C’est un des échanges savoureux du débat de La Voix est libre samedi. Alors que nous évoquions l’actuel emballement médiatique autour de Jean-Pierre Chevènement, Alain Joyandet a considéré que ce dernier « aurait presque pu être un ministre d’ouverture de Nicolas Sarkozy. » « Il aurait suffi que quelques points soient un peu atténués, voire corrigés », assure l’ancien secrétaire d’Etat à la Francophonie et à la Coopération. « C’est très amusant, sourit alors le sénateur du Territoire de Belfort. C’est vous qui le dites ».
« La politique que nous avons conduite avec Nicolas Sarkozy pendant 5 ans est beaucoup plus proche de la politique que théorise Jean-Pierre Chevènement, que ce que fait aujourd’hui François Hollande ».
Voilà ce qui convainc Alain Joyandet que Jean-Pierre Chevènement aurait pu être une des prises de guerre de Nicolas Sarkozy, lorsque l’ancien Président cherchait des personnalités de gauche pour constituer son gouvernement. Eric Besson, Martin Hirsch ou Bernard Kouchner avaient par exemple intégrer le premier gouvernement Fillon.
Jean-Pierre Chevènement ne discute pas ses mérites, mais…
« J’ai l’impression, à un moment donné, quand il se disait sous-employé, il aurait presque pu être un ministre d’ouverture de Nicolas Sarkozy, soutient l’ancien député-maire UMP de Vesoul. Il aurait suffi que quelques points soient un peu atténués, voire corrigés. »
Et Alain Joyandet de préciser: « Avec Nicolas Sarkozy, nous avons fait une politique un peu keynésienne. Nous avons mis en place des politiques d’interventions. On n’a pas suivi M. Schumpeter. Nous avons renationalisé une partie d’Alstom, pour ensuite nous en séparer lorsqu’Alstom a été sauvé. C’est bien l’Etat républicain, piloté par Nicolas Sarkozy, qui avec une politique volontariste, très interventionniste en économie, a permis ce sauvetage.toujours entretenu de bonnes relations avec tous les Présidents de la République, y compris Nicolas Sarkozy. »
Amusé, Jean-Pierre Chevènement a mis les choses au point: non, il ne « discute pas les mérites » de Nicolas Sarkozy. Ce dernier lui a « demandé un jour conseil, sur un point particulier: le rôle de la Banque centrale européenne ».
Mais Jean-Pierre Chevènement est formel: il n’a « jamais songé une seule seconde à devenir ministre de Nicolas Sarkozy ».
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