Certains l’imaginent déjà comme la troisième députée du Front national. Sophie Montel, élue députée européenne en juin, sera la candidate du parti de Marine Le Pen pour l’élection législative partielle qui désignera le successeur de Pierre Moscovici dans la 4e circonscription du Doubs. Elle y va « confiante », mais « pas la fleur au fusil ». « Tout dépendra de la mobilisation », assure celle qui est aussi conseillère régionale, notant avec raison que bien souvent, lors des élections partielles, les électeurs du Front national se mobilisent davantage que les sympathisants de l’UMP ou du PS. Interview.
Pourquoi avez-vous décidé de présenter votre candidature ?
« J’ai l’habitude de me présenter dans cette circonscription depuis 2002. Ça fera rien que la 4e fois. C’est ma circonscription légitime. J’entends défendre les couleurs du Front national sur cette circonscription qui est celle, je le rappelle, où je me présente depuis 2002, en 2007, en 2012 et donc en 2014. »
Avec quels espoirs vous présentez-vous ?
« Avec l’espoir de faire le score le plus important possible. On s’aperçoit en regardant les différents résultats, en comparant l’élection présidentielle de 2012 avec les européennes de 2014, qu’il y a une dynamique dans le sens du Front national. Marine [Le Pen] avait obtenu entre 22% et 26% sur les cantons de la 4e circonscription en 2012, la liste conduite par Florian [Philippot] aux européennes a obtenu en moyenne 36% sur les mêmes cantons. Donc effectivement il y a une dynamique porteuse pour le Front national. »
Cette dynamique peut-elle vous mener jusqu’à l’Assemblée nationale ?
« Ça, c’est aux électeurs de choisir. Tout dépendra de la mobilisation. On s’aperçoit que notre électorat, même en cas d’élection partielle, a tendance à se mobiliser davantage que l’électorat de nos adversaires. On verra. Moi j’y vais confiante, non pas la fleur au fusil, mais pour défendre les valeurs dans lesquelles je crois et dénoncer la collusion UMPS qui mine la France depuis un certain nombre d’années. »
Cette élection partielle sera très médiatisée, d’abord parce que c’est celle de l’ancien ministre de l’Economie Pierre Moscovici, ensuite parce que la majorité absolue du Parti socialiste à l’Assemblée est menacée. Cette médiatisation a-t-elle été une source de motivation pour vous présenter ?
« C’est effectivement une circonscription très emblématique de par sa sociologie et l’industrie qui la compose. On subit de plein fouet l’ultralibéralisme soutenu par Moscovici, comme avant par le gouvernement Fillon et Sarkozy lui-même. C’est donc emblématique pour nous. Je crois que vous avez oublié un troisième point dans votre analyse: c’est aussi une circonscription qui va attirer les regards pour le score du Front national. Ca va être intéressant de voir à quel niveau nous nous positionnons sur cette circonscription, en novembre, décembre 2014, ou janvier 2015. On verra quand aura lieu l’élection. »
Vos adversaires vous accusent d’être candidate à tout. Vous êtes déjà députée européenne (vous avez démissionné du conseil municipal de Montbéliard pour siéger à Strasbourg), vous êtes aussi conseillère régionale, et vous souhaitez maintenant devenir députée nationale. Cela ne fait-il pas un peu beaucoup ?
« Vous savez très bien qu’on ne cumule pas les trois, donc c’est ridicule. Si je suis élue députée française, je céderai mon mandat de députée européenne évidemment. Je rappelle quand même que si on prend l’exemple du candidat UMP [Charles Demouge NDLR], il est conseiller régional, il est maire d’une commune, il est à PMA [Pays Montbéliard Agglomération], il est dans plein de conseils d’administration de lycées et organismes extérieurs, puisqu’ils se les sont répartis entre l’UMP et le Parti socialiste. Donc il doit avoir un emploi du temps aussi chargé que le mien. Je conçois que ce soit un argument développé par mes adversaires, mais ça ne tient pas. Il y a une loi sur le cumul. On ne peut évidemment pas être député européen et député national. En aucun cas je ne m’autoriserai à cumuler deux mandats de ce niveau-là. Je ne peux pas courir quarante lièvres à la fois. Ce serait du grand n’importe quoi. En la matière, la loi est bien faite. »
Vous dites que cette circonscription est emblématique pour le Front national. Cela veut-il dire que des figures de votre parti viendront faire campagne avec vous ?
« Oui, Marine [Le Pen] va venir. Florian Philippot viendra plusieurs fois. J’aurai d’autres visites, peut-être de certains de nos sénateurs, Stéphane Ravier par exemple. Je pense aussi que mon ami Steeve Briois, le maire d’Hénin-Beaumon, prendra quelques instants pour venir m’aider dans ma campagne. »
Interview réalisée par téléphone le 5 novembre.
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