Le ton monte ces derniers jours entre Frédéric Barbier, député LREM du Doubs, et ses ex-camarades socialistes du Pays de Montbéliard, en particulier le sénateur PS Martial Bourquin. Le torchon brûle publiquement depuis une tribune du député dans le quotidien Le Monde, demandant une politique « plus sociale » au gouvernement.
Frédéric Barbier demande « plus de justice sociale »
Invité en fin de semaine dernière sur le plateau de France 3 Franche-Comté, Frédéric Barbier avait estimé qu’il avait « un contrat moral » avec Emmanuel Macron, qu’il a rejoint pour la campagne législative 2017 (tout en gardant l’étiquette PS). Le député du Doubs se juge donc légitime pour demander « plus de justice sociale », et notamment de meilleurs salaires.
Quand on lui fait remarquer que ses ex-camarades socialistes n’apprécient guère cette tribune et dénoncent un manque de cohérence (« comment peut-il voter pour les lois de finances qui instaurent la hausse de la CSG, la suppression de l’ISF, et en même temps se dire préoccupé par les Français en situation précaire? »), Frédéric Barbier réplique. « Ca devient obsessionnel, dénonce le député à propos de Magali Duvernois, conseillère départementale comme lui, qu’il définit surtout comme « l’assistante du sénateur ».
Des « attaques injurieuses »
Sur l’air de « Si Martial Bourquin a quelque chose à me dire, qu’il me le dise directement », Frédéric Barbier fustige « une forme de pensée unique, de stalinisme ». « Si je rejoins Emmanuel Macron, je suis un traître; quand je m’exprime, il faut que je me taise », s’énerve le député.
Des « attaques injurieuses » et des « sous-entendus misogynes », réagit Magali Duvernois, également secrétaire fédérale adjointe du PS du Doubs.
« Gesticulation médiatique »
Ce mercredi, c’est le sénateur Martial Bourquin qui monte en personne au créneau. Frédéric Barbier « a voté une série de lois qui sont parmi les plus néo-libérales que la France ait connue. Même la droite n’avait jamais osé les mettre en œuvre ». Pour le sénateur PS, la tribune de Frédéric Barbier n’est qu’une « gesticulation médiatique »: « Il sent que le navire En Marche prend l’eau de toutes parts; il tente des actions désespérées pour ne pas sombrer: insultes envers ses anciens camarades, mensonges quant à ses prétendus liens étroits avec Olivier Faure ou Pierre Moscovici ».
Le recours d’Olivier Faure
Et les socialistes locaux de sortir de leur chapeau un communiqué de leur premier secrétaire national Olivier Faure, sous forme de mise au point: « Quand l’évidence du marcronisme est à droite, nul ne peut se réclamer des valeurs du socialisme en continuant à accorder sa confiance au gouvernement actuel ».
Dans l’Est Républicain ce week-end, Frédéric Barbier balayait d’un revers de main une éventuelle démission d’En Marche. « Et je rejoins qui? » s’interrogeait-il. Une chose est sûre, en cas de départ, il ne serait pas le bienvenu chez ses ex-camarades socialistes.
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