Conseiller régional et maire de Fesches-le-Chatel, Charles Demouge sera le candidat UMP pour la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs. Battu par Pierre Moscovici en 2012, il estime que l’ancien ministre socialiste « n’a pas tenu ses promesses » et que son suppléant (et futur candidat PS) Frédéric Barbier, « n’a rien apporté ». Charles Demouge se présente comme un élu « de terrain ». Il s’en prend également au Front national, à ses « théories » et à son « refus de soutenir l’économie ». Interview.
Vous étiez déjà candidat en 2012. Vous vous inscrivez dans la continuité de ce scrutin ?
« L’UMP n’a pas cherché de candidat ailleurs, étant donné que j’avais fait une bonne prestation en 2012, contre Moscovici qui n’était quand même pas une petite pointure. Et puis, j’avais repris des points au Front National au deuxième tour. C’est un point positif. Pour cette élection partielle, je pense avoir le soutien de toute la droite démocratique du Pays de Montbéliard, du département du Doubs et du Territoire de Belfort. Tout le monde m’appelle pour me dire: on est derrière toi. »
Cela signifie-t-il qu’il n’y aura pas de candidat de l’UDI ?
« Normalement il ne devrait pas y avoir de candidat UDI. J’ai vu Didier Klein, candidat en 2012 [et aussi président départemental de l’UDI)]. Il me soutient pour cette campagne. »
Vous vous dites satisfait de votre campagne de 2012. Pourtant, vous étiez 3e à l’issue du premier tour, derrière Pierre Moscovici et Sophie Montel, la candidate du Front national. Cela a dû vous décevoir…
« Je n’étais distancé que de 160 voix [en fait 264, les résultats ici] , mais oui, c’était une déception. Le Front national n’a jamais donné aucune preuve de gestion de collectivité. Ils ne sont jamais là pendant les campagnes électorales, jamais présents sur le terrain. Aujourd’hui, les positions du Front national ne sont que des positions d’auras individuelles dans les assemblées. Il nous faut dans la 4e circonscription un député de terrain, proche des gens, qu’ils soient ouvriers, chefs d’entreprises ou agriculteurs. »
Quel est votre adversaire principal ? le Front national ou le Parti socialiste ?
« Sur cette circonscription, c’est évidemment le Front national. Je ne peux pas admettre qu’ils aient ces théories, et leur refus de soutenir l’économie. Le PS, sous l’influence de Pierre Moscovici, n’a quand même pas été insignifiant sur cette circonscription. Aujourd’hui, voter PS, c’est aussi cautionner la politique nationale que tout le monde déteste. Il faut que les gens votent pour le candidat que je suis, ni FN, ni PS, parce qu’ils ne sont pas aujourd’hui proches du terrain, dans la réalité de nos difficultés. »
Certains analystes considèrent la circonscription comme perdue d’avance par le PS. Cela veut dire que vous serez le prochain député ?
« Une élection n’est jamais gagnée à l’avance. Sur quoi se basent ces analyses? Sur le rejet de la politique nationale et sur le fait qu’aux partielles, ce n’est pas le parti en place qui gagne. Le PS a fortement déçu. Moscovici n’a pas tenu ses promesses. Frédéric Barbier a été insignifiant, dans l’ombre de Moscovici. Il n’a rien apporté. Malgré tout, on a quand même une circonscription plutôt de gauche, même s’il y a eu des députés de droite comme Jean Geney ou Irène Tharin. On a souvent l’alternance. Ça va revenir à la droite démocratique. Si je n’avais pas l’ambition de gagner, je n’irai pas. »
Interview réalisée le 5 novembre.
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