15 Mai

Européennes: pourquoi les candidats n’ont-ils pas le même temps de parole dans les médias audiovisuels ?

Plateau de Dimanche en politique, l’émission de débat en région (©pascal sulocha)

C’est à chaque campagne électorale le même sujet de débat: pourquoi les candidats n’ont-ils pas le même accès aux médias ? Si la presse papier et les sites internet sont totalement libres de leurs choix éditoriaux, chaînes de télévisions et stations de radios doivent respecter scrupuleusement les règles du CSA, le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Avec un principe de base: l’équité des temps de parole, qui est bien différente de l’égalité. On vous explique pourquoi.

La stricte égalité des temps de parole dans les médias audiovisuels ne concerne qu’un seul scrutin, l’élection présidentielle, et seulement les deux semaines précédant le premier tour.

Pour toutes les autres campagnes, c’est le principe de l’équité qui prévaut.

Sur son site, le CSA détaille:

« L’appréciation de la notion d’équité se fonde sur :

  • La représentativité des candidats, en particulier, les résultats du candidat ou de la formation politique aux plus récentes élections ;
  • La capacité à manifester concrètement son implication dans la campagne : organisation de réunions publiques, participation à des débats, désignation d’un mandataire financier, et plus généralement toute initiative permettant de porter à la connaissance du public les éléments de son programme. »

Les formations politiques en tête lors des précédents scrutins ont donc un temps de parole supérieur à leurs concurrents. Certains le contestent, mais c’est ce qui est demandé aux télés et radios.

Des temps de parole contrôlés strictement

N’allez pas croire que ces règles sont superflues. Chaque média audiovisuel doit envoyer un relevé hebdomadaire des temps de parole au CSA, et ce dès le début de la campagne officielle. Et ceux qui ne respectent pas l’équité demandée se font taper sur les doigts. On en connaît…

Ces relevés sont d’ailleurs publics et consultables sur le site du CSA.

Pour en revenir au scrutin européen, avec 34 listes en course, le respect même de l’équité est compliqué à gérer. Beaucoup de listes n’ont pas de représentants en région, ne font pas campagne, ne collent même pas leurs affiches sur les panneaux électoraux… Nous sommes à dix jours du scrutin et on atteint par exemple difficilement la dizaine d’affiches sur les panneaux installés près des bureaux de vote à Besançon.

Relances téléphoniques et contraintes logistiques

Sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, nous avons déjà donné la parole aux représentants locaux de 14 listes, au cours de nos deux débats ou dans nos JT. C’est beaucoup, et c’est aussi beaucoup d’efforts. Pour certaines formations, nous ne comptons plus nos relances téléphoniques pour savoir comment elles mènent leur campagne, quand campagne il y a. Sans parler des contraintes logistiques ou l’impossibilité matérielle d’organiser des débats avec une douzaine de candidats, qui en plus seraient inaudibles et impossibles à suivre.

L’équité des temps de parole n’est peut-être pas idéale, mais c’est un combat permanent qui permet le respect d’un principe constitutionnel, « fondement de la démocratie »: « le respect du pluralisme » et la « juste représentativité de chacun des courants politiques ».

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