Les collectivités locales seront « incitées et invitées à se rapprocher. Les régions, d’abord, dont le nombre peut aussi évoluer. » Il a suffi de quelques mots du Président de la République François Hollande hier, lors de sa conférence de presse, pour relancer l’idée d’une fusion des régions Bourgogne et Franche-Comté. A force de l’envisager, le regroupement des régions va-t-il enfin aboutir ? Et avec quelles conséquences pour la Franche-Comté ?
Notre région, avec une population estimée au 1er janvier 2013 à 1.177.906 personnes (source Insee), est une des plus petites de France. Seuls la Corse et le Limousin sont moins peuplés. La Bourgogne (16e/22) n’est guère plus peuplée (1.643.931 personnes), mais la réduction de la dépense publique passe peut-être par là.
Selon le député PS Thierry Mandon, il devrait rester à terme une « quinzaine » de régions. « C’est sept de moins, cela fait quand même 30% de régions en moins », a précisé le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée, chargé de piloter le conseil de simplification pour les entreprises au sein duquel siège… la présidente de la Région Franche-Comté, Marie-Guite Dufay.
La fusion des régions Bourgogne et Franche-Comté est tout sauf une idée nouvelle, comme le rappellent nos confrères de France 3 à Dijon. Le président PS du conseil régional de Bourgogne, François Patriat, fait d’ailleurs un appel du pied à ses collègues de Franche-Comté: « que les Francs-Comtois et les Bourguignons acceptent de se parler, au lieu de se défier ».
En 2009 déjà, un rapport d’Edouard Balladur intitulé « Il est temps de décider » (à consulter sur le site des Echos), préconisait de réduire le nombre de régions « à une quinzaine ».
Plus récemment, un autre ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, en collaboration avec le président du conseil général de Haute-Saône Yves Krattinger, proposait dans le cadre d’une mission sénatoriale « de ramener de huit à dix le nombre de régions ».
Une chose est certaine: si la fusion s’opère, les Francs-Comtois feront tout pour s’assurer que ce mariage n’est pas un enterrement de première classe.
François Hollande, qui souhaite « en terminer avec les enchevêtrements, les doublons et les confusions », assure que « les élus mais aussi nos concitoyens sont prêts à ces évolutions ».
On parierait pourtant davantage sur « les incitations puissantes » de l’Etat (autrement dit, l’argent des dotations) que sur la bonne volonté des uns et des autres pour concrétiser ces regroupements maintes fois promis, et toujours repoussés.
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