer d’un grand club rompu à l’organisation d’événements comme le challenge national de cyclo-cross (La première manche de la compétition 2014-2015 est d’ailleurs déjà officiellement prévue au complexe de la Malcombe). L’Amicale Cycliste Bisontine, son réseau de bénévoles et ses partenaires économiques plutôt fidèles au sport cycliste depuis longtemps. Un club, un comité fédéral influent, et des collectivités réputées plutôt sensibles aux événements populaires et à l’image du cyclisme en général. Une destination régulière pour les coureurs du Tour de France. Besançon, 19 fois cochée sur le parcours de la Grande Boucle depuis 1905 (une arrivée cette année-là, à l’issue d’une bataille de 299km depuis Strasbourg). Ce Tour de France de nouveau de retour cette année 2014 avec une journée de repos le 15 juillet après l’étape du 14 juillet à la Planche-des-belles-filles, et un départ du parc Micaud le 16… Un grand show populaire, mais aussi un peu « couteux » pour le contribuable…
LE COÛT DU TOUR
Une dépense (90 000 euros dus à ASO pour une arrivée. Voilà pour la note incontournable. En réalité beaucoup plus si l’on compte bien l’ensemble des dépenses liées à l’événement. A la louche : 400 000 euros pour le dernier passage du Tour dans la capitale comtoise en 2009), dont on nous assure chaque année sans jamais nous en apporter la preuve comptable formelle, qu’elle est en réalité « rentable » si l’on considère, oui, d’accord… les 4500 personnes de la caravane obligées de se nourrir, de se loger et de consommer sur place… Sans compter l’estimation de 500 000 spectateurs sur le bord de la route, tout de même très surévaluée par la moyenne journalière comprenant aussi les franchissements des grands cols dont on sait qu’ils monopolisent à eux seuls la grande majorité du public sur les 3 semaines de course excepté l’arrivée sur les Champs-Élysées… D’ailleurs à ce petit jeu, Monsieur VUILLERMOZ (pas le coureur, mais le conseiller régional chargé des sports en Franche-Comté, ok, lui aussi Jurassien, mais sans aucun lien de parenté avec la jeune star de la Sojasun…) n’a jamais réussi à me livrer aucun chiffre précis face caméra lorsque je lui avais posé la question en 2012. Un problème de calculette dont la batterie était peut-être déchargée ce jour là ?! Ou plutôt, la conséquence de cette passion inconditionnelle pour cet immense intermède folklorique de juillet, célébré dans le monde entier comme le dernier monument typique de la culture populaire Française grâce à la télé qui permet aussi de se voir dedans…
DANS UNE SEMAINE…
« C’est bien là le problème » explique le maire adjoint de Besançon chargé des sports interviewé lundi 30 septembre concernant cette éventualité d’un championnat de France sur les rives du Doubs ; et pour lequel l’élu entend bien expliquer tout l’intérêt à son équipe, persuadé d’une belle occasion à saisir pour la ville. « S’il n’y avait pas eu le Tour cette année, il n’y aurait pas eu besoin de discussions… » car oui, l’ensemble des collectivités demandent de « discuter » vraiment du sujet avant de s’engager sur la possibilité « d’investir » dans l’opération, une année de scrutin local… Une enveloppe globale de 400, 450 000 euros qu’il faudrait alors rajouter aux festivités sportives estivales. Même si la somme serait bien sûr partagée entre la ville, l’agglo, le département et la région, et dont plusieurs partenaires privés permettraient de retrancher quelques unités de l’addition finale. Chouette ! À vue de cocottes sur le guidon : 120 000 euros chacun. « La fédération doit aussi faire un effort pour diminuer ses prétentions financières » précise Patrick BONTEMPS. C’est vrai que coincée au fond des filets, l’instance nationale n’a pas vraiment de quoi jouer les stars de Madrid… Besançon ou rien !… Voilà bien une bonne balle à saisir au bond. Ce que rappelle aussi Pascal ORLANDI, le président de l’Amicale Cycliste Bisontine (le club choisi par le comité régional FFC pour organiser la course au maillot 2014) : « On a sauté sur l’occasion les deux pieds joints. Avoir la possibilité d’organiser un événement comme celui là chez soi ne se présente pas tous les jours. Le championnat de France représente le plus beau moment de l’année sur le calendrier sportif. C’est valable dans toutes les disciplines. Pour nous, ce serait une vraie fierté bien-sûr ! Le club est prêt, le parcours a été choisi et validé par la Fédération Français de Cyclisme venue sur place ces derniers jours. Nous espérons que les discutions vont s’accélérer, le temps presse maintenant. Beaucoup de choses reste à faire pour préparer l’événement. Oui ou non… Tout le monde doit que comprendre que la décision doit être prise rapidement. »
De son côté, la municipalité assure réussir à livrer une réponse officielle « d‘ici une semaine à dix jours ». Une réponse soumise en substance, à l’acceptation d’un nouveau partenaire de partager la facture. En l’occurrence le département du Jura où pourrait avoir lieu aussi une partie de la compétition. (Peut-être un contre la montre…)
En résumé, rien est fait ! Rien d’officiel… Ni même un dossier en bonne est due forme remis à la Fédération qui attend toujours d’imprimer son calendrier définitif. Mais beaucoup d’agitation sur les réseaux sociaux depuis une petite fuite livrée au journal Ouest France le jour des championnats du monde. Un babillage médiatique de fonds de caves digne d’un monde où la course au moindre potin a dorénavant crâneusement remplacé l’intelligence du temps qui passe… Ce nouveau journalisme, qui ne veut plus voir plus loin que le bout de son « touite »…. A dans une semaine donc ! si vous voulez bien.
JL Gantner